L’impact des pesticides sur la santé n’est pas une nouveauté, et le résultat d’une étude menée par des chercheurs de l’Inserm et de UPMC (1) en apporte une nouvellement fois la preuve. Au travers d’un groupe de 224 patients atteints de la maladie de Parkinson (2), comparé à 557 personnes non malades, mais de même âge et sexe et habitant dans le même département, les chercheurs ont mis en évidence que l’exposition aux pesticides (3) doublait quasiment le risque de survenue de la maladie de Parkinson parmi les agriculteurs qui en utilisaient.
Alors que la durée d’exposition est déterminante dans le risque de survenue de la maladie, chez les hommes, l’usage d’insecticides, notamment de type organochloré, augmente également la possibilité de contracter Parkinson. En effet, l’étude met en valeur que ce type d’insecticide, dont le lindane et le DDT font partie (4), cause un risque jusqu’à 2,4 fois plus élevé… Toutefois, comme les chercheurs le précisent, ce constat ne doit nullement "exclure l’implication d’autres types de pesticides moins fréquemment utilisés".
Si l’étude souligne la nécessité d’opter pour des pratiques et un meilleur usage des pesticides, elle plaide pour "la mise en place de mesures de protection des travailleurs agricoles". Enfin, ces résultats posent la question de l’impact de l’exposition régulière de l’ensemble de la population à de plus faibles doses de pesticides…
Pascal Farcy
1- "Institut national de la santé et de la recherche médicale" et "Université Pierre et Marie Curie".
2- Après Alzheimer, la maladie de Parkinson est la deuxième maladie neuro-dégénérative la plus fréquente. Dans la plupart des cas, elle trouve son origine dans une combinaison de facteurs de risque génétiques et environnementaux.
3- Au cours de l'étude, 29 familles de pesticides ont été identifiées.
4- Ces deux substances, qui se caractérisent par une persistance de plusieurs années dans l’environnement après leur épandage, sont aujourd'hui interdites dans une majorité de pays, dont la France.
5- L'étude est téléchargeable, en anglais dans les "Annals of Neurology".