vendredi 27 septembre 2019

je mets ça là ! Tite Brie me dira s'il faut le transporter sur un autre fil

De Jérôme Pétreaud, journaliste.

Vous invitez à être quelqu’un de bien et pourtant vous fustigez la bienveillance… Pourquoi ? 
Il y a une confusion entre la gentillesse et la bienveillance. La bienveillance est une attitude plus qu’une conduite, c’est une morale de proximité, qui consiste à vouloir consoler ou aplanir le malheur de l’autre, si possible de l’autre qui me ressemble le plus. Mais il y a des chagrins qu’on ne doit pas consoler. La morale de proximité ne suffit pas à faire la gentillesse, car la morale exige beaucoup plus que la compassion. La gentillesse, c’est se mettre à la place de l’autre au sens strict. Le bon samaritain n’est pas bienveillant et Dieu merci ! S’il l’était, il se contenterait de regarder ou de consoler, mais là, non ! Le bon samaritain doit voir le voyageur, le toucher et se mettre à sa place, il se démène, il remue ciel et terre… Il a suspendu le cours normal des choses pour faire advenir quelque chose d’autre. En fait, qu’on le veuille ou non, la morale nous gêne et nous contraint à l’action. Ce qui compte, c’est ce qui se passe ici et maintenant. 
Etre quelqu’un de bien, est-ce la promesse de devenir quelqu’un d’ennuyeux ? 
Non ! Etre quelqu’un de bien, ce n’est pas simplement obéir aux règles, aux convenances et aux conventions, c’est accomplir avant tout des actes de liberté. En morale, il n’y a que deux catégories : le lâche et le courageux. Quelqu’un de bien n’est pas un surhomme, il n’a pas d’aide divine, c’est « seulement » un héros, mais un héros ordinaire, qui aurait pu ne pas faire le bien, qui est comme tout le monde menacé par la possibilité de faire le mal, mais qui a le courage, la liberté, de faire le choix du bien. Exister, c’est en effet savoir que tout ne se vaut pas, c’est refuser une forme d’athéisme moral, c’est-à-dire la croyance qui voudrait qu’exister suffit, indépendamment de toute idée de bien ou de mal. L’athée moral, celui qui « ne voit pas le problème », est beaucoup plus dangereux que le tueur en série. 




Je réfléchis beaucoup en ce moment, d'après mes lectures.  Je n'aime pas "caser" mes amies dans une catégorie, mais là, je crois que chacune d'elles est "quelqu'un de bien".
Je sais peu de choses de moi (m'étant souvent battue avec mon égo), mais je sais que je veux toujours me mettre à la place de ceux qui sont malheureux, simplement pour pouvoir les aider.
En tous cas, je ne suis pas "athéiste moral"

Pardon Ysou, mais je ne trouve pas ce texte très clair, j'aurais même tendance à penser qu'il entretient une certaine confusion, en particulier parce qu'il mélange plusieurs notions. Peut-être que je me trompe ? 

A mon avis, il différencie plusieurs notions : la bienveillance qu'il définit comme une morale de proximité et la gentillesse. Cette dernière étant "naturelle", c'est "se mettre à la place de l'autre" pour tenter de l'aider. Dans ce cas précis, c'est l'instinct et pas la morale apprise qui guide la gentillesse.
Et puis sur un autre plan : quelqu'un de bien. Le journaliste parle de liberté : celle de choisir entre le bien et le mal. Mais dans son explication concernant l'athéisme moral, il n'est pas très clair, c'est vrai.
Ma conviction, à moi, c'est que la gentillesse, la vraie, ne s'apprend pas par la morale. Elle existe ou n'existe pas dans l'humain. On ne devient pas "gentil" vraiment gentil ! on l'est par nature. Ce qui n'exclu pas la partie sombre de l'humain, mais qui la combat.
Je ne m'explique certainement pas très bien, mais je suis pleine de bonne volonté, ma Nicole 
On a toujours dit que j'étais gentille ... et moi qui me savais capable des pires envolées verbales vers qui me provoquait ou m'avait fait défaut ...
je savais faire la part des choses : d'abord, ne pas profiter de cette faculté à répondre vivement en clouant l'autre (mon égo était content, le salaud !), j'ai mis du temps à me brider, d'autant plus que l'on me célébrait pour cette capacité à la réponse drôle du tac au tac ! Ah ! cet égo qui avait tendance à gonfler ....
Je n'étais pas bienveillante, et encore moins gentille, non ? et pourtant, j'avais les deux penchants.
(j'ai l'impression de parler à mon psy, tout d'un coup !