Avons nous amorcé la chute ?
Nous ne sommes plus "religieux"
Une autre religion tente de supplanter la nôtre.
Le surréalisme viendra t il à notre secours ?
UNE CRISE DE CIVILISATION
La Première Guerre mondiale mit en évidence le dérisoire de l'humanisme occidental. Celui-ci venait d'aboutir à une des plus grandes catastrophes de l'histoire. Ses valeurs ne résistaient plus à la réalité : il fallait les redéfinir. Il fallait redéfinir l'homme et le monde. Dada réagit violemment. Il eut pour but de détruire ; le surréalisme prit la relève. Détruire d'abord, agir ensuite, tenter de susciter une re-naissance en tenant compte des grandes révolutions intellectuelles et politiques de l'époque, le freudisme et le marxisme, ne craignant pas de les associer tout en faisant appel à d'autres disciplines, comme l'ésotérisme. Les cloisons qui, jusque-là, séparaient les différents chemins de la connaissance étaient réduites à néant. Tous les moyens furent envisagés pour réviser de fond en comble l'homme malade de civilisation de ce début du xxe s.
Jusque-là, l'homme avait trouvé refuge dans l'art ou la religion pour éviter d'être confronté à une réalité qui se dégradait peu à peu ; à partir du surréalisme, l'écart établi entre la réalité et l'irréel, entre le possible et l'impossible fut nié. Pour la première fois, la volonté de réaliser le rêve dans le quotidien commença à voir le jour ; elle n'était plus le but de la littérature, mais la raison de vivre.
Dans cette perspective, le surréalisme avait été préparé de longue date. Chaque époque a eu ses marginaux qui ont considéré la littérature comme un pis-aller, seul lieu possible pour redorer le blason de la vie. À commencer par le marquis de Sade. Mais il faudra attendre la période romantique pour que soit mis au premier plan le rôle de l'« artiste » et de son imagination pour modifier la manière de vivre. Les surréalistes ont surtout reconnu comme des leurs les romantiques allemands Novalis, Hölderlin et surtout Achim von Arnim, qui, dès 1817, affirmait : « Nennen wir die heiligen Dichter auch Seher » (le poète devenait le voyant de la réalité telle qu'elle devait être). Les « petits romantiques » français (Pétrus Borel, Aloysius Bertrand, Xavier Forneret) et surtout Rimbaud et Lautréamont servirent de repères aux surréalistes. N'avaient-ils pas vécu la vanité de la création littéraire par le silence de l'exil ou celui de la mort ? Même s'ils ne voulurent pas de guide, les surréalistes eurent pour fanal ces chercheurs d'absolu dans la vie."
L'homme est il entrain de se réfugier dans l'informatique ? derrière un écran presque anonyme, dérisoire ?.....
La menace d'une guerre plane sur l'Europe... et il n'y a pas que ça !
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Nous étions une étrave
face à la vague grise
puissante et salée du monde.
Notre neuve impatience
s'est brisée dans le silence hurlant.
Ysandre