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Sujet: Re: poème du jour Mer 4 Juin - 9:22
Merci Arun, A l'école on avait souvent des poèmes de Anna de Noailles en récitations. Et j'aimais bien ! Celui-ci est très beau !
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BRIe
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Sujet: Re: poème du jour Lun 16 Juin - 20:32
Quel plaisir de lire ces poèmes, et vos commentaires, j'y reviendrai quand j'aurai moins mal pour m'assoir "tiens toi tranquille, ô ma douleur )
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le lémurien
Nombre de messages : 44376 Localisation : à gauche d'Alpha du Centaure Date d'inscription : 10/03/2014
Sujet: Re: poème du jour Lun 16 Juin - 21:33
je ne sais pourquoi, mais je ne suis pas très sensible aux écrits d'Anna de Noailles, mon Arun. Il faudra que j'en trouve la raison.
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Invité Invité
Sujet: Re: poème du jour Mar 17 Juin - 13:41
Victor Hugo encore pas très gai celui-ci
La mort d'un chien
Un groupe tout à l'heure était là sur la grève,
Regardant quelque chose à terre. - Un chien qui crève !
M'ont crié des enfants ; voilà tout ce que c'est. -
Et j'ai vu sous leurs pieds un vieux chien qui gisait.
L'océan lui jetait l'écume de ses lames.
- Voilà trois jours qu'il est ainsi, disaient des femmes,
On a beau lui parler, il n'ouvre pas les yeux.
- Son maître est un marin absent, disait un vieux.
Un pilote, passant la tête à sa fenêtre,
A repris : - Ce chien meurt de ne plus voir son maître.
Justement le bateau vient d'entrer dans le port ;
Le maître va venir, mais le chien sera mort.
- Je me suis arrêté près de la triste bête,
Qui, sourde, ne bougeant ni le corps ni la tête,
Les yeux fermés, semblait morte sur le pavé.
Comme le soir tombait, le maître est arrivé,
Vieux lui-même ; et, hâtant son pas que l'âge casse,
A murmuré le nom de son chien à voix basse.
Alors, rouvrant ses yeux pleins d'ombre, exténué,
Le chien a regardé son maître, a remué
Une dernière fois sa pauvre vieille queue,
Puis est mort.
C'était l'heure où, sous la voûte bleue,
Comme un flambeau qui sort d'un gouffre, Vénus luit ;
Et j'ai dit : D'où vient l'astre ? où va le chien ? ô nuit !
Nicamic
Nombre de messages : 28509 Localisation : Perpignan Date d'inscription : 10/03/2014
Sujet: Re: poème du jour Mar 17 Juin - 14:15
Triste, mais si beau, merci Marie
_________________ "Ne te courbe que pour aimer." René Char
Arundathi
Nombre de messages : 1864 Date d'inscription : 08/04/2014
Sujet: Re: poème du jour Mar 17 Juin - 17:10
Merci Marie !
C'est du vécu Marie? c'est vrai que c'est triste, mais la vie c'est également cela non ?
Invité Invité
Sujet: Re: poème du jour Mar 17 Juin - 17:54
non non je n'ai pas vécu cette horreur heureusement
Suzanne
Nombre de messages : 23447 Localisation : Perpignan Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: poème du jour Mar 17 Juin - 19:25
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BRIe
Nombre de messages : 37663 Localisation : Villeneuve lez Avignon Date d'inscription : 28/10/2008
Sujet: Re: poème du jour Mar 17 Juin - 20:05
Mais oui, où vont donc toutes ces âmes ?
_________________
Sapho
Nombre de messages : 20718 Localisation : BRABANT WALLON-BELGIQUE Date d'inscription : 14/03/2014
Sujet: Re: poème du jour Lun 23 Juin - 19:32
Les mains d'Elsa.
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon propre piège De paume et de peur de hâte et d'émoi Lorsque je les prends comme une eau de neige Qui fuit de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse Qui me bouleverse et qui m'envahit Sauras-tu jamais ce qui me transperce Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage Ce parler muet de sens animaux Sans bouche et sans yeux miroir sans image Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent D'une proie entre eux un instant tenue Sauras-tu jamais ce que leur silence Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme S'y taise le monde au moins un moment Donne-moi tes mains que mon âme y dorme Que mon âme y dorme éternellement.
Nombre de messages : 28509 Localisation : Perpignan Date d'inscription : 10/03/2014
Sujet: Re: poème du jour Lun 23 Juin - 20:20
Un poème dont on ne se lasse pas. Merci, Sapho.
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BRIe
Nombre de messages : 37663 Localisation : Villeneuve lez Avignon Date d'inscription : 28/10/2008
Sujet: Re: poème du jour Lun 23 Juin - 21:16
Un poème d'amour que je ne connaissais, un poème dont on aurait aimé la mélodie, un poème dont j'envie l'amoureuse
"De paume et de peur de hâte et d'émoi ' faut il être éternellement amoureux pour des mots si beaux ?
_________________
Nicamic
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Sujet: Re: poème du jour Lun 23 Juin - 23:41
Pour toi, chère Brie, et tous ceux que l'amour émeut :
La tombe d'Aragon et d'Elsa Triolet, fleurie par des enfants
Le poète et sa muse sont enterrés dans le parc qui entoure le Moulin de Villeneuve, à Saint Arnoult-en-Yvelines
Léguée à l'Etat par Louis Aragon, elle a été la première maison d'écrivain à recevoir le label "Maison des Illustres", créé en 2011 par le Ministère de la Culture pour distinguer certaines maisons historiques et "transmettre la mémoire des femmes et des hommes qui les ont habitées".
Aragon avait acheté ce moulin en 1951 pour Elsa ; il date du XIIe s. mais fut remanié au XVIIIe et XIXe. L’intérieur a été décoré par Elsa, la couleur dite bleu de Saint Pétersbourg fut choisie pour la chambre et son bureau ; la demeure abrite aussi la bibliothèque du poète, riche de 30000 livres. Elsa mourut en 1970 et Louis en 1982. Sur leur tombe, en bas, on peut lire cette phrase d'Elsa Triolet :
Citation :
Quand côte à côte nous serons enfin des gisants, l’alliance de nos livres nous réunira pour le meilleur et pour le pire dans cet avenir qui était notre rêve et notre souci majeur, à toi et à moi.
On entend jour et nuit dans le jardin la Sarabande de Bach et le chant du rossignol.
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Suzanne
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Sujet: Re: poème du jour Mar 24 Juin - 9:27
La sarabande de Bach ? Quelle coïncidence ! Sapho aussi nous a parlé de Sarabande (celle de Haendel) avec la "folia"
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Arundathi
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Sujet: Re: poème du jour Sam 28 Juin - 17:58
Le tiers chant
Te prendre à Dieu contre moi-même Etreindre étreindre ce qu'on aime Tout le reste est jouer aux dés Suivre ton bras toucher ta bouche Etre toi par où je te touche Et tout le reste est des idées
Je suis la croix où tu t'endors Le chemin creux qui pluie implore Je suis ton ombre lapidée Je suis ta nuit et ton silence Oublié dans ma souvenance Ton rendez-vous contremandé
Te prendre à Dieu contre moi-même Etreindre étreindre ce qu'on aime Tout le reste est jouer aux dés Suivre ton bras toucher ta bouche Etre toi par où je te touche Et tout le reste est des idées
Le mendiant devant ta porte Qui se morfond que tu ne sortes Et peut mourir s'il est tardé Et je demeure comme meurt A ton oreille une rumeur Le miroir de toi défardé
Te prendre à Dieu contre moi-même Etreindre étreindre ce qu'on aime Tout le reste est jouer aux dés Suivre ton bras toucher ta bouche Etre toi par où je te touche Et tout le reste est des idées
Sapho
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Sujet: Re: poème du jour Sam 28 Juin - 19:19
Ce merveilleux poème d'Aragon
Merci mon ARUN pour ce partage !
Sapho
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Sujet: Re: poème du jour Dim 29 Juin - 15:52
Splendide ! A lire et à relire à haute voix ! Merci, Sapho
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Arundathi
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Sujet: Re: poème du jour Dim 29 Juin - 16:07
Merveilleux poème ! Merci Sapho !
Sapho
Nombre de messages : 20718 Localisation : BRABANT WALLON-BELGIQUE Date d'inscription : 14/03/2014
Sujet: Re: poème du jour Lun 7 Juil - 15:47
La vie profonde.
Être dans la nature ainsi qu'un arbre humain, Étendre ses désirs comme un profond feuillage, Et sentir, par la nuit paisible et par l'orage, La sève universelle affluer dans ses mains.
Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face, Boire le sel ardent des embruns et des pleurs, Et goûter chaudement la joie et la douleur Qui font une buée humaine dans l'espace.
Sentir, dans son cœur vif, l'air, le feu et le sang Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre ; — S'élever au réel et pencher au mystère, Être le jour qui monte et l'ombre qui descend.
Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise, Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l'eau, Et comme l'aube claire appuyée au coteau Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...
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Sujet: Re: poème du jour Lun 7 Juil - 16:34
merci mon Arun et ma Sapho
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Nicamic
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Sujet: Re: poème du jour Lun 7 Juil - 22:08
Anna de Noailles, admirée de son temps et qu'il était presque de bon ton jusqu'à il y a peu de considérer comme un auteur mineur... Elle était pourtant d'une grande profondeur et son originalité commence à être reconnue aujourd'hui. Merci Sapho de nous la remettre en mémoire. Personnellement je l'ai toujours beaucoup aimée...
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Sapho
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Sujet: Re: poème du jour Mer 16 Juil - 19:30
Révolte contre la poésie
Nous n’avons jamais écrit qu’avec la mise en incarnation de l’âme, mais elle était déjà faite, et pas par nous-mêmes, quand nous sommes entrés dans la poésie. Le poète qui écrit s’adresse au Verbe et le Verbe a ses lois. Il est dans l’inconscient du poète de croire automatiquement à ces lois. Il se croit libre et il ne l’est pas. Il y a quelque chose derrière sa tête, autour de ses oreilles de sa pensée. Quelque chose est en germe dans sa nuque, où il était déjà quand il a commencé. Il est le fils de ses oeuvres, peut-être, mais ses oeuvres ne sont pas de lui, car ce qui était de lui-même dans sa poésie, ce n’est pas lui qui l’y avait mis, mais cet inconscient producteur de la vie qui l’avait désigné pour être son poète et qu’il n’avait pas désigné lui. Et qui ne fut jamais bien disposé pour lui.
Je ne veux pas être le poète de mon poète, de ce moi qui a voulu me choisir poète, mais le poète créateur, en rébellion contre le moi et le soi. Et je me souviens de la rébellion antique contre les formes qui venaient sur moi.
C’est par révolte contre le moi et le soi que je me suis débarrassé de toutes les mauvaises incarnations du Verbe qui ne furent jamais pour l’homme qu’un compromis de lâcheté et d’illusion et je ne sais quelle fornication abjecte entre la lâcheté et l’illusion. Je ne veux pas d’un verbe venu de je ne sais quelle libido astrale et qui fut toute consciente aux formations de mon désir en moi.
Il y a dans les formes du Verbe humain je ne sais quelle opération de rapace, quelle autodévoration de rapace où le poète, se bornant à l’objet, se voit mangé par cet objet. Un crime pèse sur le Verbe fait chair, mais le crime est de l’avoir admis. La libido est une pensée d’animaux et ce sont ces animaux qui, un jour, se sont mués en hommes.
Le verbe produit par les hommes est l’idée d’un inverti enfoui par les réflexes animaux des choses et qui, par le martyre du temps et des choses, a oublié qu’on l’avait inventé.
L’inverti est celui qui mange son soi et veut que son soi le nourrisse, cherche dans son soi sa mère et veut la posséder pour lui. Le crime primitif de l’inceste est l’ennemi de la poésie et tueur de son immaculée poésie.
Je ne veux pas manger mon poème, mais je veux donner mon coeur à mon poème et qu’est-ce que c’est que mon coeur et mon poème. Mon coeur est ce qui n’est pas moi. Donner son soi à son poème, c’est risquer aussi d’être violé par lui. Et si je suis Vierge pour mon poème, il doit rester vierge pour moi.
Je suis ce poète oublié, qui s’est vu tomber dans la matière un jour, et la matière ne me mangera pas, moi. Je ne veux pas de ces réflexes vieillis, conséquence d’un antique inceste venu de l’ignorance animale de la loi Vierge de la vie. Le moi et le soi sont ces états catastrophiques de l’être où le vivant se laisse emprisonner par les formes qu’il perçoit en lui. Aimer son moi, c’est aimer un mort et la loi du Vierge est l’infini. Le producteur inconscient de nous-même est celui d’un antique copulateur qui s’est livré aux plus basses magies et qui a tiré une magie de l’infâme qu’il y a à se ramener soi-même sur soi-même sans fin jusqu’à faire sortir un verbe du cadavre. La libido est la définition de ce désir de cadavre et l’homme en chute est un criminel inverti.
Je suis ce primitif mécontent de l’horreur inexpiable des choses. Je ne veux pas me reproduire dans les choses, mais je veux que les choses se produisent par moi. Je ne veux pas d’une idée du moi dans mon poème et je ne veux pas m’y revoir, moi.
Mon coeur est cette Rose éternelle venue de la force magique de l’initiale Croix. Celui qui s’est mis en croix en Lui-Même et pour Lui-Même n’est jamais revenu sur lui-même. Jamais, car ce lui-même par lequel il s’est sacrifié Lui-Même, celui-là aussi il l’a donné à la Vie après avoir forcé en lui-même à devenir sa propre vie.
Je ne veux être que ce poète à jamais qui s’est sacrifié dans la Kabbale du soi à la conception immaculée des choses.
Antonin Arthaud Textes écrits à Rodez en 1944
le lémurien
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Sujet: Re: poème du jour Mer 16 Juil - 21:29
"Il y a quelque chose derrière sa tête, autour de ses oreilles de sa pensée. Quelque chose est en germe dans sa nuque, où il était déjà quand il a commencé. Il est le fils de ses oeuvres, peut-être, mais ses oeuvres ne sont pas de lui, car ce qui était de lui-même dans sa poésie, ce n’est pas lui qui l’y avait mis, mais cet inconscient producteur de la vie qui l’avait désigné pour être son poète et qu’il n’avait pas désigné lui. Et qui ne fut jamais bien disposé pour lui. " j'avais pensé quelque chose dans ce genre : que nous n'étions pour presque rien dans ce que nous écrivons lorsque nous faisons "de la poésie". Par exemple, quand j'ai envie d'écrire (bien modestement, il est vrai), ce n'est pas "moi" qui veut. Une chose qui me trotte dans la tête sans que je l'ai invitée, sans que j'ai voulu quoi que ce soit. "quelque chose est en germe dans sa nuque"... Serait-ce le cerveau reptilien ? C'est comme un air obsédant, comme si les mots s'assemblaient seuls, sans mon aide, sans ma volonté. Devine-t-on l'âme de celui qui écrit ? sait-on des choses qu'il ne dit pas, juste à travers ses phrases ? J'ai discuté souvent avec des gens épris de poésie, Certains supposent que ce sont surtout les sentiments amoureuxqui inspirent. Pas toujours, j'ai parfois écrit sous l'emprise de la colère, de la révolte, c'est peut être plus brutal mais moins "sirupeux".
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Sapho
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Sujet: Re: poème du jour Jeu 17 Juil - 11:41
La poésie n’est pas dans le signifié. Ni dans le signifiant. Mais dans la tension qui s’établit de l’un à l’autre. La poésie meurt de s’évanouir dans la chose qu’elle désigne, dans l’épaisseur du sens qui cherche à la traduire. Elle n’est rien encore quand elle ne s’affranchit pas du simple jeu phonique. Ni nature, ni culture. Ni langage, ni réalité. Voix, entre les deux posée et pensée désirante et toujours suspendue. Non pas dictée par les choses. Ni seulement par la lettre, non plus. Mais par quoi ?
Pour moi, parfois une énigme, parfois une libération.
J'écris beaucoup de poèmes pour me libérer de moi-même