Sapho
Nombre de messages : 20616 Localisation : BRABANT WALLON-BELGIQUE Date d'inscription : 14/03/2014
| Sujet: Ae-Ran KIM (Corée du Sud) Mar 25 Mar - 14:52 | |
| Kim Ae-ran Figure de proue de la jeune génération, Kim Ae-ran est née en 1980 à Incheon. Elle a fait son entrée dans le milieu littéraire avec sa nouvelle intitulée «La Porte du Silence», remportant le prix littéraire de Daesan pour Étudiants en 2002.
Puis, elle a commencé sa carrière d’écrivain avec la publication de cette même nouvelle dans une revue trimestrielle, Quarterly Changbi. Depuis lors, elle a été régulièrement récompensée par des prix littéraires tels que, Daesan Creative writing Funds, Hankook Ilbo Literary awards.
Elle a été le plus jeune auteur à recevoir ce prestigieux prix. Si le début du 21ème siècle est marqué par la crise de la littérature ou celle de la fiction, il est plus remarquable queKim Ae-Ran soit devenue presque un phénomène littéraire de notre temps. Kim Dong-Shik, critique littéraire renommé, la décrit comme «l’auteur qui détruit la grammaire traditionnelle du roman ».
SON LIVRE : COURS PAPA, COURS Le recueil débute par la nouvelle éponyme, dans laquelle une fille ne cesse de penser à son père, qui l’a abandonnée la veille de sa naissance, et qu’elle imagine depuis, au lieu d’un fuyard lâche, plutôt comme un joggeur fou, qui ne peut s’arrêter de courir. Le bâton-sauteur nous conte l’enfance de deux garçons qui, malgré un père qui ne croit pas en eux, ont soif d’apprendre et de devenir quelqu’un. Dans les secrets de l’insomnie, une jeune femme qui combat ses nuits blanches et cherche à contrôler son quotidien, doit gérer le séjour provisoire chez elle de son père sans le sou. A savourer, la description par le menu des troubles obsessionnels compulsifs de l’héroïne, totalement prisonnière de son quotidien et de l’image qu’elle estime renvoyer sur son entourage personnel et professionnel. Le poisson de papier dépeint la jeunesse d’un enfant pauvre dans son milieu : il grandira, apprendra seul la lecture grâce aux journaux qui font office de papier-peint sur le mur de sa chambre, puis quittera ses parents qui ne croient pas en lui et le portent comme un fardeau, et tentera de devenir écrivain. Enfin, dernière histoire de ce court recueil, un Signe d’affection raconte la vie d’un jeune homme depuis qu’il a un jour, enfant, été abandonné par son père dans un parc.
« Il y a des jours où ce que vous pensez improbable se produit sous votre nez. »
On le voit, la place du père et la manière d’assumer la paternité sont l’un des thèmes centraux de ce recueil. Mais les textes de Kim Ae-ran vont plus loin : elle révèle le malaise d’une nouvelle génération perdue entre tradition et modernité : dans la tradition coréenne, la place du père est au centre de la famille, elle-même au cœur de la société. Alors où peut bien aller une société si elle ne peut plus se reposer sur l’un de ses principaux piliers ? Et qu’adviendra-t-il d’une génération qui n’a pas profité de repères stables, perdue dans une modernisation effrénée ?
« En parcourant le test sur l’insomnie, allant de flèches « oui » en flèches « non », comme un enfant égaré cherchant sa mère dans la rue, elle arriva à la conclusion qu’elle aussi était un enfant perdu. »
Kim Ae-ran traite de l’absence, du manque, et de leurs effets sur la construction de l’identité. Elle nous donne à voir la difficulté de se construire en tant qu’adulte, à dépasser ces handicaps et à être soi-même dans une société de l’uniformité. L’auteur pose enfin une autre question : peut-on pardonner à des parents faibles et imparfaits ?
« Mon père tenait un magasin de matériel et de petites réparation électriques. Je dis magasin, mais en réalité il s’agissait d’une échoppe dans laquelle les pièces détachées et les câbles électriques s’enchevêtraient comme des intestins. »
Avec un style léger, où l’humour tient toute sa place, Kim Ae-ran part de la simplicité du quotidien pour accéder à une dimension poétique, entre rêve et réalité - le poisson de papier, réflexion sur l’écriture, est à ce titre profondément touchante. Sa force est de nous plonger dans un univers pourtant lointain en le rendant accessible et proche : on rêve de se balader à travers les rues des villes coréennes, d’aller se purifier dans les Jjimjilbang (les bains publics coréens), de tremper ses lèvres dans un verre de makkeolli, ou de goûter un gimpap.
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le lémurien
Nombre de messages : 44332 Localisation : à gauche d'Alpha du Centaure Date d'inscription : 10/03/2014
| Sujet: Re: Ae-Ran KIM (Corée du Sud) Mar 25 Mar - 15:06 | |
| alléchant tout ça, ma Sapho ! je note ! je note parce que je me dis que même si je n'ai pas le temps maintenant, je le trouverai plus tard et qu'il me faut ma liste qui s'allonge de jour en jour ..... merci pour cet aperçu d'un auteur que je ne connais pas mais qui m'intéresse. _________________ Nous étions une étrave face à la vague grise puissante et salée du monde. Notre neuve impatience s'est brisée dans le silence hurlant. Ysandre
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BRIe
Nombre de messages : 37586 Localisation : Villeneuve lez Avignon Date d'inscription : 28/10/2008
| Sujet: Re: Ae-Ran KIM (Corée du Sud) Lun 16 Juin - 20:27 | |
| Et moi aussi, j'ai pris des notes, merci Sapho |
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| Sujet: Re: Ae-Ran KIM (Corée du Sud) | |
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