Jan-Philipp SENDKER

L'auteur : Jan-Philipp Sendker est né à Hambourg en 1960, Il a été le correspondant américain du journal Stern  de 1990 à 1995, et son correspondant asiatique de 1995 à1999. En 2000, il a publié  un livre de fiction sur la Chine.  
L'art d'écouter les battements de coeur est son premier roman. Il  a écrit une suite, sortie en 2012 en Allemagne (Herzestimmen) et en 2014 en Angleterre (A well tempered heart). Il vit à Berlin avec sa famille.
Le livre : L’art d’écouter les battements de coeur


4^e de couverture :
Lorsqu' un brillant avocat new-yorkais disparaît du jour au lendemain, sa fille Julia n'a aucune idée d'où il peut être. Jusqu'à ce que, quatre ans plus tard, elle trouve une ancienne lettre d'amour écrite par son père à une jeune fille de son village natal, en Birmanie. Déterminée à résoudre le mystère, Julia décide de se rendre sur place. Elle va y découvrir le saisissant passé de celui qu'elle croyait si bien connaître, une bouleversante histoire d'amour mise à l'épreuve par bien des obstacles. 

Ce roman fut publié en 2002 en Allemagne sous le titre Herzenhören (Ecouter le coeur) ; devenu un best-seller, il fut publié dans 25 langues. En France, d’abord publié par France Loisirs, il fut repris en 2012 par J.C. Lattès sous le titre actuel.

L’art d’écouter les battements de coeur
Mon point de vue :
L’essentiel de l’histoire se passe en Birmanie et se présente comme le récit d’un Birman, U Ba, adressé à Julia, jeune avocate américaine, partie à la recherche de ce père disparu. Plusieurs chapitres introduisent des pauses au cours desquelles Julia devient narratrice de première personne qui se remémore ses souvenirs d’enfant et surtout s’interroge sur ce qu’elle apprend de son étrange interlocuteur. U Ba remonte le passé et dévoile à Julia le vécu de son père Tin Win et de son grand amour Mi Mi.

Si on se place du point de vue de Julia, il s’agit d’un roman d’initiation, avec des découvertes d’ordre spirituel et culturel. Avec elle, nous découvrons la Birmanie, un pays que connaît bien l’auteur, un pays de légendes, de superstitions, de traditions venues du fond des âges, un pays au peuple façonné par une vie difficile, qui a développé une spiritualité vraie et une aptitude à accepter le handicap, la mort ou l’absence de façon simple.

Au total, nous avons l’impression de lire un conte philosophique ou une fable orientale inscrite dans un pays évoqué avec une grande sensibilité et une minutieuse précision. On pourrait aussi y voir un long poème aux images évocatrices ou un merveilleux roman d’amour comme on n'en voit que dans les contes justement.

J’ai beaucoup aimé ce livre. Les pages sur les sensations de l’aveugle ou celles de la jeune Mi Mi aux pieds incapables de la porter sont poétiques et belles. J’ai parfois pensé à des passages du livre Le parfum de Süskind, bien que le sujet soit d’un tout autre ordre.

Quelques citations tirées de ce roman :

Citation :

Il y avait des choses qu’un individu marchant sur ses deux pieds ne pouvait tout simplement pas comprendre. Ces gens-là croyaient qu’on voyait avec les yeux. Qu’on couvrait de la distance avec des pas.

Citation :

Chaque voix comme chaque cœur , possédait son propre registre d’expression. Reconnaître des étrangers à leurs battements de cœur dès la deuxième ou la troisième rencontre ne posait aucune difficulté à Tin Win, même si un cœur ne battait jamais exactement à l’identique. C’était dépendant de l’état du corps et de l’âme, du moment et de la situation. Un cœur pouvait paraître jeune ou usé, lassant ou lassé, mystérieux ou prévisible. Cependant, que fallait-il penser lorsque la voix et le cœur d’une personne étaient en contradiction, chacun racontant une histoire différente, incompatible l’une avec l’autre ?

Citation :

Il lui avait appris la confiance, il lui avait offert l’espace de sa faiblesse. Lorsqu’elle était seule avec lui, elle n’avait rien à prouver. Il était le premier et le seul à qui elle ait avoué qu’elle trouvait humiliant de se déplacer à quatre pattes[…] Il n’essayait pas de la consoler. Il la prenait dans ses bras, sans rien dire. Mi Mi savait qu’il comprenait ce qu’elle disait et ce qu’elle ressentait[…] Et elle le croyait quand il affirmait que nul corps n’était plus beau que le sien.

Merci pour cette information, je ne connais pas cet auteur   
bonne soirée

Florence 24 a écrit:

Merci pour cette information, je ne connais pas cet auteur   
bonne soirée

A mon avis, il est à découvrir... si tu en as l'occasion. Ce livre est présenté comme un premier roman, il avait peu écrit auparavant...

Coucou Nic, je découvre également ... Merci pour les précisions !  

C'est un plaisir, Arun