Biographie : Boris Cyrulnik, né le 26 juillet 1937 à Bordeaux, est un neurologue, psychiatre, éthologue et psychanalyste français.
Responsable d'un groupe de recherche en éthologie clinique à l'hôpital de Toulon et enseignant l'éthologie humaine à l'Université du Sud-Toulon-Var, Boris Cyrulnik est surtout connu pour avoir développé le concept de « résilience » (renaître de sa souffrance).
Il a apporté aussi des précisions au terme oxymore, mais sa contribution à la science réside dans son engagement : Boris Cyrulnik voit d'abord l'éthologie comme « un carrefour de disciplines ». Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
Il publie en 1984 Éthologie clinique : 14 textes originaux (éditions de la Société de psychologie médicale de langue française). Chargé de cours d'éthologie humaine/clinique à la faculté de médecine de Marseille de 1974 à 1987, il devient en 1995/1996 directeur d'enseignement d'un diplôme universitaire (DU) de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulon.
En
1998, il est nommé président du Centre national de création et de diffusion culturelles de Châteauvallon, puis en 2005 président du Prix Annie-et-Charles-Corrin sur la mémoire de la Shoah (depuis 2005). Il est également membre du conseil d'orientation de l'institut Diderot (un fonds de dotation pour le développement de l’économie sociale créé par la société de groupe d'assurance mutuelle Covéa).
LIVRE LU : LES AMES BLESSEES" A cause de la guerre, du fracas de mon enfance, j'ai été, très jeune, atteint par la rage de comprendre. J'ai cru que la psychiatrie, science de l'âme, pouvait expliquer
la folie du nazisme.J'ai pensé que le diable était un ange devenu fou et qu'il fallait le soigner pour ramener la paix. Cette idée enfantine m'a engagé dans un voyage de cinquante ans, passionnant, logique et insensé à la fois. Ce livre en est le journal de bord.
Pour maîtriser ce monde et ne pas y mourir, il fallait comprendre ; c'était ma seule liberté. La nécessité de rendre cohérent ce chaos affectif, social et intellectuel m'a rendu complètement psychiatre dès mon enfance.
Cinquante ans d'aventure psychiatrique m'ont donné des moments de bonheur, quelques épreuves difficiles, le sentiment d'avoir été utile et le bilan de quelques méprises.
Mon goût pour cette spécialité est un aveu autobiographique. L'histoire de ces cinquante années raconte aussi comment j'ai traversé la naissance de la psychiatrie moderne, depuis la criminelle lobotomie, l'humiliante paille dans les hôpitaux, Lacan le précieux, la noble psychanalyse malgré ses dérives dogmatiques, l'utile pharmacologie devenue abusive quand elle a prétendu expliquer tout le psychisme, et l'apaisement que m'a apporté la théorie de l'attachement, dont la résilience, mon chapitre préféré, étudie une nouvelle manière de comprendre et de soulager les souffrances psychiques. Ce long chemin m'a conduit à tenter d'expliquer, de soulager et parfois de guérir les souffrances psychiques. Il m'a donné le plaisir de comprendre et le bonheur de soigner les âmes blessées.
Cet ouvrage n'est pas à proprement parler une biographie de Boris Cyrulnik mais il traite de l'évolution de la psychiatrie à travers la vie et le regard de l'auteur.
C'est un passionnant plaidoyer pour la résilience (faculté de se sortir des épreuves difficiles sans développer de troubles invalidants)