Aldous HUXLEY

Commande effectuée ...

je fais souvent confiance à Sapho pour mes lectures alors je note aussi celui-là sur ma prochaine liste

Voila je viens de finir la lecture de "Retour vers le meilleur des mondes"

Mon avis :

Retour au meilleur des mondes est un essai d'Aldous Huxley paru en 1958.

Même si j'ai du relire plusieurs fois certaines pages pour bien les comprendre car je trouve ce livre incroyablement fascinant !

Il s'agit là d'une véritable analyse de l'être humain, de la société actuelle qui se dessinait, par rapport aux opinions et idées de Huxley.  Mais également par rapport à des faits réels tels que la Seconde Guerre mondiale. Il nous parle de ce en quoi le monde qu'il a décrit va arriver vraiment dans le futur, et ce bien plus vite que l'on croyait ! L'intérêt, c'est  son point de vue sur bien des problématiques telles que la surpopulation ou encore de la manipulation des masses qui sont plus que jamais d'actualité ! En outre, lorsqu'on lit le livre, on a de quoi être surpris ! Certaines situations existaient déjà à son époque, comme la crise de la presse. Des questionnements, des idées étaient déjà au cœur de toutes les préoccupations, et on en parle encore en 2015. Alors en plus de 60 ans, cela reviendrait-il donc à dire que rien n'a évolué?  La psychologie humaine est également remise en question. Ainsi les chefs d'état et de parti et tous ceux qui veulent contrôler la planète se penchent de plus en plus sur les moyens de contrôle de l'être humain, car ces possibilités de contrôle sont incroyables. Les techniques pour nous détourner de l'essentiel également !  On a tendance à se baser sans cesse sur les dernières recherches et études, mais peut-être est-ce une erreur !  Car si on ne regarde pas ce qui a été fait précédemment, c'est une perte d'énergie ! En 1960, on savait que la drogue et l'alcool étaient mauvais, que les gens prenaient un peu trop les pilules du bonheur (anti dépresseurs) et plein de comportements innés à l'être humain. Alors pourquoi n'a-t-on toujours pas avancé et pourquoi refait-on toujours les mêmes études pour aboutir aux presque mêmes résultats?

Donc il s'agit bien d' une analyse pertinente et captivante de notre société en pleine décadence ! En conclusion  un livre qui questionne véritablement, un livre à lire et relire. Reprendre certains passages donne matière à biens des réflexions !

Je le conseille vivement !

coucou mon Arun je l'ai commencé hier et je suis captivée ! J'avais lu précédemment "les portes de la perception", Huxley est un observateur de l'humain et compte tenu de l'époque où il écrivait ces livres, presque un visionnaire !
L'humanité n'apprend rien de ses erreurs, il le démontre brillamment. Je ferai mon compte rendu quand j'aurai terminé ce "Retour au meilleur des mondes".
Nic l'a lu, toi aussi et nous pourrons en discuter

Attendez moi ! j'arrive

Intéressant commentaire, Arun, bravo et merci.
"Alors en plus de 60 ans, cela reviendrait-il donc à dire que rien n'a évolué?"
"...pourquoi n'a-t-on toujours pas avancé et pourquoi refait-on toujours les mêmes études pour aboutir aux presque mêmes résultats?"
Tu poses des questions essentielles. Hélas, nous savons que l'homme n'apprend rien ou presque rien du passé et renouvelle les mêmes erreurs, les mêmes comportements, bien qu'il procède à de multiples analyses, il suffit, pour s'en convaincre, de regarder si les "leçons" de l'Histoire, de la plus ancienne à la plus récente, ont servi à quelque chose...

c'est un éternel recommencement hélas dans beaucoup de cas  !
 dommage!
 merci Arun de ton commentaire argumenté
je ne l'ai pas lu.  
il est  dans  ma PAL  

Nos « maladies mentales toujours plus fréquentes » peuvent trouver leur expression dans les symptômes de névroses, très voyants et des plus pénibles. Mais, « gardons nous  de définir l’hygiène mentale comme la prévention des symptômes. Ces derniers ne sont pas nos ennemis, mais nos amis là où ils sont, il y a un conflit et un conflit indique toujours que les forces de la vie qui luttent pour l’harmonie et le bonheur résistent encore. »
Un extrait qui me plait énormément.
je développerai plus tard.

mon Arun, je suis entrain de terminer ce livre. J'étais encore tellement dedans cet après midi qu'Alain m'a dit qu'il m'avait appelé trois fois avant que je réponde !   Il dit que lorsque je suis dans un bouquin on distingue presque la bulle qui m'entoure !
J'en étais au passage sur les images subliminales du Dr Poeltz.... ce truc m'a toujours terrifiée.
Je mettrai certainement mon compte rendu demain et je suis contente de pouvoir en discuter avec toi, Nic et Sapho (quand elle sera rentrée, cette coquine !)
En tout état de cause, j'ai fait sans arrêt des parallèles avec le monde dans lequel nous vivons actuellement. Soixante ans après qu'il ait écrit ce livre, non seulement rien n'a changé, mais c'est encore pire !
Ce doit être facile de glisser des images subliminales dans internet, non ?

Je relis en ce moment Retour au meilleur des mondes. Je trouve intéressante la comparaison qu'Huxley fait au début entre son prore livre et 1984 d'Orwell. Il écrit :

Citation :

La société décrite dans le roman d'Orwell est continuellement en état de guerre, aussi le but de ses dirigeants est-il d'abord, bien entendu, d'exercer le pouvoir, générateur de grisantes délices, et ensuite de maintenir leurs sujets dans cet état de tension croissante qu'une lutte permanente exige de ceux qui la livrent. En faisant croisade contre la sexualité, les chefs parviennent à entretenir le degré de tension voulu chez leurs satellites et en même temps à satisfaire de manière extrêmement agréable leur propre appétit de puissance. Celle qui est décrite dans Le Meilleur des Mondes est une société mondiale dans laquelle la guerre a été éliminée et où le premier but des dirigeants est d'empêcher à tout prix leurs sujets de créer des désordres. Ils y parviennent (entre autres méthodes) par la légalisation d'un degré de liberté sexuelle (rendu possible par l'abolition de la famille) qui garantit pratiquement les populations de toute forme de tension émotive destructrice (ou créatrice). Dans 1984, l'appétit de puissance se satisfait en infligeant la souffrance ; dans Le Meilleur des Mondes en infligeant un plaisir à peine moins humiliant. 

Ce qu'il dit est vrai, néanmoins c'est un peu réducteur, me semble-t-il. Je crois d'ailleurs que le monde qui est le nôtre est peut-être plus proche de celui d'Orwell que de celui d'Huxley. En fait les deux donnent à réfléchir mais, même s'ils se rejoignent parfois, ils sont surtout complémentaires. Dans Le meilleur des mondes, est dénoncé l'abus de tecniques scientifiques qui permet l'abus de pouvoir. Dans 1984, sont dénoncées les dérives totalitaires, c'est le point de vue politique qui est privilégié.

Cette régulation des naissances dont l'auteur nous avait fait part dans "le meilleur des mondes, a malheureusement vraiment eu lieu, avec la sélection des alphas, betas etc. Pendant la dernière guerre mondiale, les camps d'extermination et d'expériences faisaient bel et bien partie d'un plan de purification de la race et ressemblait bien au monde de Huxley. Et pour ça, il fallait une organisation capable d'embrigader des hommes et des femmes dans une telle frénésie. Le régime Hitlérien a pu engendrer ça. L'auteur explique cela grâce à des techniques où l'individu s'efface devant la communauté "l'uniformité est incompatible avec la liberté", mais grâce à des propagandes finement étudiées. Il y développe le conditionnement de Pavlov, la torture mentale, le lavage de cerveau et bien d'autres techniques pour amener un individu à penser de telle ou telle manière. C'est ainsi que Huxley met sur le même plan les publicistes et les tentatives de flouer le public avec les techniques comme la publicité subliminale.
Bon, on peut dire que l'histoire récente a donné raison en partie à ce livre. Mais dans son essai "Retour au meilleur des mondes", il a soulevé d'autres lièvres : la possibilité de gouverner en faisant appel aux techniques modernes pour flouer le public. Il n'y avait pas les ordinateurs pour tous à l'époque où il a écrit ce livre. Qu'en serait il, actuellement, si un gouvernement aux visées totalitaires, s'emparait d'internet pour y faire passer des messages subliminaux ? avec cet outil, tout est possible....
Tu as raison lorsque tu dis qu'actuellement, notre monde est plus proche de celui d'Orwell. A cause des guerres qui secouent le monde (zut, j'ai des problèmes avec l'écriture en gras !) mais la technologie, me semble t il, ouvre d'autres possibilité aux "avides de pouvoir"..... Huxley l'aborde en se servant de ce qu'il avait à l'époque, la presse, la télé... on peut extrapoler, compte tenu de ce que nous savons : l'abêtissement des foules par l'afflux de mauvaises et sirupeuses émissions à la télé, toutes les choses qui empêchent de réfléchir et de se pencher sur des problèmes cruciaux de notre société, le musellement de la presse par certains gouvernements, l'offre incessante de nouvelles distractions, la pression des laboratoires pour mettre à disposition des médicaments abrutissants, les consoles de jeux, les tablettes où les enfants d'aujourd'hui se scotchent pendant des heures (les adultes aussi).
Je pense qu'Huskley s'est montré incroyablement lucide, avec les éléments qu'il avait à l'époque, pour deviner, en partie, le monde d'aujourd'hui.

j'avais donné cet extrait plus haut :

« gardons nous  de définir l’hygiène mentale comme la prévention des symptômes. Ces derniers ne sont pas nos ennemis, mais nos amis là où ils sont, il y a un conflit et un conflit indique toujours que les forces de la vie qui luttent pour l’harmonie et le bonheur résistent encore. »

Arun et Nic (puisque Sapho n'est pas encore là), que pensez vous de cette phrase ?
Il veut dire que nos angoisses, nos déprimes, nos colères même, tout ce qui relève du mental, sont nos amis ? Que ces symptômes du mal-être  indique qu'il a un conflit en nous.... parce que nous nous révoltons contre tout ce qui tend à nous rendre comme des zombies, que nous luttons, que nous résistons...
Alors, les gens qui paraissent très équilibrés, qui nagent en plein bonheur sans l'aide de substances abrutissantes, seraient fichus, embrigadés, endormis dans une bienheureuse et trompeuse félicité.....

Huxley emprunte la phrase que tu cites au psychanalyste américain d'origine juive allemande, Erich Fromm. Ce dernier pense que notre société occidentale "tend à faire de [chaque homme] un automate qui paye son échec sur le plan humain par des maladies mentales toujours plus fréquentes et un désespoir qui se dissimule sous une frénésie de travail et de prétendu plaisir", d'où l'analyse des symptomes de maladie mentale comme le signe salutaire d'un"conflit [qui] indique toujours que les forces de vie qui luttent pour l'harmonisation et le bonheur résistent encore."
Je pense, pour ma part, que c'est une vision un peu particulière de la maladie mentale et que le "conflit" évoqué n'est pas forcément aussi positif !
En tout cas, si cette interprétation conduit à penser, comme tu le dis, Ysou, que " les gens qui paraissent très équilibrés, qui nagent en plein bonheur sans l'aide de substances abrutissantes, seraient fichus, embrigadés, endormis dans une bienheureuse et trompeuse félicité..." alors, à mes yeux, c'est particulièrement réducteur et même faux !
Je ne suis d'ailleurs pas du tout d'accord avec la conclusion que tire Huxley à propos des gens apparemment normaux, quand il dit :" C'est la perfection de leur adaptation à une société profondément anormale qui donne la mesure de leur déséquilibre mental".
Autant Huxley me semble pertinent dans d'autres passages de son livre, autant là, il me paraît s'être fourvoyé complètement, en adoptant le point de vue du psychanalyste et surtout en le généralisant.

Merci ma Nic de me donner ton avis(je sais que tu n'as pas beaucoup de temps )
C'était la conclusion qui s'imposait pour "un candide" comme moi !   mais tu as raison, c'est particulièrement réducteur ! y a t il des gens totalement heureux d'abord ? non !
J'ai été un peu étonnée, page 26, qu'il parle de l'eugénisme comme d'une solution "humanitaire" dans des cas précis, il donne l'exemple d'une ile ou les habitants très pauvres, affamés par le manque de ressources naturelles, meurent de malaria. Deux solutions : aller les guérir et les abandonner à leur sort misérables "ils mourront de toute façon, mais lentement dans une existence misérable, sous alimentés et surpeuplés", ou laisser faire la nature...
Il pose la question du surpeuplement de la planète et du manque de ressources à plus court terme qu'il n'avait pensé.