Henning MANKELL (Suède) P

Né en Suède en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre le Mozambique et la Suède. Traduits en 35 langues, ses romans mettent en scène le commissaire Kurt Wallander.



L'Homme inquiet chez Points 600 p.






La mécanique du commissaire Wallander, soixante ans depuis peu, semble grippée. Il oublie son arme dans un restaurant et risque la suspension. Des choses lui échappent… Il ne comprend pas pourquoi le beau-père de sa fille, ancien officier de marine, lui raconte une vieille histoire de sous-marins russes repérés dans les eaux suédoises il y a bien longtemps… Juste avant de brutalement disparaître.


Au fil des années et de ses enquêtes Kurt Wallander est devenu un ami.
Il a un sale caractère est un peu dépressif souvent mais il a des qualités humaines indéniables. 
Dans cette dernière enquête, il a de graves problèmes de mémoire.
L'histoire a en toile de fond, la guerre froide et l'espionnage.
Mais il est question aussi de la vieillesse, de la solitude, des rapports humains et sociaux.
Que fait-on quand on a un enfant lourdement handicapé ?
Quant à l'enquête policière, elle est passionnante comme d'habitude.



Lien Grain de Sel

Je suis en train de le lire. Je n'en suis qu'au début.Tu devais me le prêter Suzanne, mais je n'ai pas tenu. Je l'ai acheté.
J'aime beaucoup Henning Mankell. J'ai lu presque tous ses livres et je les ai dans ma bibliotèque.

Une Main Encombrante



C'est l'automne en Scanie avec son lot de pluie et de vent. Désabusé, Wallander aspire à une retraite paisible et rêve d'avoir une maison à la campagne et un chien. Il visite une ancienne ferme, s'enthousiasme pour les lieux, pense avoir trouvé son bonheur. Pourtant, lors d'une dernière déambulation dans le jardin à l'abandon, il trébuche sur ce qu'il croit être les débris d'un râteau. Ce sont en fait les os d'une main affleurant le sol. Les recherches aboutissent à une découverte encore plus macabre. En lieu et place d'une maison, Wallander récolte une enquête. Jusqu'où devra-t-il remonter le temps, et à quel prix, pour identifier cette main ?

Le récit est très court mais aussi exaltant que les autres.
Chronologiquement c'est l'avant-dernière enquête de Kurt Wallander (bien que paru après). A la fin du livre Mankell revient sur lui et son personnage c'est très intéressant. Et ça permet de voir les évolutions et les contextes.

4e de couverture :
L'automne est revenu à Ystad. Tynnes Falk, consultant en informatique, s'écroule devant un distributeur bancaire. L'expertise médico-légale conclut à un infarctus. Au même moment, deux adolescentes agressent un chauffeur de taxi et le tuent. La plus âgée, en garde à vue, s'enfuit du commissariat. Son corps est retrouvé à l'intérieur d'un transformateur à haute tension. C'est alors que Wallace découvre le bureau secret de Falk : une crypte… et un ordinateur. L'univers qui se dévoile peu à peu aux enquêteurs - grâce à la complicité d'un jeune hackeur surdoué fraîchement sorti de prison - est vertigineux. L'ennemi se révèle à la fois omniprésent, omnipotent et invisible.Confronté à l'enquête la plus difficile de sa carrière, Wallander est plus seul que jamais. Et qu'en est-il de la Suède où des adolescentes n'hésitent pas à passer à l'acte à coups de marteau ?

-> Roman publié au Seuil en 2002.

Mon point de vue :
Un roman d’autant plus noir que le commissaire Wallander, vieillissant, désabusé, plus ou moins dépassé par le monde moderne et ses techonologies, s’interroge beaucoup sur sa propre vie professionnelle à laquelle il ne croit plus, et personnelle parce qu’il souffre de plus en plus de la solitude.
L’intrigue est complexe à souhait et l’auteur la mène avec un art consommé ; en fait trois affaires sont étroitement imbriquées et on apprend au milieu du livre quel est le sinistre individu qui est derrière tout ce qui se trame depuis le début. Le mystère n’en devient que plus épais jusqu’au dénouement et j’ai trouvé original que certaines questions secondaires restent en suspens car cela donne à l’enquête un aspect réaliste bienvenu.
C’est aussi un roman psychologique, surtout avec le personnage principal, Wallander, trahi dans son amitié, déçu dans ses amours, pessimiste devant l’évolution de la société suédoise aussi violente que vulnérable, à la merci d’une panne d’électricité, d’une informatique omniprésente et de banques sans scrupules.
J’ai un peu le sentiment que Wallander est le porte-parole de l’auteur, convaincu que l’avenir du monde ou au moins de la Suède est sombre.
J’ai passé un bon moment avec ce livre qui se lit facilement mais je ne suis pas sûre que je m’en souviendrai longtemps !
Aux spécialistes du polar de dire ce qu’ils et elles en pensent !

j'étais où ? heing ! j'étais où pour ne pas avoir capté ce que vous dites sur Henning Mankell ?
Je vais demain à la bibliothèque et j'espère qu'ils en auront un de cet auteur.

Je vais bientôt poster sur un autre livre de cet auteur : L'homme qui souriait.
Tu n'as pas vu, je crois ce que j'ai mis il y a quelques jours sur Metiba

tu es aussi dans le polar en ce moment ? j'en ai lu plusieurs à la file, pas encore fini l'un d'eux que je dois rendre très vite à la bib !

Dans le polar en ce moment, oui et non.  Quand Michel (grand amateur du genre) en lit un dont il pense qu'il pourrait me plaire, il me le signale. C'est un excellent conseiller... qui me connaît bien.

Demande donc à Michel, s'il te plait, s'il en a à me conseiller ...... pas pour maintenant, Fossa m'attend, mais pour après
Il ne me connait pas comme toi, mais je peux dire que j'aime les très bons polars, bien écrits, etc... (tout est dans l'etc !)

L’homme qui souriait

Mon point de vue :

Un début très original, voire « accrocheur » avec une chaise au milieu de la route dans le brouillard !
Tout au long du roman, on ne quitte guère Kurt Wallander qui, après avoir décidé de donner sa démission de la police, reprend finalement du service, malgré une dépression consécutive au fait qu’il a tué un homme.
L’enquête est longue et laborieuse, d’où certaines lenteurs et une brusque accélération du récit à l’approche du dénouement. J’ai aussi trouvé quelques péripéties plus ou moins crédibles. Mais ce n’est pas grave, l’intérêt du livre étant, à mon avis, ailleurs. Il repose sur un constat pessimiste : « Le monde est peut-être le même, mais son image non. » réflexion placée dans la bouche de  Ann-Britt Höglung, jeune collègue de Wallander, le héros ou plutôt l’anti-héros, lui qui compare le monde actuel à ce qu’il était auparavant. Tout est passé au crible, en particulier au sein de la société suédoise, la justice, la police,  les politiques, les financiers... et les conclusions sont toujours négatives, car la corruption et l’hypocrisie régissent les relations des hommes chaque jour davantage.
Le tout baigne dans un contexte local déprimant où règnent le froid, la neige, le vent, le brouillard, propres aux contrées du nord.
On se laisse prendre à l’atmosphère particulière de ce pays, en pleine décadence selon l’auteur, c’est évident, sans doute parce que Wallander est attachant et qu’on voudrait qu’il sorte de cette sinistrose ambiante !
Bref, j’ai refermé ce roman avec une impression curieuse mais je ne regrette pas de l’avoir lu !    

Merci ma Nic de nous rappeler cet auteur.

J'ai lu de lui il y a quelque temps déjà :La cinquième femme et je me souviens que ce livre m'avait beaucoup plu !

Pourquoi ne pas en essayer un autre !

Merci pour tes ressentis toujours aussi pointus et détaillés !

On le compare souvent à Stieg Larsson qui a écrit la trilogie des Millenium que j'ai adoré 

je me suis soudain souvenue que j'avais lu "La lionne blanche" de lui. Excellent polar. L'intrigue était à cheval sur le Danemark et l'Afrique du Sud, avec le projet d'un attentat contre Mendela. Les deux pays sont décrits avec précision et l'atmosphère dans l'un ou dans l'autre, tellement bien présente que l'on s'y serait cru. J'avais beaucoup aimé.

je ne sais si cela a sa place sur ce fil, mais j'ai remarqué une chose, chez les auteurs de polars : le policier est souvent divorcé, il a une fille avec qui il entretient des relations difficiles.
Connelly
Mankell
Indridason
et sans doute d'autres, mais j'ai oublié.
C'était un a parté.

Suis entrain de lire Daisy sister, l'un des premiers romans écrits par Henning Mankell, pas un polar.


Résumé :
Été 1941, en Suède. Deux amies, Elna et Vivi, dix-sept ans, de condition modeste, s’offrent une escapade à bicyclette à travers la Suède en longeant la frontière de la Norvège occupée par les nazis. L’aventure, d’abord idyllique ? l’été de toutes les joies, de tous les espoirs ? est de courte durée : Elna, violée, revient chez elle enceinte d’une petite fille qu’elle appellera Eivor.

1960. Eivor, dix-huit ans, en révolte contre sa mère, veut devenir une femme libre. Elle s’enfuit du village avec un jeune délinquant. Que lui réserve l’avenir ? Réalisera-t-elle son rêve d’indépendance et de liberté, et à quel prix ?

En s’attachant aux destins d’une mère et de sa fille entre 1941 et 1981 en Suède, Mankell brosse le portrait de ces générations de femmes (épouses, mères, ouvrières) qui ont dû lutter avec leurs propres désirs et renoncements pour exister et se faire une place au cœur d’une société où s’élaborait le modèle suédois.

Daisy Sisters, premier roman de Henning Mankell, renferme déjà les idéaux sociaux et politiques qui sous-tendent l’ensemble de son œuvre.

Je ne l'ai pas terminé.  J'en parlerai.

Merci Ysou

Avec grand plaisir ! De lui, je n'ai toujours lu que La Cinquième Femme; un très bon polar 

Je ne l'ai pas lu. Tu nous diras ton ressenti Ysou?

J'ai lu presque tous les romans de Mankell.

Ceux qui m'ont le plus marquée : "La lionne Blanche", "La muraille Invisible", "Le Chinois".

En relisant les commentaires précédents d'Ysou sur les  auteurs de polar, je m'étais fait la même remarque :

Le policier est toujours divorcé, il a une fille, (jamais un garçon" avec laquelle il a des relations difficiles. 
Bernard Minier aussi : Servaz et sa fille Margot.

oui Nic, Sapho et Bathy ! je vous donne mes impressions en vrac, le résumé est un peu plus haut sur le fil.

C'est le premier roman de Mankell et il n'a été traduit que 7 ans après les polars qu'il a écrit ensuite (que je n'ai pas encore lu)
C'est un conte politico-social des destins croisés d'une mère et d'une fille entre 1941 et 1981 dans une Suède où les femmes peuvent difficilement aller "plus loin que leur cuisine" ! Le joug familial et social est pesant !
En Suède, l'hiver est long, les distractions peut fréquentes et les hommes boivent beaucoup, les femmes aussi parfois. En 1941, Elna est violée par un soldat.  Fille mère, son destin qu'elle "n'imaginait pas ainsi" est bloqué. Elle va se battre pour exister par elle même. Les obstacles sont nombreux, elle se marie, décide de travailler pour s'émanciper. Hélas, son époux la viole quasiment pour qu'elle soit enceinte et à sa mercie. Elle divorce et parvient à trouver un travail.
On perçoit le "premier roman" : des maladresses, des chapitres trop longs, des répétitions... mais malgré son envie de "tout mettre" dans ce roman, Mankell s'en sort plutôt bien en se servant de cette femme et de sa fille qui aura elle aussi un destin difficile pour brosser une fresque un peu désenchantée mais intéressante sur l'évolution d'un pays qui n'est pourtant pas en retard, socialement : le fameux modèle économique suédois.
Ce livre est un peu déprimant mais l'énergie que déploie Eivor, la fille d'Elna pour s'en sortir est fascinante, drôle parfois : lorsqu'elle se trouve seule femme dans une équipe d'homme à l'usine et qu'elle est outrée par leur machisme et leurs plaisanteries axée sur le sexe.
Elle arrache toutes les photos de femmes nues et porno punaisées au mur. Ils en remettent davantage, elle recommence et colle à la place des photos d'hommes nus ! Elle arrivera à forcer leur respect et tiendra sa place dans le groupe masculin.
C'est un bon roman du genre et j'ai été scotchée aux 500 pages ! 

Il est assez pessimiste, non ? ce Mankell ........ j'ai cru le ressentir dans son bouquin

j'ai terminé ce livre à 4 h du matin.

Merci mon Ysou pour tes ressentis à propos de ce livre 

Je ne manquerai pas de lire encore un livre de cet auteur qui à priori ne m'avait pas laissé forte impression.