Etienne de la BOETIE et Montaigne

J'ai lu ce matin plein de choses sur Etienne de la Boétie, puisque je vais bientôt aller voir Sarlat en Dordogne, et qu'il y a sa maison natale dans le centre ville, j'ai lu certains passages qui le concernait et son amitié pour MONTAIGNE, avec le temps je ne m'en souvenais plus ! le lycée c'est loin pour moi.
Coincidence !  j'envoie ce matin un mail à mon fils avec un texte résumé de ce que j'avais trouvé intéressant sur le sujet,  il me répond ce soir en mail qu'il doit préparer plein de textes sur La Boétie et Montaigne pour ses étudiants, pour leur faire un cours dans quelques semaines !
Il me tarde d'aller à SARLAT voir cette maison !

Tu seras ravie par ta visite de Sarlat, chère Flo : c'est très beau. La maison de La Boétie a une façade splendide de style Renaissance. Je ne résiste pas au plaisir de poster deux extraits de ces deux figures de la vétitable amitié.

D'abord celui de La Boétie, écrit avant sa rencontre avec Montaigne en 1558 et tiré de son Discours de la servitude volontaire écrit à 19 ans mais publié plus tard et dont je recommande la lecture qui reste saisissante à notre époque :

Citation :

L’amitié, c’est un nom sacré, c’est une chose sainte : elle ne se met jamais qu’entre gens de bien et ne se prend que par mutuelle estime, elle s’entretient non pas tant par bienfaits que par bonne vie. Ce qui rend un ami assuré de l’autre, c’est la connaissance qu’il a de son intégrité : les répondants qu’il en a c’est son bon naturel, la foi et la constance. Il ne peut y avoir d’amitié là où est la cruauté, là où est la déloyauté, là où est l’injustice ; et pour les méchants, quand ils s’assemblent, c’est un complot, non pas une compagnie ; ils ne s’entraiment pas, ils s’entrecraignent, ils ne sont pas amis, mais ils sont complices.

Ensuite celui de Montaigne que nous lisons tous au lycée, écrit au moins dix ans après la mort de La Boétie en 1563 à 33ans :

Citation :

Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ne sont qu’accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité par le moyen de laquelle nos âmes s’entretiennent. En l’amitié de quoi je parle, elles se mêlent et se confondent l’une en l’autre, d’un mélange si universel qu’elles s’effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si l’on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi ».
Il y a, au-delà de tout mon discours et de ce que je puis dire particulièrement, je ne sais quelle force inexplicable et fatale médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être vus et par les rapports que nous oyions l’un de l’autre qui faisaient en notre affection plus d’efforts que ne le porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance du ciel ; nous nous embrassions par nos noms. Et à notre première rencontre, qui fut par hasard en une grande fête et compagnie de ville, nous nous trouvâmes si pris, si connus, si obligés entre nous que rien dès lors ne nous fut si proches que l’un à l’autre.

Bon voyage, Flo !

Merci Nic pour ces écrits ! c'était vraiment un homme hors du commun cet Etienne de la BOETIE ! un peu révolutionnaire pour l'époque !  il a eu de la chance de ne pas être inquiété. Hier j'ai lu plein de textes sur lui trouvées dans le Web.
Je pense que je vais apprécier Sarlat et tous ces jolis villages de Dordogne

Avec plaisir   Les Essais de Montaigne figurent parmi mes livres de chevet... La Boétie était un personnage d'une rare intelligence, disparu trop tôt...

coucou les filles !
j'ai aussi "Les essais" de Montaigne dans ma bibliothèque, ce qui a fait dire à l'un de mes amis en voyant le livre : "Ah ce Montaigne ! il a fallu d'abord qu'il essaie  en faisant  des brouillons ! un perfectionniste !...."

"Ce qui rend un ami assuré de l’autre, c’est la connaissance qu’il a de son intégrité : les répondants qu’il en a c’est son bon naturel, la foi et la constance. Il ne peut y avoir d’amitié là où est la cruauté, là où est la déloyauté, là où est l’injustice ; et pour les méchants, quand ils s’assemblent, c’est un complot, non pas une compagnie ; ils ne s’entraiment pas, ils s’entrecraignent, ils ne sont pas amis, mais ils sont complices. " de La Boétie, j'avais vu cette citation qui m'avait énormément plu !

Je devrais relire ces deux grands, il y a longtemps que je ne l'ai fait ! et combien il est plaisant de trouver dans leurs écrits des choses toujours tellement actuelles ! le culte de l'amitié .... comme ce sentiment est durable quand nous l'entretenons, et qu'il est réconfortant, O combien !

Normal que mon fils leur fasse un exposé sur La Boetie, le lycée où il travaille s'appelle Lycée La Boetie

Deux très beaux personnages. Je ne connais que très peu La Boêtie, je n'ai jamais rien lu de lui.

Les Essais de Montaigne sont aussi dans ma bibliothèque.

Quelle belle plume que ces deux Grands ! merci les Filles