La Clef des Champs Forum d'amitié |
| | Pia PETERSEN | |
| | Auteur | Message |
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le lémurien
Nombre de messages : 44316 Localisation : à gauche d'Alpha du Centaure Date d'inscription : 10/03/2014
| Sujet: Pia PETERSEN Sam 21 Nov - 14:07 | |
| _________________ Nous étions une étrave face à la vague grise puissante et salée du monde. Notre neuve impatience s'est brisée dans le silence hurlant. Ysandre
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| | | Sapho
Nombre de messages : 20597 Localisation : BRABANT WALLON-BELGIQUE Date d'inscription : 14/03/2014
| Sujet: Pia Petersen Mer 2 Déc - 20:00 | |
| BIOGRAPHIEMon histoire Mes parents vivaient en France mais ma mère voulait faire de moi une vraie danoise alors je suis née à Copenhague. Après un divorce parental, ma mère m’oblige à la suivre au Danemark. J’intègre le pays à 5 ans. Sans doute par dépit, j’annonce à mes parents à l’âge de 7 ans que je serai un écrivain et que je libèrerai le verbe. Je ne m’y fais pas au Danemark où je semble toujours dépasser un peu des normes en cours. À 16 ans, je fais ma première tentative d’évasion, je quitte le lycée et pars en Grèce à la recherche de mon grand amour, Zorba le Grec, le héros de Nikos Kazantzakis. Qui n’irait pas chercher un homme pareil ? Je passe un an en Grèce en vivant de petits boulots, femme de ménage en hôpital, loueuse de voitures, vendeuse en magasin de souvenirs, serveuse de bar mais je ne trouve pas Zorba et repars au Danemark. Je fais à nouveau une tentative d’adaptation à mon pays d’origine mais me trouve vite cernée par le principe de précaution et ses avalanches de lois. Afin d’être sûre de pouvoir repartir au plus vite, je me fais embaucher dans l’hôtellerie, Sheraton et Codan où je m’occupe de réception, réservation, standard sous l’œil inquiet de mon directeur. Mon sens critique inné semble peser lourd sur le quotidien du directeur. Une nouvelle tentative d’évasion et cette fois-ci je réussis et j’arrive en France. Mes débuts en France sont plutôt compliqués. Je vis quelques temps dans les milieux des délinquants ou gangsters arabes à Paris et j’apprends beaucoup de choses sur la vie. Je ne parle pratiquement pas le français mais je sais que je veux écrire en français. La langue française est une langue très ouverte, aucune définition ne semble définitive, il y a toujours un mot à ajouter ou un truc à modifier, quelque chose à négocier. Je commence mon apprentissage avec le Rouge et le Noir de Stendhal et un dictionnaire. Je vis de petits boulots, toujours, fastfood, restauration, mailings, vente par téléphone, vendeuse magasin, intérimaire comme standardiste, réceptionniste à l’hôtel Concorde Lafayette. Pour écrire, il faut avoir l’esprit libre, alors autant travailler dans des emplois qui ne nécessitent pas un effort spirituel.
Afin de mieux maîtriser le Français je m’inscris à la Sorbonne pour une Entrée Spéciale à l’Université sur deux ans. L’hôtel n’accepte pas d’assouplir mes horaires et je démissionne. J’arrive à faire croire à un directeur du personnel de la SNCF qu’ils ont besoin d’une danoise qui parle français et l’on m’embauche à la gare du Nord où je commence par la vente des billets puis je suis rétrogradée à l’information et je finis dans une petite bulle sur les quais de la gare où j’indique les toilettes aux voyageurs perdus. J’obtiens mon diplôme et m’inscris en philosophie, toujours à la Sorbonne. Je ne sais pas bien ce que c’est, la philo puisqu’on n’apprend pas ça au Danemark mais je sais que j’ai une affinité avec. Je quitte la SNCF et entre à l’université en philosophie. Les premières années sont dures. Apprendre le Français et la philosophie en même temps s’avère être difficile et je n’ai pas trop le temps de travailler pour gagner en plus ma vie. J’étudie donc à plein temps, je travaille un minimum, mange un minimum et fais la manche puis je réussis mes examens, une bourse du Danemark m'est accordée et je trouve un travail en librairie. Tout marche bien.
Comme je suis habituée à une vie plutôt agitée, le calme me pèse et je pars pour le Sud, à Aix-en-Provence où je finis ma maîtrise de philo que j’obtiens avec mention. Début de l’écriture de façon sérieuse.
Ma mère meurt et j’hérite une petite somme. J’ouvre une librairie-café à Marseille, le Roi Lire, en partant de l’idée que le livre et le vin font un bon mélange et incitent à la discussion et à la polémique. Il y a des animations diverses, lectures, débats, pièces de théâtre, soirées contes, expositions d'artistes avec vernissages, soirées musicales. Mais c’est épuisant et pas très gratifiant et je ferme la librairie. Je me dis qu’il est temps de se mettre à l’écriture, qu’il faut arrêter de la fuir et je me mets à écrire à plein temps. En mars 2000, les éditions Autres Temps publient mon premier roman le Jeu de la Facilité.
Je quitte cette édition et après deux années de travail, je rencontre Hubert Nyssen qui me publie depuis.
J’aménage à Marseille puis je remonte vivre en partie à Paris. Aujourd’hui je vis entre les deux villes. LIVRE LU « Les gens dans leur bon droit sont dangereux. »
Un ciel bleu, une église, un mariage, une foule rassemblée pour célébrer l'amour, la montée vers l'autel, une mariée souriante... Une mariée aux yeux brouillés de larmes qui s'enfuit, laissant derrière elle l'homme de sa vie. C'était un an plus tôt, et la narratrice n'a plus jamais revu celui qu'elle a choisi de ne pas épouser. Elle souffre : il lui manque, elle lui écrit. Malgré son apparence criminelle, cette fuite devait sauver un homme et une femme de ce qu'ils repoussaient tous deux au début de leur passion : les conventions, les automatismes, la résignation. Elle se croyait aimée et donc comprise ; mais en cours de route, rattrapé par les réflexes du conformisme, il a oublié qu'elle ne lui avait jamais demandé de quitter sa femme, qu'elle aimait être sa maîtresse, qu'elle ne voulait pas d'enfant, et que l'amour qu'elle lui portait était absolu, puisqu'il était aussi amour de sa liberté. Or, la liberté semble demeurer le plus encombrant des cadeaux... À force d'entendre les héritières du féminisme décréter qu'une femme n'est jamais « complète » si elle ne devient pas épouse et mère, un homme peut-il admettre un discours différent de la part de celle avec qui il souhaite partager sa vie ? N'a-t-il pas, d'ailleurs, été forgé, éduqué, dressé par sa propre mère à ne jamais concevoir aucune autre représentation de la femme ? Avec l'originalité qui la caractérise, Pia Petersen pénètre dans la grande tragédie de l'incompréhension entre hommes et femmes pour observer le sentiment amoureux et son asservissement aux moeurs d'une époque. Depuis les paradoxes d'un temps ou « le mariage et les enfants pour tous » se cogne à la valse des divorces et au surpeuplement, jusqu'aux vices cachés des esthétiques littéraires féminines, elle mène une savoureuse exploration de nos instincts primaires.
RESSENTI Pourquoi ce texte m’a-t-il touché alors que je suis moi-même épouse et mère ? Que je l’ai choisi, désiré ? Que puis-je avoir en commun avec cette femme qui elle a choisi de ne pas se marier et de ne jamais avoir d’enfant…? Plein de choses en fait… Le discours de Pia Petersen parle à toutes les femmes, sans exceptions… Sa lettre intime à l’homme aimé devient une lettre ouverte à toutes les femmes. Celles qui ont choisi d’être mères ou qui le seront un jour… Celles qui au contraire ne le seront jamais, par choix, parce qu’elles n’en ressentent pas le besoin pour se sentir pleinement femme, pour se sentir « complètes »… Celles qui s’accomplissent dans la maternité, celles qui pensent qu’être femme c’est forcément être mère. Celles pour qui le mariage est un carcan, celles qui au contraire pensent que le verbe aimer rime avec convoler, et celles, plus discrètes, qui préfèrent s’enliser dans le mensonge plutôt que d’avouer qu’elles sont malheureuses… Oui, cette lettre parlera à toutes les femmes. En les bousculant. Pia Petersen balaye les idées reçues et donne allègrement des coups de pied dans la fourmilière. Des vérités pas toujours évidentes à entendre, complètement à l’encontre du politiquement correct communément admis. La femme épanouie est une mère et une épouse. Ou pas… Le fait est que choisir un autre chemin est toujours mal perçu, mal compris, en tout premier lieu par les femmes. C’est tellement plus facile de marcher dans les clous… Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce texte. Chacun, chacune, le ressentira à sa façon, en fonction du chemin qu’il a lui-même choisi. C’est en tous cas à mon sens un texte essentiel, salutaire, indispensable. Un véritable hymne à l’amour, sous toutes ses formes… _________________ Nous sommes nos choix. (Sartre) |
| | | Sapho
Nombre de messages : 20597 Localisation : BRABANT WALLON-BELGIQUE Date d'inscription : 14/03/2014
| Sujet: Re: Pia PETERSEN Mer 2 Déc - 20:12 | |
| CRITIQUE DE ROTKO TROUVEE SUR BABELIOPas étonnant que ce livre hérisse le poil des ménagères conservatrices comme des féministes « progressistes ».
une écrivain célibataire adresse, après rupture, un courrier à son amant marié et lui rappelle que la femme est un être à part entière, qu'elle même n'envie ni le mariage ni les enfants ;
Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une lettre de femme encore amoureuse, déçue par son amant. Elle lui avait pourtant bien expliqué ses vues, il n'en a pas tenu compte, prisonnier des stéréotypes ; si elle a fait des concessions muettes, elle reprend maintenant la parole, pour se justifier et régler ses comptes, malgré les incohérences de son comportement.
D'où l'aspect un peu confus de ce courrier rédigé en plusieurs fois, avec des propos radicaux dus aux émotions récentes.
Le contexte ainsi précisé, on comprend mieux, je crois, ses formules chocs, telles que « la femme devrait penser plus avec son cerveau qu'avec son utérus », et les différentes notions qu'elle met à mal :
- le mariage, contrat de fidélité ? Elle le veut provisoire, non un CDI, mais un CDD, reconductible éventuellement. L'assurance éternelle n'est pas de ce monde, la flexibilité existe à tous les niveaux !
-Avoir des enfants ? Comme d'autres s'attaquent à la croissance pour prôner la décroissance, elle voudrait qu'à l'engouement pour la reproduction, succède une phase de "dé-reproduction" !
C'est provocant, drôle, et sa lettre entame d'une dent féroce les stéréotypes.
- Soit on voit le drame passionnel et on demeure à l'écoute, bienveillant dans le contexte, - soit on prend de la distance - comme elle tente de le faire, et on y verra un humour féroce et des propos caustiques. - On peut aussi avoir simultanément les deux attitudes.
Conclusion : J'aime bien ses provocations raisonnées. _________________ Nous sommes nos choix. (Sartre) |
| | | le lémurien
Nombre de messages : 44316 Localisation : à gauche d'Alpha du Centaure Date d'inscription : 10/03/2014
| Sujet: Re: Pia PETERSEN Mer 2 Déc - 21:43 | |
| Arf ! Rotko me l'avait envoyé et j'ai oublié de le mettre sur la Clef C'est malin ... Heureusement que tu l'as découvert toute seule ma Sapho ! Je n'ai pas encore regardé s'il est à ma bibliothèque .... _________________ Nous étions une étrave face à la vague grise puissante et salée du monde. Notre neuve impatience s'est brisée dans le silence hurlant. Ysandre
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| | | Suzanne
Nombre de messages : 23447 Localisation : Perpignan Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: Re: Pia PETERSEN Dim 4 Juin - 16:16 | |
| Non tu l'avais bien mis sur la Clef mais dans la partie littérature européenne, elle écrit en français ! J'ai donc déplacé ton commentaire. Je dois en mettre un sur : " Un écrivain un vrai", prochainement sur vos écrans _________________ ne dit rien/n'ose pas /de peur/de faire malet la mer/se couche à ses pieds comme une bête aimable. |
| | | Nicamic
Nombre de messages : 28326 Localisation : Perpignan Date d'inscription : 10/03/2014
| Sujet: Re: Pia PETERSEN Dim 4 Juin - 20:17 | |
| Nous saurons attendre, chère Suzanne. _________________ "Ne te courbe que pour aimer." René Char
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| Sujet: Re: Pia PETERSEN | |
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| | | | Pia PETERSEN | |
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