Emprise mentale

Hier soir, 19 avril, sur la 5, un documentaire saisissant intitulé "Emprise mentale, quand la thérapie dérape".
Présentation du film :
"Plus de 2500 plaintes contre les thérapeutes déviants sont enregistrées chaque année. Ils seraient en réalité des dizaines de milliers à exercer une emprise mentale sur leurs patients. Un vide juridique a favorisé l'émergence de thérapies conçues par ces gourous pour manipuler leurs patients, en induisant parexemple l'emergence de faux souvenirs. Leur motivation : l'argent, le sexe ou le pouvoir. Jusqu'en 2010, l'exercice de la psychothérapie n'était pas réglementé. C'est toujours le cas pour la psychanalyse. Ce documentaire tente de comprendre les mécanismes en jeu et donne la parole aux victimes et à ceux qui luttent contre ces gourous."

J'ai été sidérée par plusieurs choses :
- l'ampleur du problème
- la fréquence d'un procédé devenu classique, qui consiste à fabriquer de faux souvenirs, en particulier de viol ou d'inceste
- le fait que n'importe qui peut être piégé, y compris des gens éduqués, cultivés... exemple : une avocate
- les sommes colossales dépensées par les victimes
- le fait que des gens ont vu leur vie dévastée pour toujours
- la faiblesse, à mon avis, des condamnations (un à deux ans de prison, du sursis, des amendes...)

On peut voir ce documentaire en replay sur internet.

merci ma Nic, vais aller voir !
Je me suis toujours défiée des psychanalystes et je m'étonne que cette spécialité ne soit toujours pas encadrée !
Hélas ! la crédulité n'épargne pas les gens même éduqués, cultivés, et puis ces déviants sont souvent très forts !
L'ordre des médecins ferait bien de se pencher sur ce problème.

Tout de même, je reste persuadée que ces gens là ciblent des victimes faibles de caractère où momentanément fragilisées. Pour ma part, je ne crois pas que je me laisserais manipuler. D'ailleurs, je ne consulterai jamais de Psy, pour moi cela est une c.........
Cela dit, il n'en demeure pas moins que des gens ont vu leur vie basculer, détruite, et comme Nic je pense que ces escros ne sont pas assez punis pour leurs méfaits.

Comme d'habitude, les déviances de certains psy (voire aussi, les psychologues, et autres thérapeutes qui n'ont pas de diplome) salissent une profession difficile.
Mais il faut voir ce document pour comprendre comment certains prennent le contrôle de votre psychisme. C'est tout un mécanisme, une manoeuvre.
Il nous arrive à tous d'être en état de faiblesse à un moment ou l'autre de notre vie.

Qu'importe notre niveau d'intelligence, ce sont les émotions qui rentrent en jeu.

C'est un chemin qui commence chez le médecin de famille. Et ne jamais se laisser isoler , la famille, les amis, dans ces cas, sont des murs, des piliers sur lesquels s'appuyer.

Merci Nic

Merci à vous trois pour vos points de vue. BRIe, je suis tout à fait sur la même longueur d'ondes que toi.   Bathy, tu as raison de dire que ces malfaisants ciblent des personnes fragilisées mais qui ne l'est pas un jour ou l'autre ? Ysou, cela t'intéressera certainement si tu as le temps de regarder. L'Ordre des médecins a commencé à se pencher sur le problème et l'encadrement de ces professions s'est amélioré mais il reste encore beaucoup à faire.

D'ailleurs, je ne consulterai jamais de Psy, pour moi cela est une c.........

Tout dépend de ce que tu entends par "psy" ma Bathy. Psychologue, psychiatre ou psychanaliste ?
Psychologues  : je crois qu'ils sont encadrés ....?
Psychiatres : ce sont des médecins psychiatres, là, aucun problème. Ils dépendent de l'ordre des médecins et sont remboursés par la SS.
Psychanalistes : apparemment ils sont libres, ce qui veut dire que n'importe qui peut s'intituler comme tel et faire des pseudo analyses, et là, c'est grave.

J'ai eu affaire à un médecin psychiatre excellent pour une dépression nerveuse sévère, je peux t'assurer que ça n'était pas un charlatan et qu'il m'a sortie en deux ans d'une bien mauvaise passe.

Il faut être clair et vigilant :

Seuls les psychiatres et les psychologues ont une formation solide et reconnue, vérifiable auprès de la DDASS. Les premiers sont d'ailleurs d'abord des médecins qui se sont spécialisés. Les seconds sont titulaires d'un DEA ou d'un DESS avec stage en psychologie clinique.
En revanche il existe, à côté de ces thérapeutes sérieux, des psychothérapeutes autoproclamés, non contrôlés, qui ne sont ni psychiatres ni psychologues.
Quant aux psychanalystes, ils sont parfois psychiatres ou psychologues ou membres d'une société psychanalytique reconnue mais pas toujours ! D'où un flou même pas artistique et souvent dangereux.
Ajoutons à cela qu'il existe, par effet de mode, de nombreuses "thérapies" dans le vent qui, dans le moins mauvais des cas sont inefficaces, souvent coûteuses mais pas dangereuses, et, hélas, dans de plus en plus de cas des dérives sectaires. Cela apparaissait nettement dans le documentaire de la 5.

Bien sûr que les psychiatres sont des médecins qui soignent des maladies mentales.
En parlant de psy je pensais à ceux qui nous font asseoir sur le divan.
Pour moi mais cela n'engage que moi, ça ne sert à rien. Peut-être que certaines personnes peuvent y trouver un  réconfort mais pas moi.

En parlant de psy je pensais à ceux qui nous font asseoir sur le divan.
hiiiiiiiiiiiii ! Bathy ! je ne me suis jamais assise sur un divan, mais dans un fauteuil en face de lui qui se tenait de l'autre côté de son bureau.
Il soignait toutes sortes de gens, des dépressifs, comme moi, mais aussi des gens atteints de graves maladies mentales.
Lorsque j'ai commencé à aller mieux, il s'en est rendu compte très vite : je lui racontais des trucs qui le faisaient rire !
Il m'a dit des choses très vraies : les gens qui paraissent très gais sont parfois les plus sujets aux dépressions. L'extrême sensibilité est une richesse, mais elle prête aussi le flanc aux déceptions, aux gens mal intentionnés, aux paroles méchantes. Elle est à double tranchant. Il faut s'armer.
Il m'a aidé à me cuirasser un peu..... C'était un excellent praticien, expert auprès des tribunaux, très diplômé et un homme simple et plein d'humanité.

Il y a tellement de forme de thérapie. J'ai eu la même que toi, Ysou.
Le travail accompli avec lui par le passé me sert dans ma réflexion d'aujourd'hui. A savoir qu'il m'a ouvert l'esprit, qu'il faut se faire confiance.

Après, c'est  à soi  de faire son chemin, sa méditation, les ou la solution à ses problèmes.

On devrait toujours garder à l'esprit que nous sommes "périssables", que le temps est compté, que le bonheur, c'est un travail de chaque jour

sage petite Brie !   j'ai appris avec lui à réfléchir sur moi, à clarifier certains comportements, et surtout à m'aimer davantage !
Il m'avait stupéfiée en me disant que je ne m'aimais pas assez, que je portais sur moi des jugements trop durs !   Il faut accepter ses faiblesses, me disait il, nous ne sommes par des surhommes (ou femmes ), j'ai appris l'introspection, à ne pas trop me laisser atteindre par les agressions extérieures (j'ai toujours un peu de mal, là ! je mets plus de temps, mais j'y arrive.)
Comme toi, je continue à me servir de ce qu'il m'a fait comprendre, par contre il m'avait fait rire un jour : "ne vous laissez pas entrainer par votre révolte naturelle, maîtrisez là, on ne peut pas changer le monde ni porter la misère de celui ci sur nos épaules ! mais c'est bien de ne pas être passive, d'être souvent révoltée, c'est très sain !"
J'ai souvent pensé qu'il me connaissait mieux que je ne me connaissais moi-même avant cette psychothérapie !

Pas grave... mais on s'écarte quelque peu du sujet initial.  
Vos expériences et vos ressentis sont intéressants, je crois comme vous, BRIe et Ysou, que de bons médecins peuvent aider efficacement des personnes qui souffrent et ne s'en sortiraient pas aussi bien seules.
Mais mon propos initial visait les dérives nées de pratiques douteuses et surtout d'un encadrement pas assez rigoureux encore actuellement en France. En voyant le documentaire de la 5, j'ai pensé que je ne mesurais pas l'ampleur du problème et par conséquent ses dangers bien réels.

Merci Nic pour ce post tres intéressant pour vos témoignages  


Bathy a ecrit !!!!Bien sûr que les psychiatres sont des médecins qui soignent des maladies mentales.
En parlant de psy je pensais à ceux qui nous font asseoir sur le divan.
Pour moi mais cela n'engage que moi, ça ne sert à rien.
 Peut-être que certaines personnes peuvent y trouver un  réconfort mais pas moi.


je suis du méme avis c'est vrai qu'il y des gens qu'ont besoin d’être  suivi par maladie ou autres 
mais moi je ne suis pas  du tout réceptive et comment dit Nic il faut voir le cote noir aussi 
mémé si il y a des tres bons psy qu'aident pas mal de personnes 
personnellement j'ai eu de moments tres durs dans ma vie mais j'ai eu la force de 
taper du pied et me dire demain sera un autre jour .......


Après, c'est  à soi  de faire son chemin, sa méditation, les ou la solution à ses problèmes.

 On devrait toujours garder à l'esprit que nous sommes "périssables",


 que le temps est compté, que le bonheur, c'est un travail de chaque jour (belles paroles Brie 

comme toi, Nic, je ne connaissais pas l'ampleur du problème  ! j'ai côtoyé des gens très crédules qui se jetaient sur le premier charlatan venu et y laissaient des plumes et pas mal d'argent. C'est terrible le mal que ça peut faire ! j'ai même eu une amie que j'ai réussi à raisonner, elle allait chez une "voyante" qui avait "des flash" et lui a monté des bateaux pas possibles ! pourtant c'était une femme instruite, intelligente. Mais elle gobait tout.
Il en a fallu des discussions pour qu'elle finisse par se rendre compte qu'elle perdait son temps à attendre d'hypothétiques retour et amélioration, qui ne venaient jamais.
Lorsque quelqu'un est dans le malheur, il cherche par tous les moyens à s'en sortir et hélas parfois il tombe sur ces gens manipulateurs et convaincants.  Elle la faisait parler et en fonction de ce qu'elle apprenait lui brodait des fins heureuses et prochaines.
Elle n'a jamais osé me dire les sommes d'argent qu'elle y a laissé !
Je l'ai aidée moralement comme j'ai pu, il fallait qu'elle accepte le départ de son mari, qu'elle ne se focalise pas sur un retour possible. Je connaissais aussi l'homme et je savais par lui que c'était fichu, hélas ! il avait quelqu'un d'autre et en était amoureux fou.

Mélynette, tu as de la chance d'avoir un psychisme solide, d'autres sont plus fragiles et sombrent dans la déprime. Je te signale que ce n'est pas considéré par les médecins comme "maladie mentale", mais comme non réponse à une situation donnée et un abaissement des défenses de l'organisme, que ça se soigne d'une part, par des médicaments dont il ne faut surtout pas abuser et par une psychothérapie avec un médecin psychiatre qui doit redonner confiance en lui à son patient, prend des notes, incite à s'exprimer sur son mal être, le guide vers la sortie du tunnel en quelque sorte ! Tout dépend de la gravité de la dépression nerveuse, quand elle "sévère", ce sont les termes employés, il faut craindre le suicide. Le patient ne s'en prend pas aux autres, mais a lui même.
Je ne fais pas un cours, je parle par expérience et crois moi, j'en ai bavé !

Les 10 critères de l’emprise mentale selon le Professeur Philippe-Jean Parquet

Les critères du professeur Parquet[1] permettent de « faire la démonstration de la singularité et du caractère spécifique rencontré chez les personnes « victimes » d'une organisation à caractère sectaire ».

Cinq doivent être retrouvés pour porter le diagnostic d'emprise mentale :

1. Rupture avec les modalités antérieures des comportements, des conduites, des jugements, des valeurs, des sociabilités individuelles, familiales et collectives.

2. Occultation des repères antérieurs et rupture dans la cohérence avec la vie antérieure.

3. Acceptation par une personne que sa personnalité, sa vie affective, cognitive, relationnelle, morale et sociale soient modelées par les suggestions, les injonctions, les ordres, les idées, les concepts, les valeurs, les doctrines imposés par un tiers ou une institution : ceci conduisant à une délégation générale et permanente à un modèle imposé.

4. Adhésion et allégeance inconditionnelle, affective, comportementale, intellectuelle, morale et sociale à une personne ou à un groupe ou à une institution, ceci conduisant à :
[/size]

• Une loyauté exigeante et complète,
  
• une obéissance absolue,
  
• une crainte et une acceptation des sanctions,
  
• une impossibilité de croire possible de revenir à un mode de vie antérieur, ou de choisir d'autres alternatives étant donné la certitude imposée que le nouveau mode de vie est le seul légitime.
  

 
. Une mise à disposition complète, progressive et extensive de sa vie à une personne ou à une institution.

6. Une sensibilité accrue dans le temps, aux idées, aux concepts, aux prescriptions, aux injonctions et ordres, à un « corpus doctrinal », avec éventuellement une mise au service de ceux-ci dans une démarche prosélyte.

7. Dépossession des compétences d’une personne avec anesthésie affective, altération du jugement, perte des repères, des valeurs et du sens critique.

8. Altération de la liberté de choix.

9. Imperméabilité aux avis, attitudes, valeurs de l’environnement avec impossibilité de se remettre en cause et de promouvoir un changement.

10. Induction et réalisation d’actes gravement préjudiciables à la personne, actes qui antérieurement ne faisaient pas partie de la vie du sujet. Ces actes ne sont plus perçus comme dommageables ou contraires aux valeurs et aux modes de vie habituellement admis dans notre société.

Très bonne synthèse, merci Sapho

Je l'ai vu et écouté à la tv un soir. C'est quelqu'un de passionnant qui possède parfaitement son sujet. Il parlait des "aspirants" jihadistes,
de jeunes ou moins jeunes en dérive sans repères sociaux et de la façon dont ils étaient manipulés sur internet.
ça m'avait fait froid dans le dos !
merci Sapho pour ce document très intéressant !