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 Arthur Rimbaud

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melyne
Suzanne
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MessageSujet: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Lun 26 Oct - 19:02

Les voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -

Arthur Rimbaud


Dernière édition par Suzanne le Lun 17 Mar - 8:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Mar 27 Oct - 12:19

Citation :
O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux Arthur Rimbaud Affraid ! -

Merci suzanne bisoussssssssss

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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Sam 31 Oct - 14:43

Je ne connaissais pas ce poème!
Dans un "mots croisés " on me dit le vert et le blanc chez Rimbaud
Je pose la question au Arthur Rimbaud 762239 qui me dit que c'est un poème de Rimbaud qui s'appelle les Voyelles.
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MessageSujet: Le dormeur du Val de Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Sam 31 Oct - 14:46

Le dormeur du val



C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


Arthur Rimbaud
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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Sam 31 Oct - 14:51

Mis en musique:
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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Sam 31 Oct - 16:07

Magnifique poême... quand on l'a lu, à l'école, j'étais petite, et pourtant, j'ai ressenti le coup de la blessure... çà fait mal, et pourtant, c'est la réalité !
Bien mis en musique, très agréable à écouter, c'est bon de l'entendre, merci Suzanne Arthur Rimbaud Herz
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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Sam 31 Oct - 16:10

Moi non plus, je ne le connaissais pas, ce poême !
Accordons au p'tit Arthur Rimbaud 762239 que c'est un érudit, et disons lui, merci !
Bisous
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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Jeu 2 Déc - 8:16

Oui, SUZANNE, moi aussi je me rappelle du dernier vers ... et de la liaison que mon professeur du collège faisait " Il a deux trouges rouges z' au côté droit." Il y avait une intensité dramatique très forte.

SUZANNE, je trouve que la mise en musique enlève quelque chose. Mais c'est très personnel.
Je le connaissais dit par Serge Reggiani et là, cela me touchait beaucoup plus.

Bonne journée !
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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Jeu 2 Déc - 11:21

Merci Suzanne je ne connaisais pas ce texte

donc pour moi pas de souvenirs d'ecole
mais il est tres beau -(a mediter)
Coucou Anne contente de te lire j' espere que tout va bien pour toi

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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Mer 8 Déc - 10:36


Le voila par Reggiani, c'est vrai que c'est beaucoup mieux !

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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Mer 8 Déc - 18:14

Wuam quel voix ça me fait rever


bisous

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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Jeu 9 Déc - 9:09

Un grand merci Suzanne !
Merveilleux Serge Reggiani ...

Un peu de tristesse m'envahit en écrivant cela ... En juillet 2009, j'étais au festival d'Avignon où mon fils accompagnait tous les jours sur scène Gérard Berliner, dans son spectacle intitulé : Berliner chante Reggiani. C'était magnifique ! Je devais le revoir à Paris ... Je ne sais si vous avez été au courant, mais, hélas, Monsieur Berliner est décédé brutalement le 13 octobre dernier.
Artiste peu connu, mais de talent pourtant !

Belle journée à vous
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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Jeu 6 Jan - 14:28

Mais non, Ann, je ne savais pas que Berliner était décédé.... c'est un choc pour moi !
J'en reste coi
J'espère seulement que son spectacle aura été enregistré, et que les générations pourront le connaître.
Quant à Réggiani, il a toujours su choisir ses textes et les interpréter avec ses tripes... une voix, une maîtrise, mais beaucoup d'émotions

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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Dim 9 Jan - 18:31

Non je ne le savais pas non plus !!!!
Tu nous l'avais fait connaître !
C'est triste .

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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Sam 5 Fév - 20:41

Souviens toi, Suzanne, il chantait cette si belle chanson "Louise"
l'histoire d'une jeune fille qui doit se faire avorter, parce que son amoureux ne reviendra plus, et elle en meurt ! Crying or Very sad

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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Dim 13 Juil - 8:07

Le bateau ivre

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes. 
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Dim 13 Juil - 16:34

Pour moi, le bateau ivre restera toujours son plus beau poème !

  merci SUZON pour ce beau rappel !

  

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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Dim 13 Juil - 22:55

ma Brie, tu parlais de Berliner, plus haut sur ce fil ... cette chanson "Louise", m'avait émue aussi.




        
Parole de Louise:

Mais qui a soulagé sa peine
Porté son bois porté les seaux
Offert une écharpe de laine
Le jour de la foire aux chevaux

Et qui a pris soin de son âme
Et l'a bercée dedans son lit
Qui l'a traitée comme une femme
Au moins une fois dans sa vie

Le bois que portait Louise
C'est le Bon Dieu qui le portait
Le froid dont souffrait Louise
C'est le Bon Dieu qui le souffrait

C'n'était qu'un homme des équipes
Du chantier des chemins de fer
À l'heure laissée aux domestiques
Elle le rejoignait près des barrières

Me voudras-tu moi qui sais coudre
Signer mon nom et puis compter,
L'homme à sa taille sur la route
Passait son bras, la promenait

L'amour qui tenait Louise
C'est le Bon Dieu qui le tenait
Le regard bleu sur Louise
C'est le Bon Dieu qui l'éclairait

Ils sont partis vaille que vaille
Mourir quatre ans dans les tranchées.
Et l'on raconte leurs batailles
Dans le salon après le thé

Les lettres qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui les portait
La guerre qui séparait Louise
C'est le Bon Dieu qui la voyait

Un soir d'hiver sous la charpente
Dans son lit cage elle a tué
L'amour tout au fond de son ventre
Par une aiguille à tricoter

Si je vous garde Louise en place
C'est en cuisine pas devant moi
Ma fille prie très fort pour que s'efface
Ce que l'curé m'a appris là

Et la honte que cachait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a cachée
Le soldat qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a vu tomber

Y a cinquante ans c'était en France
Dans un village de l'Allier
On n'accordait pas d'importance
A une servante sans fiancé

Le deuil qu'a porté Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a porté
La vie qu'a travaillé Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a aidée

Mais qui a soulagé sa peine
Porté son bois porté les seaux
Offert une écharpe de laine
Le jour de la foire aux chevaux

Et qui a pris soin de son âme
Et l'a bercée dedans son lit
Qui l'a traitée comme une femme
Au moins une fois dans sa vie

Le bois que portait Louise
C'est le Bon Dieu qui le portait
Le froid dont souffrait Louise
C'est le Bon Dieu qui le souffrait

C'n'était qu'un homme des équipes
Du chantier des chemins de fer
À l'heure laissée aux domestiques
Elle le rejoignait près des barrières

Me voudras-tu moi qui sais coudre
Signer mon nom et puis compter,
L'homme à sa taille sur la route
Passait son bras, la promenait

L'amour qui tenait Louise
C'est le Bon Dieu qui le tenait
Le regard bleu sur Louise
C'est le Bon Dieu qui l'éclairait

Ils sont partis vaille que vaille
Mourir quatre ans dans les tranchées.
Et l'on raconte leurs batailles
Dans le salon après le thé

Les lettres qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui les portait
La guerre qui séparait Louise
C'est le Bon Dieu qui la voyait

Un soir d'hiver sous la charpente
Dans son lit cage elle a tué
L'amour tout au fond de son ventre
Par une aiguille à tricoter

Si je vous garde Louise en place
C'est en cuisine pas devant moi
Ma fille prie très fort pour que s'efface
Ce que l'curé m'a appris là

Et la honte que cachait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a cachée
Le soldat qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a vu tomber

Y a cinquante ans c'était en France
Dans un village de l'Allier
On n'accordait pas d'importance
A une servante sans fiancé

Le deuil qu'a porté Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a porté
La vie qu'a travaillé Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a aidée

chanson réaliste, avec un petit côté désuet, genre "qui fait pleurer dans les chaumière", peut-être ? mais moi, je l'aimais bien cette chanson.

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MessageSujet: Re: Arthur Rimbaud   Arthur Rimbaud Icon_minitime1Dim 13 Juil - 23:10

et celle ci encore moins connue mais si pleine de poésie et de tendresse

.

.
Le Tendre s'endormait, des ficelles plein les poches
Et les oiseaux des bois gardaient leur liberté
Une bouteille de cidre, dans l'herbe sur sa gauche
Il regardait le ciel, des fleurs pour oreiller

Il y avait des gens qui lui offraient à boire
Mais il y avait les autres qui refusaient ses fleurs
Sur l'étang il ramait à l'envers de la barque
Puis il criait : "Debout ! Je descends vers..."

Le Tendre qu'on appelait le Fou des Grandes Terres
Sa famille ruinée le laissait dans sa vie
Les enfants de l'école, oh, lui jetaient tant de pierres
Que quand elles l'atteignaient, il riait, tout surpris

Le Tendre qu'on appelait le Fou des Grandes Terres
Il jouait dans les champs, sur un harmonica
Et il n'obéissait qu'aux seuls ordres du merle
Quand en haut du clocher il criait : "Sauvez-moi !"

C'est un éclat d'obus à la dernière guerre
Qui, un jour de printemps, avait brisé son front
Parfois au garde-à-vous et des heures entières
Devant le monument, il pleurait pour...

Le Tendre qu'on appelait le Fou des Grandes Terres
Baptisait les moissons et les danseurs des bals

Quand elle l'a renversé, cette auto sur la route
Le village en entier l'a regardé mourir
Puis une couverture, sur ses yeux, sur sa bouche
Et les gendarmes ont dit : "Il n'a pas dû..."

Le Tendre qu'on appelait le Fou des Grandes Terres
Avait de par chez nous les rivières et les bois
Les enfants à jamais, oh, n'ont plus jeté de pierres
Ils ont grandi d'un coup de dix ans ce soir-là

_________________
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