Depuis quelques jours, les amateurs de boissons alcoolisées sont à l’honneur, attendant avec impatience la mise sur le marché français, prévu dans quelques jours, d’une boisson aux propriétés prétendument dégrisantes. Si les débats entretenus autour de l’efficacité réelle du dit produit n’ont cessé de défrayer l’actualité des derniers jours, le phénomène soulève également des inquiétudes quant à l’impact d’une telle formule miracle sur le comportement de ses futurs adeptes face à la consommation d’alcool.
Bien que ne nommant pas la boisson visée et admettant ne disposer d’aucun élément sur ce dossier précis, l’Afssa (1) a émis, le 16 juin dernier, une mise en garde sur les comportements à risques que pourrait cautionner l’accès à un tel breuvage, vanté pour sa capacité à diminuer le taux d’alcool. Justifiant sa prise de position, elle invoque des dossiers similaires, sur lesquels le Conseil supérieur d'hygiène publique, en 2000, suivi de l'Afssa, en 2006, ont conclu à l’absence de preuve démontrant l'efficacité de ce type de boissons pour diminuer le taux d’alcoolémie.
A ce jour, aucune étude n’aurait été en mesure de prouver que le fructose ou la vitamine C, apportés par ces boissons, sont susceptibles de faire baisser l’alcoolémie. En outre, ne sont pas prises en compte les variations de métabolisme entre individus.
Aussi, bien que la boisson dégrisante ne semble pas présenter de danger de par sa composition même, l’Afssa conclut : « Au total, les risques liés à l'utilisation de tels produits sont importants car ces boissons donnent un sentiment de fausse sécurité et sont susceptibles d'induire une consommation d'alcool non maîtrisée, en particulier avant de conduire ». Ces craintes sont renforcées par la popularité croissante de cette boisson, alors même que celle-ci n’est pas encore disponible, bien plus percutante que n’importe quelle campagne de publicité de vaste envergure.
Toutefois, que les futurs cobayes soient prévenus, l’agence a d’ores et déjà mis en place un système de nutrivigilance et surveillera ainsi tout accident lié à ce type de boisson qui lui serait déclaré.
Cécile Cassier
1- Agence française de sécurité sanitaire des aliments.