Nicole YRLE (France)

Merci Suzanne

Variations en Clair obscur

Suite et fin de mes impressions (commencé plus haut, pardon Nicole, je n'ai pas réussi à rassembler les deux !)

J'ai trouvé de très beaux moments de poésie également : les visites de François de Fossa et d'épouses potentielles aux Jardins botanique et d'arbustes. Les descriptions sont admirables, on imagine la beauté et les parfums.
Et puis des passages qui m'ont fait sourire et dépeignent bien les moeurs de l'époque :"François la trouve délicieuse, instruite juste ce qu'il faut (!)" en parlant d'une très jeune fille prénommée Espérance. Et puis, Thérèse, sa soeur découvre qu'il a une maîtresse ! oups ! une femme mariée ! Incorrigible coureur de jupons que cet homme-là !
Il n'en reste pas moins qu'il demeure puissament attaché à Thérèse, cette affection un peu trouble continue à me déranger et je ne suis pas loin de penser qu'elle est à l'origine de son célibat prolongé.
De Fossa est attachant pourtant, s'il vivait aujourd'hui, ne dirait on pas que c'est un ado attardé ? son extrême sensibilité d'artiste en fait un être à part.
Malchanceux, peut être un tantinet maladroit, je me suis laissée attendrir, ce qui a pour beaucoup contribué à me le faire aimer.
Et puis, j'ai écouté sa musique sur internet : délicate, sensible, vibrante .... comme s'il suffisait de l'entendre pour comprendre enfin ce gentilhomme qui ne respirait que par ses créations.
Merci Nicole.

Merci à toi, Ysou, pour ton commentaire détaillé. Je vois que tu finis même par trouver le personnage de François de Fossa attachant ! Je pense plus que jamais que c'était un homme hors du commun et un musicien de génie. Bien sûr la romancière a brodé, imaginé ce qui n'a pas laissé de traces mais, je le jure , tout ce que je raconte est plausible et est né sous ma plume, ou sur mon clavier comme vous voulez , à partir d'indices parfois infimes ou soigneusement occultés par la grande Histoire et les historiens.
Je reçois à l'instant un petit mot sympathique et la commande de la seconde époque de mon roman par des lecteurs de Rouen, voilà qui me ravit. Je me souviens d'eux, un couple d'une cinquantaine d'années en vacances dans la région ; ils m'ont raconté qu'ils avaient installé dans leur maison un salon de lecture qu'ils affectionnent particulièrement en hiver, avec une grande bibliothèque de leurs livres préférés et deux fauteuils confortables près de la cheminée. Je les imagine très bien.

des lecteurs de Rouen ? de ma Normandie, de la ville natale de mon papa !

Je m'étais méfiée cette fois, en écrivant mes impressions : j'ai fait comme si je t'écrivais un mail et mis en brouillon, puis copié collé ! 
C'est vrai, ça ! tu écris, tu écris, et ton texte passe à la trappe au moment de l'envoyer ! roooooooooooooh !
Ne te défend pas d'avoir brodé ! tout ce que tu écris sur lui est parfaitement plausible ! la preuve : tu n'en n'as pas fait un héros parfait, lisse, sans défaut, homme idéal, etc... tu l'as gardé dans une dimension humaine, avec ses faiblesses, ses rêves, ses erreurs. Tu n'en as commis aucune en fabricant ton personnage à partir d'informations difficiles à vérifier, il n'en restait pas grand chose, historiquement parlant, de ce pauvre garçon bourré de talent et méconnu de son vivant.
C'est en te lisant à l'instant :
"Bien sûr la romancière à brodé, imaginé ce qui n'a pas laissé de traces..." que je me rend compte qu'à aucun moment je n'ai songé à un personnage "inventé" en te lisant. J'ai "lu l'histoire de de Fossa" !  et si je t'ai dit que je n'aimais pas trop le personnage, après lecture du premier tome, c'est bien parce que pour moi, il était réel ! où du moins, avait existé en tant que tel !

le lémurien a écrit:

Ne te défend pas d'avoir brodé ! tout ce que tu écris sur lui est parfaitement plausible ! la preuve : tu n'en n'as pas fait un héros parfait, lisse, sans défaut, homme idéal, etc... tu l'as gardé dans une dimension humaine, avec ses faiblesses, ses rêves, ses erreurs. Tu n'en as commis aucune en fabricant ton personnage à partir d'informations difficiles à vérifier, il n'en restait pas grand chose, historiquement parlant, de ce pauvre garçon bourré de talent et méconnu de son vivant.

Non seulement je ne m'en défends pas mais je revendique mes broderies de romancière ! Et je revendique aussi de rester toujours plausible .
Rappel : de Fossa n'a pas été méconnu de son vivant, son talent a été reconnu par ses pairs (Aguado, Carulli et d'autres) et par des mélomanes de son époque, c'est certain. C'est ensuite qu'on l'a injustement oublié jusqu'à son retour actuel à la lumière.

En parlant de cela ma Nic, comment se fait-il qu'il soit tombé dans l'oubli pendant ce laps de temps?

Ses compositions ont été publiées en 1820 en France. Ont-elles été perdues? Comment se fait-il qu'on les ait retrouvées dispersées un peu partout en Europe?

oh ! je pense que si j'ai dit "méconnu", c'est parce que je faisais référence au Top 50, et qu'il n'avait pas eu de "tub" connus à la radio, par exemple.... genre "Capri c'est fini" 

(décidément, peste Nicole Yrle, ce lémurien ne peut parler sérieusement 5 mn !)

vers 15 h 30, j'ai écrit un post et puis une visiteuse est arrivée, j'ai laissé en plan et je viens juste de l'envoyer.
Comme c'était d'une haute portée philosophique et très intelligent, je ne pouvais pas ne pas l'envoyer .............

C'est compliqué, Sapho. D'abord certaines de ses compositions ont été publiées avant 1820, dès 1813 probablement et même j'ai trouvé (j'en suis fière !) que plusieurs de ses pièces ont été mises en vente, donc manuscrites ou gravées, à Madrid dès 1808 (je me sers de cela dans L'Exil d'un virtuose).
Ensuite la dispersion de ses œuvres s'explique du fait que c'est son fils cadet qui a reçu l'héritage (la fille était religieuse et le fils aîné est mort en 1854). Laurent, le cadet, était un sacré" numéro", Saint Cyrien, brillant officier et... chenapan qui a eu maille à partir avec la justice pour dettes et trafics divers dont des armes ; il a été radié de l'armée et s'est expatrié aux Etats-Unis. Comme c'était un joueur invétéré, il était toujours à court d'argent et on pense qu'il a vendu les œuvres de son père dans les années 1880. Toujours est-il que les premières partitions ont été retrouvées dans une université de Californie !
Le découvreur actuel de F. de Fossa et son principal éditeur est d'ailleurs un Américain, Matanya Ophee, infatigable et pittoresque chercheur (je l'ai rencontré et reçu chez moi) qui en a trouvé d'autres en Allemagne (achetées par un antiquaire) et récemment en Espagne, dans le fonds oublié d'une librairie (peut-être des partitions qui ont appartenu au Castillan Dionisio Aguado, fidèle ami de de Fossa). Il semble d'ailleurs qu'une collection importante ait disparu en Allemagne durant la dernière guerre lors d'un bombardement. Je veux croire et j'espère avec M. Ophee que d'autres encore seront retrouvées. Actuellement on en connaît une trentaine. Une seule est officiellement archivée en France à la B.N. c'est un ensemble de 6 pièces pour la harpolyre !
Une autre raison aussi peut expliquer l'oubli de ce compositeur majeur dont M. Ophee, musicologue averti, dit que c'est un des plus importants du XIXe s. Ses œuvres sont souvent longues, beaucoup plus que celles de la plupart des compositeurs de son époque ou d'aujourd'hui, et surtout elles sont d'une difficulté technique qui pouvait et peut encore faire reculer plus d'un interprète, même de grand talent. Bien des œuvres de Sor, Aguado, Carulli... sont plus courtes et plus faciles à jouer. Rien chez de Fossa n'est facile (dixit Francisco Ortiz !) et pour ma part je pense que cela s'explique du fait que de Fossa ne composait pas pour vivre et n'était donc tributaire des exigences commerciales d'aucun imprimeur-éditeur ; il écrivait ce qu'il avait envie d'écrire ! d'où d'ailleurs son originalité et la libre expression de son génie musical.

J'étais sur le point de poster quand un lémurien philosophe s'est glissé devant moi.

hum !...

Merci ma Nic pour toutes ces précieuses indications!

J'ai prêté tes deux livres sur de Fossa à ma voisine et amie qui est guitariste, violoncelliste et directrice de l'orchestre philharmonique de Nivelles et m'a dit ne jamais avoir entendu parler de ce compositeur.

Du coup, elle a été fort intéressée!

J'ai commandé pour nous deux : quatuors pour guitare de de Fossa avec pour interprètes : Matteo Mela ( guitare ), Lorenzo Micheli ( guitare ), Ivan Rabaglia ( violon) . J'espère que ces guitaristes seront à la hauteur.

Merci ma Nic de toujours répondre à nos demandes 

Je suis ravie que de Fossa suscite un tel intérêt. Ce sont les quatuors de l'opus 19 que tu as commandés, Sapho, ils sont magnifiques ; outre les musiciens que tu cites, il y a aussi un violoncelliste connu, Enrico Bronzi du trio di Parma, les quatre sont des virtuoses. Les œuvres sont dédiées au comte de Montboissier : dans la seconde époque de mon roman, je mets en scène François et ses amis interprétant pour l'anniversaire du comte le troisième quatuor en la majeur que j'aime particulièrement. Ton avis et celui de ton amie violoncelliste m'intéressent vivement. Si cette dernière souhaite des infos supplémentaires, tu peux bien sûr lui communiquer mes coordonnées et je lui répondrai de mon mieux.
Une association (dont je fais partie) a été créée, Les amis de François de Fossa, présidée par Pierre Coureux, elle a pour but de faire mieux connaître le musicien de Fossa et ses œuvres. Une autre est en cours d'élaboration pour un Concours international de guitare F. de Fossa.
Merci Sapho

François de Fossa Variations en Clair Obscur.

Dans cette deuxième partie, François semble s'être assagi. Il nous est nettement plus sympathique, il faut dire aussi qu'on le connaît mieux et qu'on s'est sans doute attaché à lui malgré ses défauts. Mais non en fait il agit maintenant en homme et non plus en gamin.
Certes on devine qu'il est toujours coureur de jupons mais pas plus que ça.
On apprend beaucoup de la vie d'un militaire de cette époque, beaucoup sur la politique de son temps beaucoup sur les musiciens et les inventions d'instruments. 
François ( je l'appelle par son petit nom tellement il nous est devenu familier) a toujours le chic de se trouver au bon endroit ( et aussi souvent au mauvais endroit) au bon moment.
Il se trouve en garnison à Besançon où un musicien (Salomon) a inventé un instrument : la harpolyre
J'ai été très intéressée aussi par la description du Perpignan passé . Ainsi certaines  fontaines à l'extérieur de la ville et incluses maintenant dans la ville. Et une école où Thérèsette est allée étudier.
Et bien sûr toute ses informations sur la grande Histoire dont je ne savais quasiment rien.
Que de recherches ont dû être faites pour un tel roman.
Que j'ai aimé les petits clins d'œil de l'auteur concernant la fenêtre donnant sur la place du figuier. 
Cette fenêtre d'où Francisco Ortiz avait joué du de Fossa lors de son 140eme anniversaire.
Et aussi l'évocation d'un guitariste allant jouer sur sa tombe.
En bref un livre passionnant pour ceux qui aiment l'histoire et la musique.

Suzanne a écrit:

François de Fossa Variations en Clair Obscur.
Que j'ai aimé les petits clins d'œil de l'auteur concernant la fenêtre donnant sur la place du figuier. 
Cette fenêtre d'où Francisco Ortiz avait joué du de Fossa lors de son 140eme anniversaire.
Et aussi l'évocation d'un guitariste allant jouer sur sa tombe.

Le premier clin d'œil en est un en effet, qui ne pouvait échapper à ta sagacité.
Le second fonctionne dans l'autre sens : c'est le guitariste qui est allé sur la tombe faire un clin d'œil à la romancière.

Suzanne, c'est bien de connaitre Perpignan pour saisir les "clins d'oeil" ! ainsi, après lecture de ton ressenti, j'ai repris le livre pour voir ce qui m'avait échappé ! merci à toi 
Oui, c'est un livre passionnant !

Vidéo sur la conférence Nicole Yrle/Francisco Ortiz accompagnés par Pascal Goze (ancien élève de Francisco et professeur de guitare au conservatoire de Perpignan)
http://www.rdvse.fr/reflets/pages/page18.html

oui oui ! chuis une fan ! je vais écouter à tête reposée tout à l'heure ! merci ma Suzanne 

Présentation très vivante et ludique grâce aux talents de Nic et de monsieur Ortiz !

C'est un peu comme si nous étions présents à cette belle soirée!

Merci pour votre enthousiasme à nous faire connaître ce compositeur et artiste de grand talent !

La soirée en question au Théâtre de l'Etang à St Estève remonte à mars. Un très bon souvenir... La vidéo propose un condensé agréable de ce qui dura près de 2 heures avec interviews très sérieuses avant   . J'ai eu le bonheur d'écouter à 3 reprises Francisco Ortiz et Pascal Goze jouer l'ouverture de La Chasse du Roi Henri, la première fois c'était au cours d'une répétition au conservatoire à laquelle Mic et moi avons eu le privilège d'assister. Ces moments magiques m'ont inspiré la scène que je décris dans la seconde époque de mon roman quand F. de Fossa joue ce morceau pour la première fois avec un ami devant un cercle de musiciens.   Elle a plu à Francisco !
Lui et moi préparons une soirée avec des surprises pour le 31 août, anniversaire de la naissance du compositeur, dans un lieu magnifique de Perpignan, la Casa Xanxo. Je vous en reparlerai ! 

j'ai enfin pu écouter tranquillement mon amie et ses musiciens évoquer François de Fossa.
Entre la passion de Nicole pour son sujet et les interventions musicales de Francisco Ortiz et Pascal Goze, j'ai passé un joli moment. Les paroles ponctuées par la musique, tout est harmonie ! merci pour ce moment ..... (heu... je plagie quelqu'un ?)

Merci les amies

Pour mes amies et amis de La Clef des Champs, la primeur de la 1ère de couverture de mon nouveau roman (317 pages).   Publication imminente, sortie officielle pour la Sant-Jordi, Fête du Livre et de la Rose, le 21 avril 2018 :

Chouette ma Nic, je l'attendais avec impatience; je sens que je vais me régaler !

 Bravo pour ton nouveau bébé que je vais m'empresser de lire dès sa sortie 



 

Moi aussi je l'attendais avec impatience. j 'ai beaucoup aimé le premier.

moi aussi ! moi aussi !  tu me l'envoies ma Nic !
BON DE COMMANDE :

Le dernier roman de Nicole Yrle, çui qu'a une belle belle couverture où c'est écrit LEONORA
                                                                                                                   Le moment est venu !

Je prépare mon chèque, mon enveloppe timbrée, mes lunettes ...... mon fauteuil ! et je te dis BRAVO ma Nicole !  hou ! c'est le bonheur ! tout va aller mieux, j'en suis sûre !