Lola LAFON (France)

on n'en meurt pas  ma bichette on survit. Mais  ça  ne nous  lâche  pas  . Je n'ai pas été violée  mais "touchée" plusieurs fois par jour  par un vieux salopard qui était  mon grand-père  ......... je garde toujours  son visage en tête, sa langue  qui faisait des  trucs dégueus et  sa  main sous  la  table..................................... mais je survis  lol il n'y avait pas de  psy et  je  n'en ai parlé  que vraiment  30 ans plus tard.;  il était mort...    

c'est vraiment là que j'espère qu'il existe un enfer pour les salauds ! (les salauds vont en enfer, beau film !)
Ce ne serait pas juste qu'ils ne soient pas punis !  et là ! je ne rigole pas ! je ne m'appelle pas Taubira, moi !

tu sais ma bichette  avec  le recul je dis que ce sont des  malades  ! il faut les soigner  seulement voilà !!!! ils ne diront  jamais qu'ils bandent  mal ou pas du tout  je sais c'est cru mais c'est  la vérité . 
ils ont des  problèmes c'est évident  ! c'est tellement  plus  pratique dans une famille de fermer les yeux et de  faire semblant de  ne rien voir  ! !ensuite  les langues se délient:  ah oui maintenant que tu le dis  il couchait avec ses  filles  mineures!  ah oui maintenant que tu le dis  il était impuissant depuis l'âge de  36 ans  !! mais il a fallu que  j'en parle pour savoir tout  ça  !!!!!!!!!!!!! et le fils de  cet homme était mon père  !  il savait tout ça  mais motus  !! on ne dénonce  pas  le  patriarche qui sait couper  le rôti en bout de table quand une fois,  pour les communions des filles,  toute  la famille est réunie  !!!!!!!!! cousines  ..  et  tantes....

c'est écoeurant ! vrai ! je suis désolée pour toi ma choupinette ! désolée que tu aies connu "ça".
     je t'aime beaucoup, je sais que ça ne console pas, mais... c'est toujours ça d'pris !

le lémurien horrifié de ce que peuvent faire les hommes ! il a du mal à faire confiance avec ce qu'il a connu, ce qu'il a vu et ce qu'il a entendu ! pauv' bêêêête....
Alors, quand il rencontre des bonnes personnes, les rares, les magnifiques ... faut pas s'étonner qu'il s'accroche à eux de toutes ses petites pattes, celles de son âme et de son cœur.

bon juré on n'en meurt pas  !
 ça conditionne  pas  mal la vision des choses  mais  promis  je n'ai aucune aversion contre les hommes en général j'essaie de  me dire que c'était un cas,  pas unique hélas  mais un cas. heureusement  ils ne sont pas tous comme  ça  lol 

en plus quand il venait au village  un mois de vacances  les gens  du cru disaient de lui: quel brave homme ce  Camille (ben oui il'appelait Camille) poli et tout et correct  franchement  

donc si ces gens  là avaient été interrogés à l'époque  ils  m'auraient  mis  la tête dans  le sable  ! cette gamine elle  est  prête  à dire n’importe quoi ! mais elle a de qui tenir sa  mère ........... etc etc.....
tout ça est du passé  mais malheureusement je crains que maintenant  au point de vue : "je n'ai rien vu je ne sais  pas  j'entendais rien elle ne disait rien, il a l'air si gentil, .... ça n'a  pas changé

je crois que c'est vraiment horrible, ça ! les bien-pensants .... ne pas faire de vagues, ne pas déranger... les lâches !.....mais L'ENFANT !

Dans  "nous sommes les oiseaux de la tempête qui s'annonce " , il est aussi question de viol, et de la difficulté à faire enregistrer ce crime dans  les instances policières et judiciaires.


 Les victimes dans  cette oeuvre ont du mal à évoquer ces scènes traumatisantes, si bien que dans les premiers temps de la lecture on perçoit ce non-dit sans immédiatement l'identifier. Peu à peu la parole se libère, notamment entre les protagonistes qui, toutes deux, fréquentent "le groupe de parole du mardi soir".


A la fin du livre un appendice remercie les habituées de ce groupe de parole.

dans    "Une fièvre impossible à négocier"  cinq  filles se retrouvent enfin un jour  pour en parler et ont des réunions. décidément Lola Lafon connait bien ce sujet et le traite  vraiment  très bien.  

et... encore un livre à noter, à trouver (c'est souvent ça le plus difficile !)
ce qu'ils ont de la chance ceux qui ont le temps de lire (ysandre crève de jalousie !). De plus, je n'ai plus rien à lire, il faut que je refasse une descente à la médiathèque demain.
C'est sans doute l'avant dernière fois que j'irai. Il ne faut pas que j'oublie de rendre ceux que je vais prendre ! 

Toujours dans "nous sommes les oiseaux", la narratrice, qui exprime le sentiment de l'auteur, s'insurge contre les scènes "trash" du pulp fiction de Tarentino où une scène de sodomie non consentie entraînerait l'adhésion du public, au sens où iol s'agirait de regarder "au deuxième" ou "troisième degré". Ce regard complaisant serait, aux yeux de l'auteur, une forme d'adhésion à l'insoutenable infligé à autrui. A la suite de  plusieurs féministes, Lola Lafon dénonce "le viol conjugal", forme difficile à faire admettre aux responsables comme aux autorités. (p 314-322.

et pourtant  ce viol conjugal existe et c'est honteux qu'il ne soit  pas reconnu.  bien sûr  on peut  dire  si on n'est pas contente  on s'en va. mais dans la  majorité de ces cas, la femme est sans ressources et  il y a des enfants. 
cette loi scélérate  qui ose dire  il n'y a  pas viol entre époux devrait  être abolie depuis des  décennies  mais  il faudrait des femmes  au pouvoir et non la  plupart  du temps des vieux sadiques qui se tapent des  gamines  en toute  impunité sous prétexte de leur  poste ou de leur argent.    

Alors là, Marie c'est une évidence !
pourtant, il y a eu et il y a des femmes au gouvernement ! mais ce qui m'étonne, c'est que depuis Simone Weill, elles ne font pas beaucoup de choses pour leurs congénères ?....

1 ) elles ne sont  pas suivies  par leurs  collègues  

2) elles ne sont  pas assez  couillues  pour exiger  

3) ce n'est vraiment  pas leur  problème

et  j'opterais  pour les  3 cas de figure.  

je viens de  le terminer  "la petite communiste qui ne souriait  jamais"  

oui mais bon enfin donc  ....
 

 comme toi Nic  la  première  partie  m'a bien plu car  elle décrit assez bien les  difficultés d'être  la  meilleure pour une  petite fille. 

cette volonté  d'être  l'inimitable,  on la ressent  partout dans sa façon de  vouloir  absolument se dépasser.  
le problème est qu'une  partie du roman explique  la situation en Roumanie  mais  ce n'est pas clair.  je trouve qu'il y a un ramassis de  choses  qui ont été  dites, redites, confirmées, infirmées, et que tout cela  baigne dans  une espèce d'anti- communisme  d'un côté et  son contraire.  

ce n'est pas important . Ce qui l'était c'était le  parcours difficile pour une  enfant qu'elle soit roumaine  ou américaine de  se surpasser  pour  "son pays"  et ses  notables 
je n'ai pas vraiment adhéré. 
 
voilà 
 

Oui, Marie, nous nous rejoignons... Sur le moment, les reprises, les correctifs apportés à telle ou telle affirmation m'ont paru entretenir une certaine confusion ; après réflexion, j'ai perçu la louable intention de l'auteur de nuancer son propos et son portrait.

Bon ! alors je ne vais acheter que la première moitié du livre puisque d'abord Rotko, ensuite ma Nic et puis ma choupinette se rejoignent pour dire que la deuxième partie n'est guère intéressante... 

Ysou tu vas faire des économies  

J'ai terminé le livre : NOUS SOMMES LES OISEAUX DE LA TEMPETE QUI S'ANNONCE


Difficile d'en dire plus tant le compte-rendu de ROTKO est complet 


Émilienne, dite Émile, jeune femme pleine de générosité et d'altruisme, est morte pendant quelques minutes, son cœur s'arrêtant de battre soudainement. Pendant qu’Émile dort d'un sommeil artificiel, la narratrice, danseuse classique passionnée, évoque les souvenirs de cette amitié qui s'est tissée dans des circonstances douloureuses.
Simultanément, elle entre en relation avec La Petite Fille au Bout du Chemin, jeune femme qui n'hésite pas à braver les interdits et avec laquelle elle vivra des odysées déglinguées et libèrera son corps entravé.
Lola Lafon parle sans pathos mais avec beaucoup de poésie et de sensibilité du mouvement, des corps des femmes et de la place qui leur est faite -ou non -dans une société marquée par l'ordre et le rigorisme. Les mots, eux aussi sont importants, ceux qui stigmatisent mais aussi ceux qui libèrent. 
J'ai savouré et fait durer ces 428 pages marquées du sceau de la révolte et du désir de liberté. Un grand coup de cœur.

je me le procure à ma prochaine commande.
vu votre enthousiasme je me laisse tenter

Je note le titre !

Il faut que je me procure les deux titres de Lola Lafon cités par Rotko. Je me réinscrit à la bibliothèque de la ville dans quelques jours. J'espère que je les trouverai. Sinon, je les achèterai.

Car je viens de relire ce fil depuis le début et je pense à ce qu'écrit Marie ! Et ce qu'elle raconte de l'enfance. Oui cela existe malheureusement. Dans ce même ordre d'idée, j'ai entendu un récit qui se passait au petit séminaire de la région. Les confidences que j'ai reçues m'ont marquées ! Cela est réellement arrivé. On sait, à présent, que cela est arrivé dans bien des pensionnats ou orphelinats religieux. J'ai dit c'est un crime, ce sont des crimes impunis. Mais même la personne qui m'a raconté cette histoire semblait fermer les yeux aujourd'hui. C'est du passé, c'était avant, à quoi bon parler de tout cela vraiment ! Et puis grâce au petit séminaire j'ai pu faire des études correctes n’est-ce pas ? Les parents? Les mettre au courant ! Jamais de la vie, ils n'auraient pas cru les enfants ! Oui j'ai entendu ces mots. Et j'en suis encore horrifiée !

Arundathi a écrit:

Oui j'ai entendu ces mots. Et j'en suis encore horrifiée !

Il y a de quoi ! Ce genre d'horreurs ne devrait connaître aucune amnistie...

hélas les adultes pensent toujours que les enfants affabulent alors ceux-ci se taisent car !... il y a une espèce de culpabilité bien distillée par l'adulte qui fait des exactions .. moi mon grand- père me disait : si tu parles ton père te mettra en pension............. déjà que j'étais de force chez une tante de mon père à la campagne, j'avais trop peur de parler !.. j'espère que maintenant les enfants ont le courage de parler mais je n'en suis pas certaine à 100 pour cents

J'ai finalement terminé le livre : LA PETITE COMMUNISTE QUI NE SOURIAIT JAMAIS ( on me l'a offert )

Après tout ce qui a été écrit, je n'ai pas grand chose à rajouter !

Tout le monde (ou presque) à déjà entendu parler de cette petite Roumaine, première gymnaste à avoir obtenu la note parfaite en gymnastique, aux jeux olympiques de Montréal en 1976. Lola Lafon s'intéresse à la redoutable athlète qu'elle était mais, au-delà de ses performances, elle s'attache surtout à nous faire connaître la personne, ainsi que le contexte dans lequel elle évoluait.
Chaque chapitre est « romancé » sur la base d’événements réels, puis suivi des commentaires de Nadia Comaneci que Lola Lafon a pu contacter tout au long de l'écriture de son texte.

Il n'est sans doute pas nécessaire d'apprécier la gymnastique, ni même le sport, pour s'intéresser à cette Petite communiste qui ne souriait jamais. Tout y est intéressant, et particulièrement le contexte géopolitique de l'époque, les succès de Nadia étant mis en parallèle avec la guerre froide. La plongée que nous offre l'auteur dans la Roumanie communiste puis après la chute de Ceaușescu vaut à elle seule le détour.

Truffé d'anecdotes et bien pensé, ce texte inclassable se lit très bien. Sous couvert de s'intéresser à une championne de gym mondialement connue, on apprend aussi pas mal de choses qu'on ne pensait pas forcément trouver ici. Une belle réussite.