Pierre GAGNON

clic !


"Léo est devenu vieux. Les vieux oublient, s'étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n'en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu'on serait tenté de les engueuler à notre tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n'a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s'emmerdent, souhaitent mourir et n'y parviennent pas..."




 À la retraite, le narrateur décide d'adopter Léo, 99 ans, que rien ne prédestinait à venir s'installer chez lui. C'est le début d'une grande aventure, faire de tour petits riens. De silences qui veulent dire beaucoup, de tendresse, de rires pour conjurer le déclin... Mon vieux et moi, est-ce que ça peut durer toujours, comme dans les romans d'amour ?




j'ai pris ce petit livre dans une mediathèque, je l'ai laissé sur ma table, puis ouvert cet apm. Et là, tout a  été vite lu, non sans émotion, car l'auteur raconte une expérience, accepte les conséquences de l'adoption d'un vieux, connaît des moments difficiles mais qu'il raconte avec une égalité d'humeur, qu'on pourrait appeler sagesse. Il y a de l'humour, de la malice, de l'émotion, et tout ce que d'un mot l'auteur désigne et qu'on interprète à sa guise

j'ai un vieux dont je m'occupe et ce livre m'intéresse, je regarde s'il est dans la médiathèque où je suis en ce moment.
je reviens

il est dans la médiathèque, je l'ai retenu.
je prends "mon vieux et moi" de pierre gagnon pour juin, qui m'aime me suive.

Si je le trouve, je le lirai aussi !  

merci ma Nic   nous pourrons déjà en discuter à trois !

Un beau livre à lire assurément ! Ma liste s'allonge !  

tu nous suis, mon Arun ?
je veux le lire, je pourrai confronter mon expérience personnelle actuelle, ça m'aidera peut-être....

je viens de lire "Mon vieux et moi".
Merveilleux livre. En 85 pages, Pierre Gagnon nous entraine dans une courte aventure pleine de tendresse, d'abnégation et nous confronte avec l'extrême vieillesse.
Le narrateur adopte un vieil homme encore dynamique, plein de reconnaissance pour celui qui l'a adopté.
La maison est chamboulée pour lui faciliter la vie et tous deux s'organisent pour que tout aille pour le mieux. Et tout va bien.
Hélas ! après une mauvaise chute, le vieillard change du tout au tout, ne dort plus la nuit, mais le jour, est la proie de crise de démence, de caprices (il prend son hamster pour un chat, il faut lui acheter des boites de pâtée, il en laisse trainer partout ouvertes, le hamster ne les mange pas), il chante la nuit, empêchant son hôte de dormir, ne se calme que lorsque celui ci installe un lit de camp près du sien, etc...
on admire l'abnégation dont fait preuve le narrateur, la tendresse qu'il porte au vieillard est touchante, il écoute les histoires que celui-ci raconte : des anecdotes de son enfance, qu'il s'applique à reconstituer comme des puzzles.
C'est tendre, émouvant et triste à la fois. Une bien belle histoire.

Merci ton Excellence 

Tu me donnes envie de lire ce livre, Ysou ! Certaines situations ont dû te parler particulièrement !

oui, pas mal, ma Nic.
lis le, il est très bien, je suis contente que Rotko l'ait conseillé.
beaucoup de pudeur, de sobriété aussi, je suis sûre que tu aimerais.

Ysandre disait judicieusement ;-)

Citation :

beaucoup de pudeur, de sobriété aussi, 

On est bien d'accord, tout est dit sans insister, si bien que le lecteur se fait sa propre idée. 

Quant au narrateur/auteur, il s'adapte, dans une forme d'acceptation d'autrui, à base de gentillesse et d'abnégation, mêlées de modestie. 

C'est donc un contact avec la vieillesse, qui n'occulte rien, et qui permet à chacun d'y calquer ses souvenirs propres, tout en touchant du doigt ce qui, un jour, lui pendra au nez !!

c'est bien parce que beaucoup ont peur de l'extrême vieillesse qu'ils s'éloignent des anciens, c'est leur devenir qui se dresse devant eux. Quand les forces diminuent, quand la mémoire fait défaut, quand plus personne ne regarde ces silhouettes courbées, diminuées, dans la rue, qu'elles se sentent transparentes. Personne ne les voit plus.
Certains vieillissent plus vite que d'autres : le travail, les chagrins, le renoncement, l'isolement. Ils deviennent amers, ne s'intéressent plus aux autres. Mais pour tous, c'est le même chemin : celui où l'avenir s'efface, où demain peut être le dernier jour.
Ce livre me fait me reposer la question : Est-ce une bonne chose de prolonger artificiellement la vie quand la nature elle même nous montre que tout à une fin ?

oui, merci Rotko, c'est une bonne réponse à ma question.
mais tout dépend à quel âge se déclare le cancer ........

moi je pensais aux gens que l'on prolonge à coups de médicaments, de traitements de toutes sortes parce qu'ils ont les inconvénients liés à l'âge et que sans ces mêmes médicaments, ils mourraient. Simplement parce que il est temps, avant que ne vienne la lassitude de vivre, sans aucun intérêt pour ce qui les entoure, la tristesse, la solitude extrême, l'impossibilité de participer à quoi que ce soit.
Mais il est vrai que pour ceux qu'on aime, on trouve que c'est toujours trop tôt.

C'est une question délicate que tu soulèves, Ysandre. Il faut penser par exemple que des personnes très âgées, dépendantes, soumises à toutes sortes de traitements, continuent d'avoir envie de vivre ; si elles ne peuvent plus l'exprimer par des mots, comment arriver à comprendre leur désir profond ? Toute situation est unique comme, d'ailleurs, tout être est unique. Et puis il y a les proches... c'est difficile d'accepter le départ de ceux qu'on aime...

moi aussi, ma choupinette, je l'ai beaucoup aimé.
J'ai souvent des conversations avec un vieil homme de 91 ans qui me dit : "je vis, parce que c'est la mode. J'ai un  pace maker, je n'entends plus très bien même avec mes appareils, je ne comprends plus, parfois, ce qu'on me dit, peu de choses m'intéressent maintenant. Quand vous écoutez mes histoires, je me dis que c'est parce que vous êtes bien élevée et gentille, je dois bien vous les raconter dix fois ! hein ?" je souris et je répond  que c'est à cause de sa façon de raconter que j'aime bien les entendre. Il hoche la tête. Je le fais rire parfois, je l'aime bien. Encore "une bête à chagrin".
Je ne voudrais pas vivre si longtemps, il ne lit plus parce qu'il ne se rappelle pas des pages précédentes et doit recommencer son livre à chaque fois qu'il le reprend. Je ne veux pas être ainsi, un jour....
Bien sur, il y a des gens qui s'accrochent à la vie malgré tout, je crois que je ne m'accrocherai pas.
 
Je suis pour l'euthanasie. Pour ceux qui souffrent, les malades incurables et aussi, pour ceux qui le demande eux-mêmes, ceux qui vivent mal leur présent et trouvent que le chemin n'en finit pas....
Dans le livre de Gagnon, "le vieux" est gai, drôle, attachant, tant qu'il a toute sa tête, mais après.....cette dégringolade est poignante !
la lucidité est l'ennemie de la vie quand elle arrive à sa fin.

Oui ma bichette  ce n'est pas un livre très gai mais il montre quand  même  une amitié  qui n'aurait pas  pu exister sans  les qualités de coeur de  l'un et de  l'autre. 

Mourir il le faut et quand vient ton heure, si tu as la chance de  vieillir bien, tu ne sais  pas  qu'elle est là, tu penses que tu vas peut-être encore faire un bout de chemin, alors  tu ne forces pas  la nature, tu attends. et quand tu as  conscience que  tu n'es plus  dans ton état normal, tu ne peux plus  le faire car  on te surveille et  ;..on t'en empêche. 

Cela dit  mourir quand on le souhaite, certes  mais ce que l'on souhaite aujourd'hui sera-il ce que  nous souhaiterons  demain?  on peut aussi se tromper. 

Si c'était si simple .... . Ma vieille tante qui m'a élevée disait toujours: s'il fallait se suicider dès qu'on a  un emmerdement, les  morts joncheraient les  routes     
je suis  pour  l'euthanasie consentie  mais  peut-on dire  qu'une  personne  qui a  perdu la tête  est en état de .... consentir?
 
l'euthanasie ne doit surtout  pas faire  l'objet d'une loi! ce serait trop grave si on donnait  le droit. Demain un gouvernement  totalitaire  arrive au pouvoir et au nom du droit d'euthanasier  tue  tous ceux qui le  gène.   il faut que  ce fait reste  l'affaire  du malade, de lui seul et du médecin  éventuellement, et surtout qu'il n'y ait aucune sanction. que ce soit  considéré comme un acte  médical normal.  on ne  met pas en rprson un chirurgien qui ne réussit pas une  opération  alors? 

bon sur ce,  à cette heure-ci j'ai fatigué  mon neurone  je repasserai  

vu sous cet angle, tu as peut être raison. Alors disons que je suis contre l'acharnement thérapeutique.
qu'est ce qui se passe sur la Clef ce matin ? c'est le désert ! 

ah oui moi aussi ! bien sûr  contre  l'acharnement  thérapeutique  mais tu vois en ce moment i  y a des  procés en cours incohérents. un type ne se remettra  jamais de son inconscience et  sa famille  refuse l'euthanasie, enfin une  partie de la famille.   

Là encore, je  ne comprends  pas  pourquoi les gens éprouvent  le besoin d'étaler  leurs misères aux  médias, mais  que cet  homme devenu un légume  ne puisse pas prendre  la décision ok, mais que  la famille veuille le garder  comme un chat empaillé  ça  m'époustoufle? 

quel plaisir peut-on éprouver de garder en vie à l’hôpital bien sur, pas chez  toi hein?  un être que tu as aimé  et qui ne pourra  plus jamais t'entendre  ni te voir  ni te reconnaître  et qui ne  vit  plus  mais  végète  en survie médicale?  

dur  dilemme?  non pour moi je ferais si j'étais confrontée à cela comme j'ai fait avec  2 de mes chattes  pour l'instant, ne pas les conserver coûte que coûte  mais  les aider  à partir sans souffrir. 
 

MarieC a écrit:

quel plaisir peut-on éprouver de garder en vie à l’hôpital bien sur, pas chez  toi hein?  un être que tu as aimé  et qui ne pourra  plus jamais t'entendre  ni te voir  ni te reconnaître  et qui ne  vit  plus  mais  végète  en survie médicale?  

encore cette bon d'la de religion !
je dis à Dieu parfois (quand j'ai mes fichus dialo-monologues avec lui)
"je vous préviens ! un jour, lassée de ne pas avoir de réponse aux questions que je vous pose, j'irai vous trouver !"
et la voix dans ma tête :"tu n'as pas le droit de reprendre la vie qu'il t'a donnée"
"hé bé moi, je vous réponds ! je ferai ce que je veux de ma vie, que vous soyez content ou pas, et j'irai vous questionner sous le nez ! vous ne seriez pas d'origine bretonne, par hasard .....?"
Et voilà ! il ne répond pas !
"évidemment, si vous m'enlevez mon raisonnement, mon peu de capacité cognitive, j'aurai du mal à arriver à mes fins (à ma fin), c'est pourquoi je me surveille, dès que je sentirai que je déchabotte, j'irai voir l'Océan, il a ma réponse, lui !vous ne me condamnerez pas à devenir un légume ! d'ailleurs, j'ai déjà prévu un tueur à gages..., non mais !"