Lire PROUST

Lire Proust

« Pour se représenter une situation inconnue, l’imagination emprunte des éléments connus et à cause de cela ne se la représente pas.
Mais la sensibilité, même la plus physique, reçoit comme le sillon de la foudre, la signature originale et longtemps indélébile de l’évènement nouveau. »

   Voilà qui me donne à penser…C’est pourquoi je poursuis ma lecture de Proust depuis des mois. De perles proustiennes, j’ai tout un florilège !
     Comment peut-on lire Proust avec bonheur et profit ? En faisant tout l’inverse de ce qu’il conviendrait de faire, aux dires des faiseurs d'opinions, pour être « de son temps », le mien, le vôtre, le temps d’aujourd’hui.
    D’abord apprécier le repos d’un livre, objet nomade, crayonnable, indépendant de toute source d’alimentation électrique, qui laisse les yeux travailler à leur rythme sans éblouissements lumineux, qui se laisse prendre, reposer, reprendre, à tout moment, sans faire de chichi.
    Ensuite, ne pas être pressé, aimer être attentif, se tenir intérieurement sur le mode contemplatif, suivre le cours des phrases en se laissant porter par leurs ondulations, laisser l’imagination accompagner la lecture. Laisser au fil des pages s’opérer la permutation qui permet de mieux nous comprendre en entendant parler d’une société qui n’est plus la nôtre.
     Enfin, consentir à savourer la langue comme on déguste un vin. Certains passages sont dignes d’un grand cru. A parcourir sans modération, donc !
     Lire Proust ? Impossible que ce soit du temps perdu…

Marie-Christine Bernard

QU'AVEZ-VOUS LU DE CE FORMIDABLE AUTEUR?

"Du côté de chez Swan" il y a longtemps et plus récemment "un amour de Swan" mais là, je n'étais pas à même de m'y attacher et je me suis promis de le relire plus tard.
Serait peut être temps que je m'y remette cet hiver, je suis à la recherche du temps perdu et je passe mon temps à le perdre .....
le temps m'est désormais compté, il faut compter avec le temps qu'il va faire et celui que j'aurai. Ai-je encore le temps ??? Sad

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Nous étions une étrave
face à la vague grise
puissante et salée du monde.
Notre neuve impatience
s'est brisée dans le silence hurlant.
Ysandre

En son temps, j'ai pris mon temps et lu l'intégralité de A la recherche du temps perdu. Le plaisir fut inégal...
J'ai aussi lu Le contre Sainte-Beuve qui m'a beaucoup intéressée et éclairée sur A la recherche... et une partie de la correspondance.

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

J'ai mangé des madeleines.

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ne dit rien/n'ose pas /de peur/de faire mal
et la mer/se couche à ses pieds
comme une bête aimable.

Suzanne a écrit:: J'ai mangé des madeleines.

D'après mes petits-fils, je les réussis très bien (grâce à la poudre de perlimpinpin), je t'en mettrai de côté la prochaine fois ! Lire PROUST 300491

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

Je vais m'y replonger pour la deuxième fois en lisant les livres dans l'ordre cette fois.

Ce qui m'a donné cette envie c'est :

- le fait d'avoir relu dernièrement ULYSSE de JOYCE et retrouvé chez cet auteur beaucoup de similitudes avec l'oeuvre de Proust

- Je viens de terminer le livre de LUC FRAISSE intitulé L'ECLECTISME PHILOSOPHIQUE de MARCEL PROUST dont j'aimerais parler prochainement dans ce fil ( si cela intéresse quelqu'un ). Il est vrai que Proust n'est plus tellement lu à notre époque et je trouve cela fort dommage.

Mes deux grandes en humanité n'ont fait qu'effleurer son oeuvre !

Sapho a écrit:: Je vais m'y replonger pour la deuxième fois en lisant les livres dans l'ordre cette fois.

Ce qui m'a donné cette envie c'est :

- le fait d'avoir relu dernièrement ULYSSE de JOYCE et retrouvé chez cet auteur beaucoup de similitudes avec l'oeuvre de Proust

- Je viens de terminer le livre de LUC FRAISSE intitulé L'ECLECTISME PHILOSOPHIQUE de MARCEL PROUST dont j'aimerais parler prochainement dans ce fil ( si cela intéresse quelqu'un ). Il est vrai que Proust n'est plus tellement lu à notre époque et je trouve cela fort dommage.

Mes deux grandes en humanité n'ont fait qu'effleurer son oeuvre !

Oui, moi je suis intéressée, d'avance merci, Sapho. menina

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

Sapho a écrit:: - Je viens de terminer le livre de LUC FRAISSE intitulé L'ECLECTISME PHILOSOPHIQUE de MARCEL PROUST dont j'aimerais parler prochainement dans ce fil ( si cela intéresse quelqu'un ). Il est vrai que Proust n'est plus tellement lu à notre époque et je trouve cela fort dommage.

Moi aussi ça m'intéresse, Sapho. Ce n'est pas parce que je ne réponds pas (ou par des bêtises) que je ne lis pas ce que tu écris)

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ne dit rien/n'ose pas /de peur/de faire mal
et la mer/se couche à ses pieds
comme une bête aimable.

je me demande si ce n'est pas mon fichu esprit de contradiction qui m'a empêché de poursuivre à une époque : on m'avait dit :"mais il faut avoir lu Proust, voyons, c'est indispensable ! sinon, nous ne sommes pas considérés comme des personnes cultivées !"
ça m'avait hérissé le poil, grave ! tongue

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puissante et salée du monde.
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Ysandre

suzanne a écrit:: J'ai mangé des madeleines.

moi aussi, mais pour moi, ce n'est pas l'élément évocateur principal, c'est l'odeur de la poudre de riz que mettait ma maman ! je ferme les yeux et je retourne immédiatement des années en arrière, le parfum est si présent dans ma mémoire, et il évoque tant de choses agréables, je me vautre dans la poudre de riz, maman est là ! et j'ai 5 ans.
c'est dimanche, elle descend l'escalier de ma maison d'enfance, elle porte une robe fluide, couleur puce, de jolis souliers, elle est toute mince et brune, elle sourit, elle est belle ! et elle me prend dans ses bras. flower

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L'éclectisme philosophique de Marcel PROUST par LUC FRAISSE

Proust arrive à la littérature avec une formation solide en philosophie, reçue au cours de ses
études: c’est ce bagage jusque-là ignoré par la critique que Fraisse choisit en premier lieu d’interroger,
se penchant sur les manuels scolaires et universitaires de l’écrivain comme sur les cours de ses
professeurs (notamment sur le cours de Darlu, le manuel scolaire de Rabier, ainsi que les cours et le
manuel de Janet et Séailles à la Sorbonne). L’examen de ce matériel nous révèle au départ l’horizon
dans lequel émerge la pensée de Proust: les théories et les systèmes tels qu’on les lui avait exposés, les
ouvrages qu’il avait lus et ceux qu’il ne connaissait probablement que de seconde main, par
l’intermédiaire de ses professeurs (les trois Critiques de Kant éventuellement).
Dans la seconde partie de son étude, Fraisse sonde les multiples thèmes et structures de La
Recherche qui résonnent avec le patrimoine philosophique et s’inscrivent dans l’horizon de ses débats.
La scène d’ouverture du roman donne déjà corps à un nombre considérable de ces problématiques,
depuis la question de l’origine de la pensée à celle de la conscience et du moi, au rapport entre l’esprit
et le corps ou entre l’espace et le temps, à la question de la mémoire. D’autres interrogations suivront,
permettant à Proust de dialoguer avec cet héritage philosophique, de s’en séparer et de le dépasser là où
ce dernier se trouve devant des impasses: il transcende les théories associationistes par sa distinction
des deux formes de mémoire.

L’étude s’arrête ensuite ensuite plus spécifiquement à certains philosophes dont les doctrines
constituent des sortes de sillages reconnaissables dans l’œuvre proustienne: Leibnitz, Schopenhauer,
Kant, Tarde, et Bergson parmi d’autres. Fraisse remet cependant en question l’influence présumée de
ces philosophes en vue d’en mesurer la vraie portée, prêtant autant d’attention à la manière dont Proust
se sépare pour innover. Il nous invite à reconsidérer certaines filiations revendiquées par la critique,
telle celle entre Proust et Schopenhauer dont nous ne saurions dire au fond si elle est intérieure à
l’œuvre ou extérieure, de notre propre projection. Son analyse dévoile de même maints détails
généralement peu connus: nous pourrions en citer ici l’influence de Rabier sur Bergson, susceptible à
son tour d’expliquer la proximité souvent notée de Proust et Bergson.

Très intéressant, merci Sapho. menina

Quand j'étais en terminale (cela remonte avant le déluge Lire PROUST 300491

), notre professeur de français a monologué toute l'année sur La recherche... et son analyse, parfois plus qu'austère, s'organisait

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

Nombre de messages : 1864 Date d'inscription : 08/04/2014

Cela m’intéresse au plus au point, je vais même le mettre en tête de la longue liste de livre à lire qui s'étale sur le bureau ! Very Happy

Savez-vous que Marcel Proust venait en visite sur les bords du Léman, dans la Villa Bassaraba où résidait Anna de Noailles durant l'été et que la famille possédait. C'était à deux pas de chez moi. A ce jour, elle a malheureusement été détruite !

Marcel Proust à Amphion chez les Brancovan

Non, je ne le savais pas, Arun... Merci

Quel dommage que cette villa ait été détruite !

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

Et quelle belle correspondance entre ces deux poètes..........

Magnifique portrait d'Anna De Noailles par le peintre IGNACIO ZULOAGA Y ZABALETA

Très beau portrait en effet : un regard direct et intelligent, une chevelure sensuelle, une attitude à la fois distinguée et naturelle, c'est très beau... et ce rose sublime !
Sapho, encore merci menina

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

il faut vraiment que je retourne.... du côté de chez Swan. Cet hiver peut être ..... j'aurai le temps, j'arriverai peut être à trouver un moment propice, seule avec l'Océan et Minie. flower

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Notre neuve impatience
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Ysandre

le lémurien a écrit:: seule avec l'Océan et Minie.

Et nos ombres qui veillent sur toi.

Merci Sapho et Arun.

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