Biographie et informationsNationalité : Canada
Né(e) à : Wingham, Ontario , le 10/07/1931
Alice Munro, née Alice Ann Laidlaw, est une écrivaine canadienne.
Elle naît et grandit dans une campagne agricole de l'Ouest de l'Ontario et rencontre son premier mari, James Munro, à l'Université de Western Ontario.
Après deux ans d'université, le jeune couple déménage à Vancouver. En 1963, ils s'installent à Victoria, en Colombie-Britannique, et collaborent à la mise sur pied de Munro's Books. À la fin de leur union en 1972, elle retourne en Ontario, puis à l'Université de Western Ontario, cette fois à titre d'
écrivaine résidente. Elle épouse Gerald Fremlin en 1976. Bien que l'Ontario ait toujours été son port d'attache, Munro voyage et habite partout dans le monde.
Elle reçoit le Prix du Gouverneur général pour son premier recueil de nouvelles Dance of the Happy Shades (1968; trad. La
danse des ombres : nouvelles, 1979) et encore une fois en 1978 pour Who Do You Think You Are? (1978; trad.
Pour qui te prends-tu?, 1981) lequel est aussi finaliste pour le Booker Prize.
Ses nombreuses autres marques d'approbation à l'échelle nationale et internationale incluent les Canadian Booksellers Association Awards (1971 et 2005), le premier Prix littéraire Canada-Australie (1977) le prix inaugural Marian Engel (1986), deux PRIX GILLER (1998, 2004), le Rea Award (2001) pour l'œuvre de toute une vie consacrée aux nouvelles, et en 2005, un Commonwealth Writers Prize.Sous le titre "Loin d'elle", sa nouvelle "The Bear Came Over the Mountain" a été adaptée à l'écran par l'actrice Sarah Polley en 2006. Les personnages de Julia et Grant sont interprétés par Julie Christie et Gordon Pinsent. Cette nouvelle se retrouve dans le recueil "Un peu, beaucoup... pas du tout".
2013, le comité Nobel lui attribue le Prix Nobel de littérature !! LIVRE LU : RIEN QUE LA VIELes nouvelles – une quinzaine – qui composent
Rien que la vie illustrent de façon exemplaire l'art subtil et si précis de Munro : un ancrage chronologique flou qui donne à ses histoires un parfum d'intemporalité et d'universalité, un petit monde fictionnel de gens ordinaires, maris, femmes, amants, enfants, ouvriers, pasteurs... Que Munro embrasse en quelques pages une existence tout entière, ou qu'elle s'empare de quelques heures dans la vie d'un personnage, c'est le destin lorsqu'il vacille et bascule qu'elle scrute. Sans une once de romantisme ou de molle candeur. Spécialement à l'affût, chez les femmes, les hommes sans qualités qui peuplent son univers, des mouvements les plus triviaux, les moins sublimes du coeur et de l'âme. Les désarrois, les désordres, les faiblesses, les lâchetés, les égoïsmes, les rancunes.
C'est, par exemple, une mère qu'étreint soudain la culpabilité de n'avoir pas aimé son enfant comme sans doute il aurait fallu, de l'avoir entouré d'« une attention fractionnée, [une] tendresse relevant souvent d'une tactique ». Ou, de façon inverse, une fille qui délaisse sa mère malade. « De certaines choses on dit qu'elles sont impardonnables, ou qu'on ne se les pardonnera jamais. Mais c'est ce qu'on fait – on le fait tout le temps. »
Munro écrit à pas feutrés, regarde par la fenêtre, soulève légèrement le rideau pour mieux discerner les détails et appréhender l'instant à la fois inévitable et inattendu, où tout bascule.
C'est une auteure d'une incroyable insolence dans sa façon d'égratigner la société et d'accompagner les héroïnes ordinaires dans les non-dits, leurs peurs discrètes, leurs abîmes de solitude.
Alice Munro décrit la patience des femmes qui ont cédé à tout jusqu'au jour où elles osent marcher hors des clous.
Mais elle affectionne aussi les autres , celles qui continueront jusqu'au bout à faire illusion, en sachant qu'elles n'ont rien à attendre de la vie.