Suzanne
Nombre de messages : 23447 Localisation : Perpignan Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: Robert LITTELL Ven 26 Fév - 12:24 | |
| Robert Littell, né le 8 janvier 1935 à New York, est un écrivain américain. Il est le père de l'écrivain Jonathan Littell Il écrit des romans policiers et des romans d'espionnage Livre lu : Une belle saloperieLe mot de l'éditeur :
Ancien agent de la CIA reconverti en détective privé, Lemuel Gunn se réaccoutume difficilement à la vie civile. Installé dans un mobile home au Nouveau-Mexique, il nage en plein marasme financier et sentimental quand il rencontre Ornella, femme fatale et intrigante. Elle le charge de retrouver un certain Emilio. Ce dernier, arrêté pour une affaire de drogue et libéré sous caution, s'est mystérieusement volatilisé à la veille de son procès. Lemuel découvre bientôt ses liens avec la mafia… Extrait :Il y a des choses qu'on réussit du premier coup. Moi, c'était à couper des mèches pour piéger les kalachnikovs expédiées à des combattants islamiques indépendants en quête d'un djihad commode. C'était à échanger discrètement des messages avec un intermédiaire dans le bazar de Peshawar. Pour d'autres choses, rien à faire : on a beau recommencer cent fois, on n'y arrive pas mieux. Ce qui explique, je suppose, pourquoi je ne sais toujours pas préparer des oeufs sur le plat sans casser le jaune. Pourquoi je refuse de laisser des messages après le bip. Pourquoi je porte la bonne vieille Bulova à remontage manuel de mon père, plutôt qu'une de ces montres automatiques dernier cri. Pourquoi je repousse le moment de m'attaquer au formulaire 1040 des impôts jusqu'à ce que la comptable québécoise divorcée de Las Cruces vienne me tenir la main. Ma hantise de la semaine, c'est de vérifier le relevé de compte mensuel que m'envoie la caisse d'épargne de Las Cruces, là-bas sur la nationale 25. Il m'arrive souvent de rêver que cet engouement pour le carré de plastique à crédit intégré, avec son système du «achetez maintenant, payez plus tard», est comme la longueur de jupe de l'année, et que les adultes consentants finiront forcément par revenir à la raison et au confort palpable du paiement au comptant. Un jour je commis l'erreur de partager ce fantasme avec ma comptable, mais elle se contenta de se retourner dans mon lit et me dispensa une petite leçon sur la façon dont le crédit savonne la planche économique. J'en profitai alors pour lui ressortir la perle de Will Rogers que j'avais pêchée dans Y Albuquerque Times Herald et mise de côté précisément pour ce genre d'occasion, comme quoi l'avis d'un économiste valait sans doute autant qu'un autre. France-Marie ne put rien dire d'autre que touché. Fidèle à elle-même, elle le prononça avec l'accent québécois. Mon autre cauchemar, puisqu'on en parle, c'est la vidange des fosses septiques. Mais quand on vit dans une caravane, ce qui est mon cas, on doit bien finir par s'y coller un jour. J'avais tant tardé qu'on entendait distinctement d'immondes gargouillis dans les entrailles d'il était un toit chaque fois que quelqu'un allait aux toilettes. Avec ça, difficile de s'endormir, et plus encore de rester endormi une fois endormi quand la comptable de Las Cruces s'invitait pour la nuit. Si bien que je m'étais enfin résolu à brancher le tuyau aux canalisations d'égout du camping et, à l'aide d'une clé universelle empruntée à un voisin, cinq mobile homes plus loin, j'avais mis en route ma pompe autoamorçante toute neuve. Quand la fosse s'était vidée en glougloutant, j'avais refermé la canalisation et décroché le tuyau. Après avoir émergé en rampant de sous ma caravane, j'avais traversé six carrés de jardin pour aller rendre la clé à son propriétaire, puis j'étais revenu par la rue pour prendre l'Albuquerque Times Herald du vendredi, ainsi que la pile de prospectus entassés dans ma boîte aux lettres. Je jetais un coup d'oeil à la une - il était question de sénateurs républicains soutenant la construction d'un bouclier antimissiles pour protéger l'Amérique d'une attaque russe improbable - lorsque je remarquai les empreintes de pas dans le sable. Quelqu'un avait descendu le sentier allant de la rue à ma porte. Les empreintes étaient légères, à la surface du chemin sablonneux, comme si elles avaient été laissées par un poids plume, et tournées vers l'extérieur, ce qui faisait penser à une démarche de danseur. En arrivant devant II était un toit, je dézinguai un vol d'insectes kamikazes et, plissant les yeux face à l'impitoyable soleil du Nouveau-Mexique, j'entraperçus une paire de chevilles nues et bien galbées.Chevilles que je saluai respectueusement. «Vous devez être Vendredi», dis-je. RRevue de presse :L'Américain Robert Littell, qui s'imposa comme l'un des maîtres du roman d'espionnage, signe un épatant hommage -parodique- au grand roman noir façon Raymond Chandler. Au programme : humour et mélancolie. Une critique du système judiciaire américain, aussi... Littell, lui, pose avec malice deux bonnes questions : comment est-il possible d'avoir la nostalgie de choses qu'on n'a jamais connues ? La vengeance est-elle acceptable ? Le polar est, parfois, existentiel. (François Busnel - L'Express, mai 2013) Une belle saloperie est un exercice de style (réussi), un de ces romans policiers d'un grand classicisme que l'on dévore en une journée, le temps de savoir si Gunn parviendra à retrouver Emilio Gava qui doit 150 000 dollars à Ornella Neppi, une intrigante comtesse aux pieds nus d'origine corse. " Nul besoin d'être Philip Marlowe pour savoir que j'étais dans le pétrin ", dit Gunn. Sur un air de Chandler, voilà bien un roman noir aussi sympathique que palpitant. (Franck Nouchi - Le Monde du 9 mai 2013) Dix ans après son livre-monde, La Compagnie - Le grand roman de la CIA, adapté en série par Tony et Ridley Scott, le maître du roman d'espionnage russo-moyenoriental a planté sa tente dans le grand Sud américain, sorte d'enfer géographique où les bières mexicaines s'éclusent à vitesse grand V entre deux portes moustiquaires qui claquent... Comme son héros investissant aujourd'hui son vieux mobil-home hollywoodien, Littell réinvente le polar à l'ancienne en le mêlant au spectre des guerres actuelles, ces croisades modernes refermant de lourds secrets d'Etat, qui sautent au visage du héros quand il ne s'y attend plus. (Emily Barnett - Les Inrocks, mai 2013) Belles pépés et coups fourrés, le cocktail bien frappé que nous sert Robert Littell a un délectable goût de nostalgie. Auteur de formidables romans d'espionnage - «Légendes», et le chef-d'oeuvre, «La Compagnie» - l'auteur aime prendre des chemins de traverse... Ici, il nous offre un léger et pétillant hommage aux polars des années 50, d'autant plus réussi qu'il est sans prétention. Un héros hors du temps, une créature manipulatrice et des mafieux puérils sont les héros truculents de ce polar agrémenté d'une dose d'humour carabiné. (François Lestavel - Paris-Match, juin 2013) Quand le maître américain du roman d'espionnage délaisse son genre de prédilection pour verser dans le polar, il reste toujours aussi convaincant. Ce n'est pas un hasard : dans une première vie, Littell a été reporter pour Newsweek, spécialiste des affaires russes et moyen-orientales. (Audrey Levy - Le Point du 9 mai 2013) Mon avis :Beaucoup d'humour et de réflexions dans ce roman finalement pas si mal. Beaucoup mieux que le polar à l'ancienne auquel je m'attendais.Je pense lire d'autres romans de cet auteur. _________________ ne dit rien/n'ose pas /de peur/de faire malet la mer/se couche à ses pieds comme une bête aimable. |
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le lémurien
Nombre de messages : 44372 Localisation : à gauche d'Alpha du Centaure Date d'inscription : 10/03/2014
| Sujet: Re: Robert LITTELL Ven 26 Fév - 12:33 | |
| j'ai lu de lui : "l'homme de Prague" il y a qq temps mais je ne m'en souviens pas très bien. j'essaierais bien celui là, je note ! _________________ Nous étions une étrave face à la vague grise puissante et salée du monde. Notre neuve impatience s'est brisée dans le silence hurlant. Ysandre
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Nicamic
Nombre de messages : 28492 Localisation : Perpignan Date d'inscription : 10/03/2014
| Sujet: Re: Robert LITTELL Ven 26 Fév - 12:53 | |
| Je pense n'avoir rien lu de lui... _________________ "Ne te courbe que pour aimer." René Char
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| Sujet: Re: Robert LITTELL | |
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