Le 13 Avril, l'Allemagne a rejoint le cercle des pays ayant décrété un moratoire sur la culture du maïs MON810 de la multinationale Monsanto. Comme les cinq autres pays européens (1) à avoir suspendu cette culture, l'Allemagne a mis en avant des risques potentiels en matière d'environnement.
Pour la Commission européenne, historiquement favorable aux OGM, c'est un camouflet supplémentaire après les mois de février et mars qui avaient réciproquement vu les experts européens du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale ne pas réussir à faire tomber les moratoires français et grecs, puis les ministres de l'environnement refuser une proposition de cette même Commission pour mettre fin aux interdictions autrichienne et hongroise. La situation est telle que le conseil des ministres qui devait se prononcer sur les clauses française et grecque a été repoussé à une date inconnue... Si l'on ajoute à ceci l'approche des élections européennes et le succès de la cyber-action lancée par Greenpeace France (plus de 100 000 participants, en l'espace d'un mois), l'ensemble des ingrédients semble réuni pour inciter la Commission européenne à la prudence.
Cela dit, le désaveu le plus important est toutefois pour le semencier Monsanto, dont le maïs transgénique MON810 est en cours de renouvellement de son autorisation de culture européenne.
Pascal Farcy
1- Autriche, France, Grèce, Hongrie, Luxembourg.