Jean GIONO

Connaissez-vous le très beau petit livre intitulé L'homme qui plantait des arbres ? C'est un pur chef-dœuvre qui appellerait bien des commentaires. Je vous propose de regarder le splendide film d'animation qui en a été fait (30 mn.), autre chef-d'œuvre, avec le timbre de voix et la diction incomparables de Philippe Noiret. Daisy, si tu passes par là, tu devrais être intéressée...

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

je vais regarder dès que j'aurai un moment tranquille ! ça le mérite.
Figure toi que je pense souvent à Giono. J'avais lu "Regain", très jeune, je devais avoir 13 ou 14 ans. J'avais été éblouie par son écriture, sa poésie. Je l'ai relu plus tard avec la même impression de bonheur. J'en relirai d'autres de lui.

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Nous étions une étrave
face à la vague grise
puissante et salée du monde.
Notre neuve impatience
s'est brisée dans le silence hurlant.
Ysandre

Tu aimeras, c'est certain, Ysou, nous pourrons en reparler. Very Happy

Je fais souvent lire et/ou regarder L'homme qui plantait des arbres à des jeunes : ils sont surpris et leurs réflexions sont intéressantes... Very Happy

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

Grand merci, ma Nic, pour ce merveilleux cadeau menina

Je viens d'écouter et regarder l'animation de ce conte de Giono, je me sens pleine de paix.
Le texte est magique, l'histoire belle et pleine d'enseignements, la voix de Philippe Noiret sied parfaitement à ce texte. Bref, j'ai passé un moment délicieux.
Merci donc à toi, à Jean Giono et à Philippe Noiret. Je me demande si ce berger que j'aurais aimé rencontrer, a réellement existé.... où s'il sort du bel esprit de Giono. Quoi qu'il en soit, pour imaginer cette histoire, il faut avoir une bien belle âme.

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Nous étions une étrave
face à la vague grise
puissante et salée du monde.
Notre neuve impatience
s'est brisée dans le silence hurlant.
Ysandre

Tu me tends la perche, chère Ysou, pour préciser la genèse de ce texte magnifique.

En 1953, le magazine américain Reader’Digest lance un concours sur le thème « Le personnage le plus extraordinaire que j’aie rencontré. » Giono envoie un premier jet de son récit qui est sélectionné puis la version complète. Le magazine demande que soient précisés les lieux de l’action et le nom du personnage. Giono s’exécute. Cependant, le magazine a des doutes sur la véracité des faits et envoie sur place un enquêteur qui ne trouve pas trace d’Elzéard Bouffier. Il rencontre Giono qui certifie l’exactitude de sa rencontre. Comme on ne trouve pas trace du vieux berger dans les registres de l’hospice de Banon, le magazine finit par refuser le texte de Giono. Une autre revue américaine propose de publier le texte en anglais sous le titre The man who planted hope and grew happiness (= L’homme qui plantait l’espoir et faisait pousser le bonheur) en 1954. Ensduite, la nouvelle est tirée à 100000 exemplaires à titre gratuit ! Le succès devient mondial. La nouvelle paraît dans d’autres revues dans plusieurs pays et est même plagiée ! En 1973 la Revue forestière française la publie pour la première fois en français sous le titre L’homme qui plantait des arbres, d’autres publications suivent dans diverses revues et c’est la fille de Giono qui révèle dans un article daté de 1975 qu’il s’agit d’une pure fiction. Son père est mort en 1970. Giono a toujours nié l’invention y compris auprès du représentant du Service des Eaux et Forêts venu le voir, et il a même exhibé un prétendu portrait photographique du berger ! Cependant, en 1957, il avait écrit au Conservateur des Eaux et forêts de Digne une lettre restée secrète jusqu’en 1975 quand elle fut publiée par l’Association des Amis de Jean Giono :

Citation :: Cher Monsieur,
Navré de vous décevoir, mais Elzéard Bouffier est un personnage inventé. Le but était de faire aimer l'arbre ou plus exactement « faire aimer à planter des arbres » (ce qui est depuis toujours une de mes idées les plus chères). Or, si j'en juge par le résultat, le but a été atteint par ce personnage imaginaire. Le texte que vous avez lu dans Trees and Life a été traduit en danois, finlandais, suédois, norvégien, anglais, allemand, russe, tchécoslovaque, hongrois, espagnol, italien, yiddish, polonais. J'ai donné mes droits gratuitement pour toutes les reproductions. Un Américain est venu me voir dernièrement pour me demander l'autorisation de faire tirer ce texte à 100 000 exemplaires pour les répandre gratuitement en Amérique (ce que j'ai bien entendu accepté). L'université de Zagreb en fait une traduction en yougoslave. C'est un de mes textes dont je suis le plus fier. Il ne me rapporte pas un centime et c'est pourquoi il accomplit ce pour quoi il a été écrit.
J'aimerais vous rencontrer, s'il vous est possible, pour parler précisément de l'utilisation pratique de ce texte. Je crois qu'il est temps qu'on fasse une « politique de l'arbre » bien que le mot politique semble bien mal adapté.

Contre la volonté de Giono, sa nouvelle fut commercialisée par de nombreux éditeurs.

Il y a bien des années, Mic et moi sommes allés visiter le joli village de Banon et nous avons vu une plaque de rue portant le nom d’Elzéard Bouffier. J’espère qu’elle y est toujours...

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

oh ! Nic, la belle histoire que tu me racontes ! alegre

Giono avait bien raison de dire que son berger était réel ! il l'a rendu vivant à travers tous ceux qui ont voulu continuer son oeuvre. Quelle belle chose que de planter un arbre ! alors, créer des forêts ...... Jean GIONO 30263

Merci ma Nic menina

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Ysandre

A l'occasion, fais-le lire à Zoé : il existe une très jolie édition chez Folio-cadet, illustrée par Willi Galsauer et fais-lui voir le film. study

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oui, d'ailleurs j'y ai pensé en l'écoutant. Mais ce serait mieux qu'elle le lise ! flower

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Ysandre

Toi aussi, crois-moi, tu en savoureras la lecture. Very Happy

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Je pense que oui, parce que j'aime Giono. flower

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Ysandre

Désolée les amies mais je suis un peu bousculée pour l'instant !

Je répondrai à vos posts à partir de jeudi car demain je suis à nouveau partie toute la journée!

Je ne vous oublie pas ( Street Art, le dernier Slimani que j'ai lu moi aussi pendant les vacances et Giono que je n'ai plus lu depuis l'adolescence )

A très bientôt mes belles I love you

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Nous sommes nos choix.

(Sartre)

Prends ton temps, Sapho Jean GIONO 565172

Les journées n'ont que 24 heures ! Et encore il faut bien en réserver quelques-unes au repos. alegre

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

Photo prise à Banon, il y a 17 ans... Il semble que cette plaque ait été remplacée par une autre... moins jolie Wink

Jean GIONO Elzebouf_imagesia-com_1dnpg_small

Hébergé par Imagesia.com

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je lisais la biographie de Giono sur Wiki, et en voyant la liste des ses oeuvres, je m'étonnais d'en avoir tant lu ! D'abord quand j'étais très jeune et puis un peu plus tard.

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Ysandre

J'aime bien le relire de temps à autre, en particulier cette nouvelle de L'homme qui plantait des arbres et Regain. study

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

J'aime toujours autant "Regain" (je viens d'en re lire des passages).

Maintenant Panturle est seul.
Il a dit:
– Fille, soigne-toi bien, va doucement; j'irai te chercher l'eau, le soir, maintenant. On a bien du contentement ensemble. Ne gâtons pas le fruit.
Puis il a commencé à faire ses grands pas de montagnard.
Il marche.
Il est tout embaumé de sa joie.
Il a des chansons qui sont là, entassées dans sa gorge à presser ses dents. Et il serre les lèvres.
C'est une joie dont il veut mâcher toute l'odeur et saliver longtemps le jus comme un mouton qui mange la saladelle du soir sur les collines. Il va, comme ça, jusqu'au moment où le beau silence s'est épaissi en lui et autour de lui comme un pré.
Il est devant ses champs. Il s'est arrêté devant eux. Il se baisse. Il prend une poignée de cette terre grasse, pleine d'air et qui porte la graine. C'est une terre de 15 beaucoup de bonne volonté.
Il en tâte, entre ses doigts, toute la bonne volonté.

Alors, tout d'un coup, là, debout, il a appris la grande victoire.
Il lui a passé devant les yeux, l'image de la terre ancienne, renfrognée et poilue avec ses aigres genêts et ses herbes en couteau. Il a connu d'un coup, cette lande terrible qu'il était, lui, large ouvert au grand vent enragé, à toutes ces choses qu'on ne peut pas combattre sans l'aide de la vie.
Il est debout devant ses champs. Il a ses grands pantalons de velours brun, à côtes; il semble vêtu avec un morceau de ses labours. Les bras le long du corps, il 25 ne bouge pas. Il a gagné: c'est fini.
Il est solidement enfoncé dans la terre comme une colonne."

Parce qu'il y a de la vie dans ses mots, le jus d'un fruit que l'on écrase de ses dents, le plaisir qui fait vibrer le corps,

"C'est une joie dont il veut mâcher toute l'odeur et saliver longtemps le jus comme un mouton qui mange la saladelle du soir sur les collines."

J'aime ce qu'il écrit
Parce que je me sens comme le mouton qui salive en lisant ses mots, qui les savoure, qui aime ...
quand je l'ai lu, j'ai pris des poignées de terre normande, je les ait pétries et flairée comme l'animal que j'étais. J'ai senti ma terre, et j'ai compris tout ce qu'il voulait dire, Giono.
Il y a quelque chose de sensuel, d'infiniment proche de l'animal, du sol et des arbres, et l'émotion que j'ai ressentie parfois ressemblait à .... je ne peux dire.

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Ysandre

Très beau passage...
Tu as vu la photo de la plaque de rue ?

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attends ! faut que j'y retourne, me rappelle plus ! manquerait plus que je me tape Alzeihmer en plus !!!! susto

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Ysandre

Quel magnifique cadeau tu nous as fait là ma Nic !

Une histoire émouvante, si simple et merveilleuse à la fois; une animation qui colle parfaitement au thème et la voix calme et paisible de Philippe Noiret qui m'a fait monter les larmes aux yeux!

J'en frissonne encore !

Il y a bien longtemps que j'ai lu certaines oeuvres de Giono mais je pense que j'apprécierais plus ses livres aujourd'hui.

Regain bien entendu mais aussi Un de Baumugnes, Le chant du Monde, Un hussard sur le toit ( mais je n'avais que 14 ou 15 ans à l'époque )

Je relirais volontiers ( et avec un autre oeil ) Regain dont je me souviens à peine !

merci ma Nic pour ce très beau partage Merci

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Nous sommes nos choix.

(Sartre)

Je pense que ce personnage, réel ou pas, peu importe, est un cousin du Petit Prince. Il apprivoise chaque arbre, le fait unique, et l'entoure d'autres, il prend bien soin de chaque graine qu'il plante, la regarde avec patience.. Prince de paix, ami de la nature.
J'ai lu Que ma joie demeure deux fois, Un de Beaumugnes, Le Hussard sur le toit (livre+film), Regain.
Mon préféré restera Que ma joie demeure, avec, en particulier, cette description du métier à tisser tout sculpté, cet éclat de cuivre que le personnage aperçoit dans le lointain, qui est en fait le reflet d'une trompette, ces arbres qui paraissent avoir toutes les couleurs... Quelle poésie, quel chantre de sa Provence, ce Giono !

Chère Daisy, tu relances ce sujet avec bonheur. Je trouve ton rapprochement entre Elzéard Bouffier et le Petit Prince très pertinent, merci à toi. Giono restera un écrivain incontournable. Tu sais que j'anime chaque mois des rencontres littéraires. En ce moment, nous établissons le programme de l'année prochaine (entre novembre et mai) et nous avons pris l'habitude d'introduire un livre "classique" au sens large ; pour l'an prochain, j'ai proposé, entre autres, Regain. Je t'embrasse...

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

Dommage que j'habite si loin... Je viendrais volontiers à tes rencontres !

Et tu serais la bienvenue, chère Daisy, je regrette, moi aussi, qu'une aussi grande distance nous sépare...
J'ai posté sur Victor Hugo, je pense que tu seras intéressée, c'est ICI

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"Ne te courbe que pour aimer." René Char

J'irai faire un tour après-midi. Je compte d'ailleurs faire un petit tour chez tous les auteurs mentionnés et mettre un petit mot si je les ai lus.

» Jean Amila, alias jean Meckert
» Jean HATZFELD
» Jean ECHENOZ
» Jean Ferrat
» Jean TEULÉ