L'AUTEURGrand reporter, correspondant de guerre, il a notamment couvert le conflit yougoslave et le génocide rwandais.
Né en 1949, à Madagascar où son père était enseignant, Jean Hatzfeld a grandi dans un petit village d'Auvergne avant de s'installer à Paris. Dès 1973, il collabore au journal Libération. Il s'occupe d'abord de la rubrique sportive avant de devenir grand reporter pour couvrir de nombreux conflits.
En juin 1992 à Sarajevo, Jean Hatzfeld reçoit une rafale de Kalachnikov et manque de perdre la vie, mais c'est la génocide rwandais qui constitue, à ce jour, le plus grand choc de sa carrière. Il couvrira entr'autre la guerre en Tchetchénie et bien d'autres conflits.
À partir de 2000, en congé sans solde, il se consacre à l'écriture et partage son temps entre Paris et le Rwanda. Revenu à Libération, il quitte le journal en septembre 2006 à la suite du départ de Serge July. En novembre 2007,
il obtient le prix le Médicis pour La stratégie des antilopes.
LIVRE LU : LA LIGNE DE FLOTAISONRésumé :
A la suite d'un long séjour en Tchétchénie, Frédéric, un grand reporter, revient à Paris où l'attend Emese, sa jeune compagne hongroise, dont il partage l'appartement et la vie. Il se demande s'il n'a pas atteint un point de non-retour. S'établir, faire un enfant ? Renoncer aux lignes de front ? Il retrouve les plaisirs de la vie quotidienne, les lectures, les cafés, les amis, le journal, mais aussi les situations mondaines où l'on ne peut se faire comprendre. Les soucis liés au passé et au futur ne manquent pas de resurgir. Emese supporte mal ses obsessions. Il n'arrive pas à être là. Seuls ceux qui partagent un même destin, habités par la guerre et par le désir d'écrire à son propos, semblent capables de s'entendre, en tentant de répondre aux même interrogations, ou en échangeant les mêmes sensations. Frédéric continue à chercher sa place. Et ce qu'Emese interprète d'abord comme un abandon n'est peut-être qu'une sincérité à son égard et une fidélité à lui-même, étranger parmi les siens.
C’est l’histoire d’un grand reporter à Libé qui a envie de raccrocher, par amour. Il vit avec une hongroise à Paris depuis une dizaine d’années, ils ont eu leurs drames, ils s’aiment. Mais "raconter la guerre" n’est pas un métier comme un autre, on n’arrête pas comme ça, on ne rentre pas le nez au vent non plus, ces vies interrogent, pour le moins. Elles posent des milliers de question, sur les motivations, sur le quotidien, sur l’acte même de rendre compte, sur la folie des hommes, sur l’ordinaire et sur cette étincelle qui surgit tout le temps, partout, cette pulsion de vie qui semble être indomptable. Sous couvert de roman, Jean Hatzfeld, lui-même grand reporter questionne le coeur des hommes, et met au jour des points formidablement intéressants.
Les mails fleuves qui surgissent régulièrement et qui sont presque philosophiques m’ont pas semblé s’insérer harmonieusement, je n’ai pas beaucoup "cru" au personnage d’Emese (ou alors, vraiment, il existe des saintes !) et leur histoire d’amour n’a pas pris corps pour moi, mais on s’en fout, franchement, quand tout le reste est tellement intéressant.