Récapitulatif des livres proposés

 Bravo Suzanne, faut de l'ordre et de la clarté ! Finalement, il y a du choix, non ?

bonsoir , 
je vous proposes  ce livre qui mérite qu'on s'y intéresse 

Si tout n'a pas péri avec mon innocence » de Emmanuelle Bayamack-Tam, chez POL, 444 p.


La lecture est aisée, et intéressante car la jeune narratrice, d’environ quinze ans, ne mâche pas ses mots et décrit une situation familiale peu banale.


 D’abord choyée  pendant son enfance,  Kim se sent délaissée par les membres de sa famille : la grand-mère radote sur l’ Algérie qu’elle a dû quitter, le père s’occupe de tatouages, la mère, persuadée d’avoir une plastique du tonnerre malgré ses accouchements, s’exhibe dans des cabarets, avec plus ou moins  de bonheur, selon l’humeur du public…


Deux frères plus jeunes que la narratrice partagent avec elle des jeux et des soucis, l’un d’entre eux, roux et malingre, semble être un souffre-douleur tout désigné pour ses camarades, en dépit de ses efforts pour se montrer amical.


Quant à notre jeune fille, elle ne cache pas au lecteur ses petites aventures, au lecteur seulement, car les moqueries de sa famille lui ont appris à se taire.


N’en disons pas plus ! 


Le livre est tendre, violent, émouvant, et drôle, il se lit d’une traite ou presque, car  l’intérêt est sans cesse relancé, par des rencontres ou des expériences inattendues. Pas question d’abandonner un tel récit en route, on est dans le train en vitesse de croisière.

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Le petite communiste qui ne souriait jamais, Actes Sud, 315 p.

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Un double récit

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- l’auteur parle de Nadia Comaneci, de la révélation d‘une athlète de 14 ans, de sa gloire, de son relatif oubli, et de sa vie post-gymnique, un drame avec grandeur,  déclin, et décadence.

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- un échange fictif entre l’auteur et le personnage, ce qui permet de relativiser des informations et de modérer des points de vue, occidentaux par exemple. Ce sera au lecteur de juger dans le procès souvent injuste, en tout cas brutal, fait à la Lolita olympique.

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Tout commence par la « révélation de 1976 » aux jeux olympiques de Montréal où les juges, le public et les medias assistent au triomphe de la gymnaste pré pubère : elle ose des figures acrobatiques inédites et périlleuses qu’elle réussit avec  aisance et élégance. L’engouement est mondial, relayé par les télévisions qui  passent au ralenti les prestations parfaites dont les saltos arrière sur l’étroite bande de la poutre.

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Tout cela est le fruit d’un entraînement méthodique avec Béla, entraîneur hongrois dans une petite ville de province, qui a su imposer / proposer un régime alimentaire, une technique, forger chez les gamines un  « mental » à toute épreuve. Tout est minuté et adapté, choix des figures avec échelles de difficulté, chorégraphies spécifiques, avec des interprètes jusqu’alors absentes, à cause de leur jeune âge ,des grandes compétitions nationales et internationales.

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Le retentissement franchit les frontières, séduit les mères , et fait rêver des fillettes, toutes prêtes à s’identifier à la star acrobate, que ce soit aux USA ou  dans sa  Roumanie natale où ses triomphes éclipsent les gymnastes russes : avec  Nadia Comaneci, héroïne gracieuse et gracile, la Roumanie  conquiert son  identité contre le modèle soviétique, son idéologie, ses  jeunes et puissantes athlètes en vitrine.

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Nadia devient  le symbole nationaliste de la Roumanie vs Russie, en une rivalité qui laisse voir la corruption officielle et officieuse des jurys de compétition.

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Le gouvernement de Ceausescu en tire les bénéfices matériels,  moraux et idéologiques. Il contrôle les déplacements de la nymphette et veut assurer l’exclusivité de l’entraînement, quitte à fonder une politique du sport, autoritaire comme celle de la famille, et de l’alimentation. Tout devient une mise en scène,

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Hélas, péripétie imparable, la transformation du corps de Nadia, une féminité qui apparaît inopportune comme une « maladie », entraîne une désaffection médiatique, 

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C’est alors le temps des  critiques,  le désenchantement est à la mesure du triomphe initial, le procès  se fait sur tous les terrains : 

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La star  se banalise,  se survit, c‘est un « corps valise  » de la Roumanie, associé au pouvoir , objet d’une récupération politique ;  Au vu des épisodes ultérieurs on s‘interroge :

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- fut-elle une opportuniste ou la victime d’un système d’État dont  elle illustre les rouages de la mise en scène ? 

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- Une  proie pour les managers, et les différents medias ?

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La double structure du récit laisse le lecteur choisir sa solution, sans céder aux clichés médiatiques et/ou  idéologiques. J’ai préféré la première partie à la seconde qui tournait à une enquête brouillonne sur la Roumanie

Ce matin, Rotko propose un livre dont il donne le commentaire après lecture. Si ça intéresse "les champêtres" ........

ERRATUM
l'erreur, je l'ai copié-collé ! ce n'est pas le petit communiste qui ne souriait jamais
mai  LA petite communiste qui ne souriait jamais.
avec nos excuses !

Je me permets de signaler que j'ai posté un commentaire sur Mémoire argentine de Tununa Mercado, auteur dont le pays  est à l'honneur au Salon du livre de Paris. C'est un ouvrage un peu particulier mais dont la lecture donne à réfléchir.

Je proposerais également un livre admirablement écrit de DANIEL PENNAC intitulé : JOURNAL D'UN CORPS


Résumé :
13 ans, 1 mois, 8 jours. Mercredi 18 novembre 1936
Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose.

50 ans et 3 mois. Jeudi 10 janvier 1974
Si je devais rendre ce journal public, je le destinerais d'abord aux femmes. En retour, j'aimerais lire le journal qu'une femme aurait tenu de son corps. Histoire de lever un coin de mystère. En quoi consiste le mystère ? En ceci par exemple qu'un homme ignore tout de ce que ressent une femme quant au volume et au poids de ses seins, et que les femmes ne savent rien de ce que ressentent les hommes quant à l'encombrement de leur sexe.

86 ans, 9 mois, 16 jours. Lundi 26 juillet 2010
Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté.

De 13 à 87 ans, âge de sa mort, le narrateur a tenu le journal de son corps. Nous qui nous sentons parfois si seuls dans le nôtre nous découvrons peu à peu que ce jardin secret est un territoire commun. Tout ce que nous taisions est là, noir sur blanc, et ce qui nous faisait si peur devient souvent matière à rire.

Je posterai prochainement mon ressenti par rapport à ce livre.

Il y est déjà dans la liste, Odelette !

ok lol savais pas

je propose le livre : PRINTEMPS de RACHID BOUDJEDRA

Regarde les lumières, mon amour d' Annie Ernaux

Critique de la rédaction
 
Par Alice Ferney (Le Figaro)
Annie Ernaux publie le journal de ses visites pendant un an à l’hypermarché du centre commercial les Trois Fontaines, dans la ville nouvelle que filma Eric Rohmer, Cergy-Pontoise. Elle écrit la géographie et l’architecture du lieu, les rayons et les produits, les prix et les promotions, le calendrier de la distribution, la profusion et la différenciation: notre société de consommation. Elle évoque les personnes venues acheter ou travailler, la déshumanisation par l’automatisation, une communauté qui subit les malices du capitalisme. Dans ce journal qui a parfois le style de la note, on reconnaît son «écriture blanche», sa tournure d’esprit, sa conscience morale qui fait attention à autrui. Tout ce que l’impératif de profitabilité impose à la ville et ses habitants, ce que la société réclame de docilité au nom de l’efficacité, l’écrivain le suggère en paraissant s’en accommoder: aucune révolte dans cette prose du ravitaillement. Celui ou celle qui a lu Annie Ernaux et déjà fait des courses aura donc peu de surprises. Il fera une rencontre avec le plus familier et récurrent des rituels que nous impose l’intendance de la vie. Il ne lira pas ce livre pour son exotisme, les aventures qu’il raconte ou sa finesse psychologique, mais pour sa vérité nue, pour une manière qu’il aurait de lui parler de lui-même, pour se regarder dans un miroir qui parle, pour trouver quelque chose qu’il n’aurait pas pensé à propos de ce qu’il connaît déjà. C’est aussi là que l’on attend la littérature.
je propose ce livre parce que l'écriture me parait originale et la critique du Figaro "Il ne lira pas ce livre pour son exotisme, les aventures qu’il raconte ou sa finesse psychologique, mais pour sa vérité nue, pour une manière qu’il aurait de lui parler de lui-même, pour se regarder dans un miroir qui parle, pour trouver quelque chose qu’il n’aurait pas pensé à propos de ce qu’il connaît déjà."

Je viens d'acheter le livre d'ANNIE ERNAUX mais il faut que je termine d'abord le livre de CONNELLY !!

Je propose QUELS SONT CES CHEVAUX QUI JETTENT LEUR OMBRE SUR LA MER d'ANTONIO LOBO ANTUNES


Résumé


Un dimanche de Pâques. Il pleut sans discontinuer sur Lisbonne. Une femme se meurt, veillée par ses enfants qui s'entre-déchirent. Tour à tour, ils se remémorent les heures fastes de leur histoire, lorsque l'élevage de taureaux de combat faisait la fierté et la prospérité de la famille des Marques. Mais ils sondent aussi les recoins les plus sombres de leurs existences. Francisco, João, Ana, Beatriz et Mercília, la vieille servante : tous font entendre leurs craintes, leurs regrets et leurs rancoeurs au fil d'un récit bâti sur le rythme d'une corrida, dans l'attente de l'infaillible coup de grâce.

«Lire António Lobo Antunes, c'est pénétrer au coeur d'une émotion plus profonde que les ténèbres.» 



Auteur portugais

Je propose aussi :

 MILAN KUNDERA : La fête de l'insignifiance       

 GABRIEL GARCIA MARQUEZ : CENT ANS DE SOLITUDE       

 SCHOLASTIQUE MUKASONGA : NOTRE DAME DU NIL ( Prix RENAUDOT 2012 )    

j'ai déjà lu le mien et fait mon rapport !  
faut que je lise un autre ?
Rotko en a proposé, des "exprès pour moi" pour me changer les idées, et je ne les trouve pas en médiathèque.  
on m'a aussi prêté "des enfants trop parfaits" de Peter James (je ne connais pas cet auteur)

Sapho a écrit:

MILAN KUNDERA : La fête de l'insignifiance       

 GABRIEL GARCIA MARQUEZ : CENT ANS DE SOLITUDE       

 SCHOLASTIQUE MUKASONGA : NOTRE DAME DU NIL ( Prix RENAUDOT 2012 )    

Cent ans de solitude est un véritable chef-d’œuvre !       

Milan Kundera, je connais, mais pas ce titre là  ...


Notre dame du Nil, je ne connais pas (certainement à découvrir !)

Non, non, encore rien lu  

Tu as raison ARUN, tellement prenant ce livre!

 Il est en bonne place dans ma bibliothèque       

Livre proposé : LE TESTAMENT DE BISMARK de IN KOLI JEAN BOFANE





Voici donc l'histoire d'Isookanga. Isookanga est un Pygmée. Dans son village de la forêt équatoriale, il piaffe d'impatience. Il a découvert l'Internet et avec lui les perspectives d'enrichissement immédiat que promettent les mille variantes de la mondialisation. C'est dit: Isookanga va quitter ce village d'arriérés qui vivent encore à demi nus dans leurs cases au milieu des arbres pour devenir "mondialiste". Cap sur la capitale, et à nous le business! 

Citation :

In Koli Jean Bofane écrit le roman vrai de la mondialisation. Du rire aux larmes. 

Ce Rastignac de petite taille et aux idées larges débarque dans le Kinshasa post-génocide rwandais, où la mondialisation s'est empressée de recycler les seigneurs de guerre du Kivu en bourgeois costume cravate. Il y fera la connaissance d'une série de personnages plus ou moins barrés, plus ou moins cyniques. In Koli Jean Bofane n'épargne personne: les anciens bourreaux, les pontes des Nations unies, les pasteurs véreux, et même les anthropologues pétris de bons sentiments, personnifiés ici par une jeune femme prise, dès qu'elle croise un jeune et beau Congolais, de palpitations "logées spécifiquement au niveau de la chair moelleuse comprise entre ses hanches".  
La réussite de ce roman tient à l'alternance, parfaitement maîtrisée par l'auteur, du rire et des larmes. Chronique bouffonne, désopilante et décapante, Congo Inc.se change soudain en tragédie moderne, serre la gorge et vous fiche la chair de poule. Les scènes dans lesquelles se confient les shégués, ces enfants des rues gavés de films américains, mais surtout les scènes finales, vengeance tardive qui plonge les protagonistes dans les ténèbres, hissent ce livre corrosif au premier plan. Le Congo, spolié par l'extérieur(depuis Bismarck) et mis en pièces de l'intérieur(depuis toujours), a trouvé en In Koli Jean Bofane, conteur hors pair, son nouveau grand écrivain. La littérature, décidément, est le meilleur moyen de comprendre le monde. Et peut-être bien de le sauver.