Louis Selim CHEDID

L'auteur
Louis Selim Chedid, est né au Caire en 1922. Il passe son bac en Egypte, puis réussit brillamment sa médecine à Paris. Docteur ès sciences, il mène ses premières recherches au Collège de France avant d’entrer au CNRS comme directeur de recherche. Ses travaux ont été couronnés de nombreux prix et distinctions, tant en France qu’à l’étranger. Il a épousé sa cousine Andrée en 1942 et ils ont eu une fille Michèle, peintre, et un fils, Louis, musicien, père de Mathieu dit M. musicien lui aussi.


Le livre : Mémoires vagabondes , autobiographie publiée en 2004 aux éditions Anne Carrière



4^e de couverture :

Un arrière-grand-père haut en couleur, mécréant et comte papal, une mère confite en dévotion, un oncle un peu fou, un prince arabe, un évêque maronite, Picasso, Françoise Dolto, Jacques Monod, Indira Gandhi, Andrée, bien sûr, l'épouse poète... Tels sont quelques-uns des personnages que nous croisons dans les mémoires de Louis Selim Chedid, biologiste de renommée internationale et merveilleux conteur. De l'Egypte
des origines au Collège de France et à l'Institut Pasteur, en passant par Beyrouth et New York, jusqu'au dernier concert réunissant à Bouc Bel Air ses fils et petit-fils Louis et Mathieu, l'auteur mêle anecdotes familiales, événements historiques, réflexions, rencontres et découvertes scientifiques, mariant avec un rare bonheur la science, l'art et la philosophie. Une savoureuse traversée du siècle.

Mémoires vagabondes


Mon point de vue :

Un gros livre de 340 pages avec un encart de photos au milieu. Il m’a été prêté par une des participantes aux « Rencontres autour d’un livre » que j’anime chaque mois, le jour où nous avons parlé ensemble de Les quatre morts de Jean de Dieu d’André Chédid.
J’ai dévoré ce livre en quelques jours. Louis Selim Chédid a vraiment l’art de raconter des histoires. Dans l’Avertissement, il explique que son Larousse distingue bien « mémoire » au féminin et « mémoire » au masculin ;  le mémoire est un écrit sommaire mais au pluriel il « monte en grade », prenant une majuscule et devenant une relation d’événements marquants. Et de conclure :

Citation :

Voulant rendre ce pluriel encore plus singulier, je l’ai mis au féminin et l’ai confié à la bonne compagnie d’amours, délices et orgues. De plus, cela sonne tellement mieux que Mémoires vagabonds.

Le ton est donné ! Inimitable, d’un humour léger, bref vagabond !
Chedid retrace une vie hors norme sans avoir jamais l’air de s’en étonner, encore moins de s’en flatter. À le lire, rien d’exceptionnel ; et pourtant, sur près d’un siècle, que d’événements traversés, que de pays et de villes évoqués, que de grands noms du monde de la Science ou de l’Art côtoyés ! Parmi les pages les plus savoureuses, je retiendrai, entre autres, celles où il raconte la visite à l’Institut Pasteur d’un Prince arabe : dans l’appartement de Pasteur, où il admire une rutilante salle de bains, cherchant du regard, le Prince demande où se trouvent les toilettes, plongeant dans le plus profond désarroi la conservatrice qui réalise qu’elle n’a jamais constaté l’absence de ce genre de commodités et répond qu’elle va faire une enquête ! « Qu’ils sont étonnants, ces Français » murmure le Prince, se rappelant que la veille à Versailles il a aussi appris que le Roi-Soleil ne disposait que d’une chaise percée !!


Tout le livre fourmille d’anecdotes amusantes ou insolites et de portraits savoureux. Chedid parle bien sûr de son épouse et de leur relation très particulière : ils se séparèrent plus de 25 ans, vivant chacun chez soi, se téléphonant chaque jour, se voyant souvent, conservant leur anneau au doigt et se promettant de finir leur vie ensemble.

Citation :

J’ai acquis la certitude que la poésie est le vrai langage, celui qui se trouve à la droite du Verbe-Dieu incarné dans la chair de la prose.

écrit-il joliment.


Il faudrait tout citer, les rencontres avec Picasso, Tzara (celle-là ratée complètement!) Monod et tant d’autres, les conversations avec Françoise Dolto, amie proche, tout ce qui touche aux enfants et petits-enfants. Il y a dans ce livre, dans la façon de « conter », quelque chose d’oriental. Il s’achève sur le concert en plein air donné à Bouc Bel Air par son fils Louis et son petit-fils Mathieu. Il pleut des cordes mais, ô miracle, brusquement la pluie cesse. Louis avait imité Camus, déposant toujours une rose sur la scène de ses spectacles de plein air pour arrêter la pluie !
À lire, si l’occasion vous en est donnée !

ma Nic, je viens de piquer un fou rire ! tu as fait une coquille, quant à la date de naissance de Louis Selim Chedid. Ce n'est pas mon genre de me réjouir quand quelqu'un se trompe et de le lui faire remarquer par méchanceté, mais là c'était trop drôle ! je me dis d'abord, heu... il est très âgé ..... et puis je fais un tour sur Google... il a quand même 95 ans le monsieur !!!
Je lirai certainement ce livre qui devrait me plaire à plus d'un titre ! merci ma Nic

De plus, je suis sûre que tu es contente de m'avoir fait rire  involontairement !

:Mdr:Voilà, c'est corrigé !
Passionnant, ce livre, à plus d'un titre... Je crois qu'il te plairait.

t'es trop ma Nic ! tu fabriques des presque bi-centenaire, comme ça ! pfuitt !

Oui, je pense qu'il me plaira ! à cause de ce que tu en dis.

... et tu as vu,je les rajeunis aussi vite pfuitt !

Je pense que moi aussi j'aimerais bien lire ces Mémoires Vagabondes dont Sélim Chedid "chef de tribu" agrémente son ouvrage de belles rencontres.
  Faire revivre l'âme des gens que l'on connait surtout par leur métier ne doit certes pas manquer d'humanité et de chaleur !

  Voici un livre qui me parle chère Nic. Merci de nous l'avoir fait connaitre ! 

Avec plaisir, Sapho   Ce fut pour moi une belle découverte que j'ai envie de partager !