les écrits de Marie Chevalier

La Nouvelle : Il s’avança en trainant les pieds nus dans ses baskets délacées…
Je ne m'attendais pas du tout au dénouement !
De la neige en plein mois d'août, une femme seule avec son fils ado. Le décor est planté. Chaque mot, chaque détail, est important.
Ce que j'y ai trouvé m'est peut être personnel... l'indifférence, la solitude, l'incommunicabilité.
 La fin est glaçante ! et pas seulement à cause de la neige. L'imagination de Marie Chevalier est sans limite !
à lire sans faute, c'est.... destabilisant mais c'est très bon.




Réponse de MarieC

Non Ysou ce que tu y as trouvé est vraiment ce que je ressentais en écrivant cette nouvelle.
la mère, le fils vivent certes mais en parallèle.... pas d'amour mais pas non plus de haine : l'indifférence....



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sur le conseil de Mère Suzanne, notre mère à tous, j'ai ouvert un fil pour la nouvelle extraite du recueil de MarieC
hé bé les filles et les gars.... ce ne fut pas une mince affaire ! m'y suis reprise à trois fois ! et ce n'est pas une réussite !
me suis emmêlée dans mes copier-coller, le lémurien toujours adroit comme un cochon de sa queue !

Tu as raison de t'emmêler les pinceaux au moins on peut rigoler à tes dépends !
J'aime pas qu'on se moque de moi, mais j'aime bien me moquer des autres !
Elle a l'air vraiment très chouette cette nouvelle !

mauvaise ! t'es une mauvaise ! t'aime plus !

Un peu tard ce soir, mais je lirai ta Nouvelle demain sans faute MARIE

où trouver la nouvelle de Marie à lire

bon je vais la mettre dans mariec"créations

en fait je l'ai envoyée à ABS et elle est en lecture publique
alors pourquoi ne pas la mettre ici n'est-il pas vrai!!!

coucou Marie, ok merci

Il s’avança en trainant les pieds nus dans ses baskets délacées…

L’été finissant nous faisait un clin d’œil. Tous les matins en ouvrant les volets bleu marine de son pavillon, Caroline apercevait la brume au loin. Elle devinait à peine les grands arbres de la forêt domaniale qui était la fierté du village. L’automne n’allait pas tarder et déjà, les couleurs superbes des feuilles l’annonçaient.
C’est ainsi que ce matin –là, un 30 Aout exactement, Caroline en peignoir de bains léger, resta figée devant le spectacle incroyable qui s’offrait à elle. Son portail qu’elle venait de repeindre pour l’hiver, ses géraniums en plein éclat, ses rosiers qui entamaient la dernière floraison, tout avait disparu !
Elle appela Frédéric son fils, un grand gaillard la dépassant d’une tête qui grogna comme toujours quand on le réveillait avant 10 heures du matin. Il faut dire qu’il profitait de ses vacances et entre les virées avec les copains jusqu’à pas d’heure ou tout simplement ses jeux vidéo, il avait du sommeil en retard.

— Viens voir Frédéric.
Il s’avança en trainant les pieds nus dans ses baskets délacées et vint se mettre près de sa mère en lui donnant un baiser sonore sur la joue.
—B’jour M’man.
— Regarde…
— Merde alors ! C’est quoi ce truc ?
— Je ne sais pas mais on dirait la fin du monde !
— Tout de suite les grands mots, c’est de la neige tout simplement.
— Mais on est au mois d’Aout en pleine Normandie !
— Et alors ? C’est extraordinaire ?
— Quelques flocons peut-être et encore ! Mais là mon fils il y en a jusqu’au bord de la fenêtre c’est-à-dire au moins un mètre !
— On fait quoi alors ? Moi j’ai faim…
— Je vais appeler la mairie qui sait, ils pourront peut-être nous renseigner ?

Personne ne répondait malgré ses essais répétés  et elle commençait vraiment à avoir très peur. Dans le village et ses alentours  rien ne bougeait. Aucun bruit, même pas le chant d’un oiseau.
Il était maintenant onze heures du soir et la neige avait recommencé à tomber. Caroline, n’y tenant plus avait essayé toute la journée de positiver mais là elle craquait.
Frédéric était allé se coucher car bien sûr, la lumière étant coupée, pas de jeux vidéo pas de télé…

Elle essaya d’ouvrir la porte de la cuisine et de son balai d’intérieur repoussa comme elle pouvait la neige qui tombait sur le sol au fur et à mesure.
Ses bottes étaient dans le garage. Elle ne s’en servait l’été que pour aller aux lacs pécher quelques truites avec son fils. Elle décida de sortir pieds-nus. Enfoncée jusqu’à la taille dans l’obscurité totale, elle tomba, se releva mais soudain une forte douleur à la poitrine la fit se plier eu deux. Elle s’enfonça complètement dans la neige qui la recouvrit aussitôt.

Frédéric avait bien dormi. Quand il s’éveilla le lendemain matin, il se souvint tout à coup de la neige. Il appela sa mère mais n'obtint pas de réponse.
Il se leva difficilement car il serait bien resté au lit, s’il n’avait pas un petit creux…
Il ouvrit la fenêtre puis le volet bleu marine.
— M’man, vient voir il fait super beau ce matin, tu vois il ne fallait pas s’inquiéter. C’était un coup de bluff du ciel cette neige hier, dit-il en souriant.

Comme il n’obtenait pas de réponse, il ouvrit la porte de la cuisine et c’est là qu’il la vit adossée au portail repeint pour l’hiver, statufiée, raide, blanche, glacée et raide.
Il s’avança en trainant les pieds nus dans ses baskets délacées et vint se mettre près d’elle en lui donnant un baiser sonore sur la joue.

— B’jour M’man…

Elle ne répondait pas alors il alla chercher un maillet, cogna sur cette « chose » la cassa. Elle tomba en petits bouts de glace et …

Fondit au soleil.

ça décoiffe ! heing ?

Terrible ! J'en ai des frissons ! Sacrée Marie !

  Une histoire qui refroidit !

Ben MARIE, tu m'as tenu en haleine ! cette nouvelle extra-ordinaire a un effet magique et troublant à la fois qui me glace les neurones!

 Bravo sacré petite mère!! C'est pétrifiant!!!

n'y a t il pas un symbole dans le geste du garçon quand il prend un maillet et brise la statue de glace qui était sa "m'man" ?
si leurs relations étaient si "froides", s'il y avait tant d'indifférence entre eux, pas de tendresse, pas d'amour.... n'était ce pas de sa faute, à elle ? C'est la mère qui donne l'amour la première et l'enfant le lui rend, elle lui apprend a aimer.
Alors, le geste de briser cette glace n'a t il pas une connotation particulière. Elle n'était qu'une statue glacée, après tout !....

(le lémurien qui se met à réfléchir ! on aura tout vu !

Mais où vas-tu chercher toutes ces idées chère Marie ! Une petite nouvelle comme je les aime dans le genre fantastique ! Un peu hors du monde,  dans un nom man's land.

Sapho a écrit:

 Bravo sacré petite mère!! C'est pétrifiant!!!

tu en a fait exprès ma Sapho ? "pétrifiant" 
ça ! pour être pétrifiée, elle est pétrifiée la pauvre m'man !

je peux en rajouter une couche, d'humour noir, ma choupinette ?

"... il pris un maillet et tenta de" briser la glace" qui les maintenait à distance depuis si longtemps ! le soleil se mit à briller et enfin ! sa mère fondit devant lui"
 heu.... j'ai honte

Ce n'est pas si simple de pratiquer l'humour noir ! Si l'on prend la nouvelle au premier degré comme je l'ai fait plus haut on est dans un rêve fantastique qui tournerait au cauchemar.   Au  second degré  on analyse et là il y aurait matière à réflexion . Dans le fond, ta nouvelle,  Marie est loin d'être anodine ! ( à suivre)

Arun a écrit:

Ce n'est pas simple de pratiquer l'humour noir !

je me doutais bien que tout le monde n'appréciait pas.

Je ne l'a pas trouvée anodine cette nouvelle, et après l'avoir lue, je n'ai pu cesser d'y penser et... d'y réfléchir. Je connais un peu Marie et sa tournure d'esprit, je savais, à cause des détails, que ce n'était pas un conte fantastique, pour moi, il y a des symboles. C'est très bon et quand j'ai donné mon avis la première, je savais que je lui en reparlerais.

En tout cas, ma choupinette, tu m'envoies le recueil dès que tu peux ! j'achète ! comme ils crient à la Bourse.

je vais paraître imbue de ma petite personne mais ce que j'écris n'est jamais anodin.
quand je parle du relationnel enfants parents même sous forme humoristique, déphasée ou hors du temps
il y a toujours ce côté frustrée justement de cette relation
là encore ce garçon ne se rend même pas compte qu'il a une mère, pour lui c'est un meuble pire ....un bloc de glace ...

MarieC a écrit:

là encore ce garçon ne se rend même pas compte qu'il a une mère, pour lui c'est un meuble pire ....un bloc de glace ...

oui, et là, tu rejoins ce que j'ai dit dès le départ dans mon commentaire, mais penses-tu que c'est de sa faute au gamin ? Les liens mère enfant se tissent dès la naissance, l'enfant répond à l'amour qu'on lui porte. Ou alors, c'est un monstre !
Je connais très bien un homme qui n'a jamais reçu de tendresse de sa mère, il avait un frère "le préféré", il a beaucoup souffert et puis à cherché de l'amour ailleurs. A l'âge adulte, il a rencontré une femme et a été aimé. Mais le mal était fait : il a continué à chercher, incapable de se contenter de ce qu'on lui donnait. Cela s'appelle du "donjuanisme" en psy. Une quête désespérée pour combler le vide de son enfance, le manque insupportable, incomblable.
Le mal qu'une mère peut faire à son enfant en ne lui prodiguant pas de tendresse dès le départ est incroyable ! la nouvelle de Marie Chevalier le démontre parfaitement, même si elle n'explique rien, tout est sous jacent : il n'y avait pas d'électricité, il ne pouvait se réfugier dans ses jeux informatiques, il n'y avait donc pas de dialogue entre la mère et le fils.... pourquoi ? dans une relation normale, ils en auraient profité pour discuter, pour chercher ensemble une solution à cette situation anormale : coupés du monde ! Non, rien ! il a dormi, elle a passé son temps à s'angoisser, mais pas pour lui.
 Même le baiser sur la joue qu'il lui a donné quand il l'a trouvée dehors, transformée en statue de glace ... il avait quelque chose de tragique.
J'aime bien ces nouvelles qui, en peu de mots suggèrent des drames intimes qu'il faut chercher sous l'histoire elle-même. A ne jamais prendre au premier degré.

Le lémurien a écrit:

je me doutais bien que tout le monde n'appréciait pas.

J'ai, au contraire très bien apprécié la nouvelle de Marie et n'ai pas fini de donner mon avis ! Lorsque je dis qu'elle est loin d'être anodine, c'est un compliment que j'adresse à Marie ! Ce matin, je suis en retard, je dois me préparer mais je reviendrai sur ce fil car l'analyse est trop tentante !  

Merci chère Marie !

je parlais de mon humour noir, mon Arun !
Le lémurien a écrit:je me doutais bien que tout le monde n'appréciait pas.

quand tu m'as dit : "ce n'est pas simple de pratiquer l'humour noir"
je ne parlais pas de la nouvelle de Marie !

Désolée ma chère Ysou ! En effet, je ferai bien de lire un peu moins vite les réponses ! Bon je file, je vais foirer (foire de crête) en final ...