les écrits de Marie Chevalier

Il faut croire que j’avais mal interprété le texte et que j’avais été moins perspicace que toi, Ysou. 
Pour ma part,  j’avais cru déceler une situation inverse : le fils (un ado prolongé ?) égoïste ou égocentrique qui, certes, est en vacances mais  trouve normal de se lever tard, dont la vie tourne autour des copains, des jeux vidéo et de la télé d’autant qu’il trouve le vivre et le couvert sans avoir d’efforts à fournir.

Citation :

Elle appela Frédéric son fils, un grand gaillard la dépassant d’une tête qui grogna comme toujours quand on le réveillait avant 10 heures du matin. Il faut dire qu’il profitait de ses vacances et entre les virées avec les copains jusqu’à pas d’heure ou tout simplement ses jeux vidéo, il avait du sommeil en retard.

Ce fils n’a que faire des soucis de sa mère et les intempéries même en août ne le préoccupent pas, c’est l’affaire des autres, en l’occurrence sa mère :

Citation :

Il était maintenant onze heures du soir et la neige avait recommencé à tomber. Caroline, n’y tenant plus avait essayé toute la journée de positiver mais là elle craquait.

Pendant ce temps,

Citation :

Frédéric était allé se coucher car bien sûr, la lumière étant coupée, pas de jeux vidéo pas de télé…

Et le lendemain :

Citation :

Frédéric avait bien dormi. Quand il s’éveilla le lendemain matin, il se souvint tout à coup de la neige. Il appela sa mère mais n'obtint pas de réponse.
Il se leva difficilement car il serait bien resté au lit, s’il n’avait pas un petit creux…

La fin, terrible, m'a semblé confirmer cette indifférence tragique, cette inconscience du garçon.
 
Manifestement, je me suis égarée et pourtant !...

oui le lémurien c'est à peu près cela même si (soyons honnêtes) je n'ai pas pensé à tout cela en écrivant. Mais comme il se trouve que l'on retrouve ce manque ou ce désamour maternel dans pas mal de mes écrits, j'en déduis que je ne me suis jamais remise de l'abandon voulu de ma mère.

donc en fait j'extériorise par l'écriture parfois déjantée mais ensuite quand je lis les critiques de personnes que j'apprécie et qui n'ont pas lu en diagonales comme certains font, je réfléchis moi aussi et je ME découvre (amusant non ? ) en fait vous êtes mes psys tout compte fait et pas cher !

Chère Marie, cela confirme aussi, une fois de plus , que les écrits des auteurs quels qu'ils soient, une fois qu'ils sont diffusés, ne leur appartiennent plus : les lecteurs s'en emparent et les réécrivent à leur façon ! Je trouve cela passionnant.

Bon ! personne n'aime mon humour noir ! houuuuuuu !   je le garderai pour moi ! na !

on peut voir ça comme ça, ma Nic. Mais la fin le dément : si c'était ce que tu dis, il n'aurait pas pris la peine de prendre un maillet et de fracasser la statue de glace, il l'aurait laissée fondre et serait rentré faire ses petites affaires. Il n'y aurait pas eu ce geste de révolte horrible.
Enfin.... je pense.(?)
 

MarieC a écrit:

et je ME découvre (amusant non ? ) en fait vous êtes mes psys tout compte fait et pas cher !

tssss tssss tssss.... je prends très cher ! mais parce que c'est toi, je te ferai un prix !

Citation :

Comme il n’obtenait pas de réponse, il ouvrit la porte de la cuisine et c’est là qu’il la vit adossée au portail repeint pour l’hiver, statufiée, raide, blanche, glacée et raide.
Il s’avança en trainant les pieds nus dans ses baskets délacées et vint se mettre près d’elle en lui donnant un baiser sonore sur la joue.

— B’jour M’man…

Elle ne répondait pas alors il alla chercher un maillet, cogna sur cette « chose » la cassa. Elle tomba en petits bouts de glace et …

Ces deux phrases m'ont frappées ! Dans la première, le garçon vient dans la neige et lui donne un baiser sur la joue. Peut-être songe t-il qu'après ce baiser elle va se réchauffer, dégeler enfin !

Dans la deuxième il va chercher un maillet et cogne. Il cogne, non pas sur sa mère, mais sur "cette chose". "Une chose". Peut-être songe t-il alors que ce n'est pas sa mère, qu'elle n'existe pas ainsi, qu'elle est ailleurs, une autre.

Pourquoi penser que le garçon reste insensible, s'il était insensible il n'embrasserait pas, il ne casserait pas. Il détournerait juste son regard et s'en irait.

Je réponds à la fois à Ysou et à Arun, en poursuivant mon idée (têtue, la Nic !) :
Pour moi, ce n'est pas un geste de révolte à proprement parler. Il est sorti dire bonjour à sa mère, il traîne les pieds comme toujours, il plaque un baiser machinal et, comme il n'y a pas de réponse, il frappe, il cogne, comme le ferait un enfant capricieux, il le fait peut-être aussi comme ça, sans y penser, il passera à autre chose rapidement...

Non, chère NIc, je ne le ressens pas ainsi si c'était un enfant capricieux il n'irait même pas essayer d'embrasser sa mère ! Dans l'indifférence, il aurait déjà passé à autre chose avant d'aller jusqu'au portail !

On peut, hélas, embrasser machinalement, n'éprouver qu'indifférence, enfin je vois les choses ainsi !

Oui, on peut effectivement embrasser machinalement dans certains cas. Mais dans ce cas, cogner sur "la chose" signifie quoi? Si ce n'est que cogner n'est jamais une action qui sous entend l'indifférence !

Arundathi a écrit:

Oui, on peut effectivement embrasser machinalement dans certains cas. Mais dans ce cas, cogner sur "la chose" signifie quoi? Si ce n'est que cogner n'est jamais une action qui sous entend l'indifférence !

J'ai répondu plus haut :

Citation :

comme il n'y a pas de réponse, il frappe, il cogne, comme le ferait un enfant capricieux, il le fait peut-être aussi comme ça, sans y penser, il passera à autre chose rapidement...

mais je n'ai pas forcément raison !

Oh ma douce Nic, on pourrait débattre longtemps sur ce sujet. J'ai sans doute tord également!

Bon là- je suis sur l'iPad et dans le forum il reste très lent ! J'ai encore un truc à rajouter concernant ce sujet.. Je le ferai demain.

Douce soirée à toi !

Arun a écrit:

Pourquoi penser que le garçon reste insensible, s'il était insensible il n'embrasserait pas, il ne casserait pas. Il détournerait juste son regard et s'en irait.

non, je ne suis pas d'accord ! le baiser machinal de chaque jour ne signifie rien. Il est sensible à mon avis, il souffre depuis tout petit de l'indifférence de sa mère, et quand il frappe, il se défoule de tout ce désamour.
finalement, mon humour "noir" n'était pas si nul ! peut être voulait il la "dégeler" la faire "fondre de tendresse" ?
Elle a dit beaucoup de choses, Marie, sans s'en rendre compte. On peut sans doute connaître la haine, si l'on n'a pas été aimé.
Je ne veux pas dire que c'est son cas, je veux dire qu'à travers ce qu'elle a vécu, elle a une connaissance aiguë de l'abandon maternel. Son subconscient se manifeste.

Oui, on peut effectivement embrasser machinalement dans certains cas. Mais dans ce cas, cogner sur "la chose" signifie quoi? Si ce n'est que cogner n'est jamais une action qui sous entend l'indifférence ! " dit Nicamic
alors, oui, tu me rejoins bien là. Cogner c'est être en colère, c'est se venger, c'est souffrir et manifester cette souffrance ainsi dans le cas qui nous occupe.

je nous relis, et je me rends compte que j'ai interverti les pseudos de mes interlocutrices !!!

hé bé dis donc, ma choupinette, ta nouvelle fait débat ! félicitations, cela veut dire qu'elle est bonne !

c'est aussi: mais pourquoi n'est-elle pas là quand je n'ai même pas mon p'tit déj ! je vais la réveiller zut alors ! parfois c'est aussi simple que cela ........... ils ont vécu côte à côte mais pas ensemble, ils n'ont rien partagé... un baiser? c'est juste poli et animal : b'jour M'man

bref pas simple cette relation mère /fils................

marie C a écrit:

c'est aussi:   mais pourquoi n'est-elle  pas  là quand  je n'ai même  pas  mon p'tit déj ! je vais  la réveiller  zut alors  ! parfois c'est aussi simple que cela  ........... ils ont vécu côte à côte mais pas ensemble, ils n'ont rien partagé...  un baiser?  c'est juste poli et animal :  b'jour M'man

bref pas simple  cette relation mère /fils................

C'est tout à fait ainsi que je l'ai perçu.

Le lémurien a écrit:

e nous relis, et je me rends compte que j'ai interverti les pseudos de mes interlocutrices !!!

Eh oui chère Ysou, tu peux juger que nos avis se rejoignent !

je sais que j'extrapole, Marie le dit elle même à un moment donné "je n'avais pas pensé à tout ça" ou queque chose comme ça. Et Nic ajoute que dès que le texte est lu, les lecteurs s'en emparent, et l'interprètent à leur façon. D'autre part, Marie écrit, comme elle le dit, avec ses tripes, elle a souffert dans son enfance, et je ne peux m'empêcher de penser que cette nouvelle a été un exutoire de ce qu'elle a subit. Elle a écrit avec son inconscient. (lémurien qui se prend pour un psy ! )

Arun a écrit:

Eh oui chère Ysou, tu peux juger que nos avis se rejoignent !

et c'est avec ma Nic que je ne suis pas d'accord. Ce n'est pas l'acte d'un enfant capricieux dont on a pas préparé le petit déjeuner.
c'est un acte de vengeance désespéré : elle ne lui a pas donné d'amour, il n'a pas appris à aimer, le baiser à la statue de glace, c'était peut être un vrai baiser, un adieu à la mère qui n'en était pas une, et la violence par désespoir. Je ne le vois pas comme un enfant indifférent, faute de dialogue et de tendresse, il s'est réfugié dans l'informatique et dans le sommeil. Une fuite ! et un réveil douloureux.
 Je déteste la société d'excuse dans laquelle nous vivons, le politiquement correct, mais là, c'est un autre contexte : mère/enfant.

 

 Bravo, chère poète, je l'attends déjà, ce petit nouveau !

oh ! encore un à mettre sur ma liste ! quels auteurs prolifiques et talentueux nous avons sur la Clef !

Nicamic a écrit:

 Bravo, chère poète, je l'attends déjà, ce petit nouveau !

bien sûr  

le lémurien a écrit:

oh ! encore un à mettre sur ma liste ! quels auteurs prolifiques et talentueux nous avons sur la Clef !

ma bichette  occupe toi donc de ta maison pour l'instant  tu ne vas  pouvoir suivre  on n'arrête  pas avec NIc    bisous